BDSM Books (5): « Sévère » de Régis Jauffret - Editions du Seuil - Mars 2010.

A priori, je n'étais guère tentée par ce roman -- et à vous lire, ma foi, je crois que je vais changer d'avis.
Je viens de commencer Milena Agus: Ouffff, c'est vraiment très fort !

Jean-Michel et moi avons quelque peu hésité avant de l'acheter, nous aussi. Moi d'autant plus que j'ai encore davantage "baigné" dans l'affaire (et surtout dans les commentaires d'une honteuse bêtise de certains journalistes) que je me trouve, disons, "sur place".
Jean-Michel l'a lu en premier, moi ensuite. Nous partageons tous les deux votre avis (je crois que je ne le trahis pas, il m'en avait dit beaucoup de bien en me le remettant). L'écriture de Jauffret, en effet, n'en rajoute pas, fait dans la simplicité sans faire dans l'indifférence. Il y a presque de la délicatesse, dans certains passages, alors que pourtant l'histoire ne s'y prête pas.
J'ai eu l'impression qu'il réussissait, grâce à la fiction, à inscrire l'histoire dans la vie, la vraie, la sortant du même coup de la "story" journalistique, du scoop à gros tirage.
On en resort triste, mais comme soulagé. Je suis heureuse de ne pas être passée à côté...
Bonne soirée à vous...

Régis Jauffret a su s'échapper du trop factuel pour écrire fin, serré, avec une profondeur psychologique. De plus, il n'a pas choisi la facilité en se faisant "narratrice" de son "Sévère" où le préambule recèle de nombreux "scrupules" de romancier. Dans sa noirceur, ce livre est fluide.