M COMME MELANGE POUR UN COCKTAIL ESTIVAL ( OU NOTES PARESSEUSES 2 : JEU DE FEU ... )

J’aurai choisi la pose. Jamais rien d’imposé.

Je serai placée là, où l’ombre a l’immense sagesse de le disputer à la lumière.

Je patienterai, je me  tiendrai ainsi, statuaire, légèrement contrainte par l’immobilité qui tire sur les muscles et devient lancinante au fil de cette attente .

Un peu ivre déjà de mes seules sensations, petite descente dans mon paradis infernal, esprit qui tourne plus lentement, un peu décalé sur le reste du monde.

Il y aura des regards, les Tiens. Et des chuchotements, des bruits de fond qui me parviendront comme dans de la ouate ou du kapok. Je ne tournerai pas même le visage ou les yeux pour savoir d’où ils proviennent, ils n’ont d’autre intérêt que d’être la musique feutrée de cette scène.

Je me sentirai belle . Je serai fière de moi, non comme une  orgueilleuse, mais fière de moi pour Toi.

Etre le tableau d’une exposition. Etre le tableau que Tu présentes.

J’aurai chaud, les chandeliers seront mes braseros. Juste avant, juste avant que d’autres bougies, plus subtiles encore celles-ci, ne viennent entrer en jeu.

Alors, je bougerai et m’animerai sous leurs confettis tombant en pluie inattendue de tous côtés. De statue, je deviendrai danseuse syncopée, marionnette tenue sans le moindre filin.

Ta danseuse et ta danse choisie pour ce soir-là.

Et si je geins un peu en féline éprouvée, ce sera pour un chant dont Tu seras l’auteur.

Je chante mon plaisir aux yeux du monde entier.

Je suis et la plus humble et aussi la plus aimée.

Et la plus désirée.

Lumière et puis chaleur, ombre et Eros gagné.

Jeu de feu, feu d’artifice.

Qu’il est doux mon supplice.