Histoire d'une fin (4).
Il ne fut donc pas là le soir de mon anniversaire mais il me téléphona pour me dire qu’il allait passer la soirée à la mer (chose qu’il n’avait jamais faite) : je lui répondis que je savais qu’il me mentait.
Il ne pensait pas que je chercherais aussi loin que je le pourrais pour connaître la vérité.
Et bien, je sus le soir-même qu'il s’était rendu à un gang-bang prévu de longue date où un mari proposait sa femme à qui la voulait.
Je n’ignorais pas qu’il ne me donnerait aucune explication par téléphone.
J’attendis son retour et lui dis que là, je ne pouvais plus pardonner. Mais que je voulais qu’il me dise le « pourquoi » puisqu’il jurait m’aimer. En fait, il ne m'aimait plus depuis longtemps et il m'avait fallu cela pour enfin admettre ce que je savais de longue date mais que je me refusais à voir.
A toute question que je posais, il se précipitait sur sa valise pour filer à l’anglaise… Je devais le retenir de force en lui maintenant les bras et lui dire qu’il se dédouanait un peu vite.
C'est là que j'ai cessé de l'aimer. Complètement et d'un seul coup. Un peu comme une horloge qui s'arrête brusquement et dont l'on sait qu'elle sera irréparable.
Les vacances furent horribles. C’étaient pourtant les seules pour mon fils. C'est pour lui que j'avais réservé ce deux-pièces l'hiver précédent pendant les mois où mon ex et moi n'avions plus aucune communication.
Mais même là, mon ancien compagnon ne sut pas se tenir.
Il critiqua la location d’été. Il passait son temps là où nous n’étions pas ou bien, s’il était avec nous, il ne disait pas un mot. Et la tête qu’il faisait, mon dieu…
J’avais emporté des livres avec moi et pour deux d’entre eux, je lui dis que cela ne valait pas la peine de les lire tant leur réputation avait été surfaite.
Mon fils, qui a beau être une bonne pâte, nous disait de nous séparer car cela lui devenait insupportable de voir son visage fermé et d'entendre les propos désagréables qu’il me tenait.
Je savais qu’il allait s'en aller pour ne plus revenir mais qu’il ne nous dirait rien.
Parlant de moi à table : « Quand je dis aux gens que j’ai « une » amie dont la psy… » (je n’étais donc plus « son » amie et c’était vrai. En six mois, nous avions eu un rapport sexuel…et demi !).
Parlant d’une boîte cartonnée qu’il devait rendre à mon père : « Je la lui enverrai » et non « Je la lui ramènerai »…
Et surtout, ayant laissé son mail ouvert sur la session de mon fils, j’y avais vu…des photos du désordre de ma casbah (je l'avais déjà surpris en train d'en prendre avec son portable et le lui avais fermement interdit) à destination de……sa sœur !!!
Il partit passer à nouveau des examens médicaux (tout en indiquant la date de son retour, mais si, mais si), me parlant au téléphone le lendemain de son arrivée (il me raconta des histoires drôles, mais si, mais si).
On appelle cela un manipulateur pervers narcissique. On en rencontre quelquefois et pas forcément dans le BDSM. Cela n’est pas possible de les distinguer au premier abord. On met des années. J’ai mis des années.
Je ne lui ai jamais répondu. Je ne veux plus aucun contact avec lui. Je ne le hais pas mais il m’est devenu indifférent. Il ne pèse que sept ans de vie gâchés. C’est lourd à mon âge, c’est vrai, mais ça ne mérite finalement que du mépris.
Pourtant, cet homme m'a entièrement détruite, aussi bien physiquement que moralement. Aujourd'hui, je ne suis plus que l'ombre de l'ombre de moi-même.
J’ai gardé l’une de ses BAL en changeant son mot de passe, celle du gang-bang de juillet, en me disant qu’un jour, quelque chose y tomberait et que, peut-être, je comprendrais alors.
Je me suis connectée et j’ai découvert qu’à l’époque où il pleurnichait pour que je revienne, il offrait, non pas une mais deux soumises, aux propriétaires de chiens qui les mettent à disposition sur ce site.
Aux dernières nouvelles, il a mis le harpon sur une sirène de 30 ans dans son entourage immédiat (ne riez pas mais c'est une amie de sa soeur !). Je la soupçonne d’être « vanille » mais d’avoir une maison (bien ordonnée) pour y faire « vie commune ». Cela ne l’empêche pas de continuer ses virées sur ses sites de prédilection (il s'y est réinscrit au second jour après son départ de chez moi: juste le temps du voyage comme pause!) et d'organiser les orgies qui lui redonnent enfin toute sa virilité (mais si, mais si, pendant sept ans, j'aurais été la seule « intouchable » pour lui). Trop vieille! Et dire que cet homme aura soixante-huit ans dans quelques semaines et que mes parents, lorsqu'ils ont fait sa connaissance, l'ont trouvé bien âgé pour moi...
Pour l’instant, je suis en « stand by » amoureux et n’attends que de passer mes examens médicaux fin janvier.
NB : Je fais remarquer que je n’ai pas donné le nouveau pseudo de mon ex, souhaitant lui assurer la pleine jouissance de ses manies et voulant montrer que moi, je ne cafarde pas…
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