Seduced, Art and Sex from Antiquity to Now, une exposition au Barbican de Londres du 12/10/2007 au 28/01/2008 (ou Art Erotique et Censure).

chère Aurora,
je ne puis qu'appuyer vos propos contre la censure et un ordre moral qui est toujours aussi oppressant.

Vous faites allusion à l'exposition "Présumés innocents" au C.A.P.C. (Bordeaux). je connais bien cette question.

Il faut se demander aussi si, en janvier 2003, mon éviction du commissariat de la Rétrospective Pierre Molinier que je préparais depuis deux ans pour le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, n'a pas été motivée, au moins en partie, pour les mêmes raisons.

A l'époque Catherine Millet m'avait permis d'intervenir dans Art Press (le beau numéro hors série "Censures").

Aujourd'hui, le "principe de précaution" sert d'alibi pour formater et aseptiser la vie artistique, culturelle, intellectuelle. Et, demain, pour dicter à chacun "la" sexualité qu'il convidendra d'avoir, de pratiquer. En attendant que les biotechnologies nous délivrent du souci de la chair...

Oui, il nous faut nous mobiliser chaque fois qu'on porte atteinte aux libertés.

juste une chose (j'ai la rage au corps aujourd'hui mais cela concerne ma vie professionnelle) :la barre des 18 ans est évidemment symbolique, mais il faut bien en fixer une quelqueparrt. Ne serait ce que pour délimiter une zone de protection à l'égard des plus faibles d'entre nous.

A quand un carré blanc sur l'Origine du Monde ?
Laissons la feuille de vigne... dans les vignes.

Chère Aurora,
Pardon de réagir avec l'esprit d'escalier à votre saga sadienne lue at appréciée. J'ai retrouvé cette phrase de Jean Paulhan : "Voltaire s'en prend à la religion, Jean-Jacques [Rousseau] à la société, Diderot à la morale. Et Sade à tout à la fois."
Amitiés.

Anecdote : l'an dernier, une jeune collègue fait étudier à ses lycéens de 1ere "Les Liaisons dangereuses", dans le cadre de l'objet d'étude "l'épistolaire", au programme. Demande de rendez-vous fumasse d'une maman américaine (il y a une forte communauté yankee dans notre aimable petite ville ensoleillée) : "Aux USA, vous seriez déjà en prison", éructe la brave dame, dans tous ses états (unis, bien sûr)... Le puritanisme se développe à la vitesse de la mondialisation !
A force de vouloir protéger la jeunesse de tout -- au nom de l'innocence enfantine, ça va de soi -- et d'appliquer pour tout et à tout propos le principe de précaution, on va finir par les faire passer à côté de leur vie, ces petits - - parce que vivre, c'est aussi se frotter à ce qui dérange, à ce qui déroute, à ce qui fait peur, et le boulot des parents est d 'accompagner les gosses, pas de les élever sous globe stérile. Du reste, je préférerais qu'on protégeât la jeunesse du chômage, de la précarité, des emplois-bidon, de la violence sociale, que d'hypothétiques raisons de se choquer !

Là où l'on censure de l'émotion, du hors norme, du dérangeant débute parfois la vraie perversité. La vigilence est de mise, et pas là où on voudrait nous y obliger. Je souhaiterais que libre arbitre ne soit pas une vieille notion désuette aux oreilles de nos enfants...

Merci à toutes/tous pour vos commentaires.
Ce sujet ne peut laisser insensible.
Notre société va, hélas, "s'américanisant" de plus en plus comme le montre le témoignage d'Idalie dont je partage, en outre, la "définition" de ce que devraient être nos réelles raisons de nous indigner pour le sort fait aux jeunes en ces années.