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Livres de chevet (1): "La Volonté des Anges" par Pauline Valmage - Editions Monplaisir - 2012.

 

Ceci est du reblogging dû au grand bug de KarmaOS en 2014. Il y aurait 53 notes à reproduire pour que mon « AURORAWEBLOG » apparaisse ici dans son intégralité. Faute de temps, je n’en passe que quelques-unes, les plus intimes. Ce blog racontera ainsi un  amour trahi depuis la ferveur du début jusqu’à la misére de la fin.

Le post ci-dessus (je le préciserai pour chacun d’entre eux) date du 13/07/2013 pour sa première publication… Vos commentaires sont absents sur ce reblogging. Je n’ai, hélas, pas pu les retrouver dans « mes documents »…

 

 

Scan de couverture de « La Volonté des Anges » - Pauline Valmage - Editions Monplaisir - février 2012 - Dessin : Audrée Wilhelmy.

 
 

Pour paraphraser (avec juste une petite nuance) Muriel Robin dans son célèbre sketch du « Téléphone » : « Vous êtes bien en vacances ? Et ben, restez-y ! ».

Toutefois, n’oubliez pas de lire.

Je vais donc vous offrir la recension de deux livres que j’ai beaucoup aimés. deux de mes livres de chevet.
Ils ne sont pas de cette année mais j’étais « absente » d’ici, hors blog,  lorsque je les ai « rencontrés ».

Le premier est d’une femme, le second d’un homme.

Le premier a un rapport évident avec le BDSM, le second n’en aura pas du tout…

Nous débuterons ce soir par la dame (galanterie même entre femmes oblige!), je devrais dire plutôt par la très jeune femme qui écrit. Et qui écrit magnifiquement.

On sait le manque d’appétence que j’ai en général pour la littérature érotique. Là, parce que c’en est sans en être et que c’est avant tout de la littérature, de la « vraie » littérature, j’ai été émerveillée.

Pauline Valmage (très beau pseudonyme qui rappelle Pauline Réage pour le prénom et pour le « -age » de la première syllabe du nom, avec une touche de Valmont pour la seconde syllabe « valm- ») nous donne ici son premier opus qui est plus une longue nouvelle qu’un roman bien que se présentant à nous sous cette forme.

L’objet tout d’abord, acheté lors d'une virée dans une librairie parisienne, mérite qu’on en dise un mot car c’est un bijou.

Publié aux Editions Monplaisir  (je veux croire que l’éditeur Gilles Monplaisir est la personne qui me commenta ici il y a quelques années), il fait à peine la taille de deux paquets de cigarettes, est imprimé sur du papier crème de luxueuse qualité et composé de petits cahiers qui semblent cousus à la main par du fil rouge…C’est un réel plaisir que de lire un ouvrage de telle qualité, le prendre et le reprendre sans fin entre nos doigts, le palper…

Le roman maintenant.

Commençons par Valmont : on lui doit la forme de ce roman, un épistolaire en à peine plus de dix lettres adressés par une jeune fille à son amant qui ne répond pas, on ne sait pourquoi.

Continuons par Réage : il est évident que le couple entretenait des relations BDSM.

Faisons une pause sur l’histoire narrée : la jeune femme a laissé derrière elle l’homme aimé pour prendre un poste de bibliothécaire dans un internat pour adolescents tenu par des moines bénédictins dans une abbaye suisse.

Finissons par les enjeux de cette fugue: fuit-elle cet homme ? Se cherche-t-elle ? Ou encore veut-elle se retrouver ?

Chaque lecteur donnera sa propre réponse à la fin…Je tais la mienne afin de préserver votre désir d’acquérir ce si précieux petit volume (qui ne vaut que 5 euros). Mais j’ajoute néanmoins que l’arrivée d’Anaïs (faut-il penser à un hommage à Anaïs Nin ?), une nouvelle élève de l’internat et les rapports qu’entretiendront les deux jeunes filles seront les catalyseurs de tout.

Le style de Pauline Valmage est parfaitement remarquable : j’avoue m’être extasiée, moi qui le fais si peu souvent.

Sa plume fait appel aux cinq sens et est d’une netteté et d’une limpidité qui savent ciseler, avec le burin du mot toujours juste, les descriptions de paysages ou de sentiments qui émaillent ce roman ... d'amour (mais si!).

Lorsqu’elle parle de neige, on en entend le bruit, les crissements, on en voit la blancheur, on la goûte sur la pointe de notre langue, on en sent l'odeur piquante et on en touche le froid avec nos mains .

Lorsqu’elle parle de sensualité ou d’amour, on les vit avec elle et -fait plus rare puisqu’il s’agit de « concepts »- on les « voit » avec elle.

Je ne saurais que faire encore pour conseiller absolument cette lecture.

Peut-être dire que cette Pauline Valmage qui déborde de talent semble être la compagne de l’écrivain Alexandre Gamberra (dont j’avais chroniqué un livre sur cette note) qui lui consacre d'ailleurs une préface d’analyse littéraire très rhétorique.

Si je ne me trompe pas dans cette affirmation, sous d’autres pseudonymes, Pauline Valmage a alors déjà (sur deux blogs) livré la splendeur de son écriture et il ne nous reste plus qu’à attendre avec impatience le prochain opus de cette véritable écrivaine qui me ravit sans l’ombre d’une hésitation et à laquelle je prédis un très bel avenir.

 

Extrait choisi (page 28) :

 

« Sachez qu’il n’y a pas d’anges dans la chambre depuis laquelle je vous écris, au mieux perçoit-on parfois le cri des corneilles qui s’échappent d’une cime, en grappe, et le grincement de vieux fantômes. J’entends encore votre voix, vous savez, malgré les épais murs du cloître et la cloison qui entoure ma couche. Elle gronde à mes oreilles avec la force implacable des murmures. « Mets-toi là, ne bouge plus, écarte les jambes que je voie ton sexe » et je sens mes jambes s’arrondir sous la chaise - je sais que mes chevilles se descellent et font le chemin, en demi-cercle, vers le pied gauche et le pied droit de la table sur laquelle j’ai posé le papier à lettre, un stylo et une tasse de thé vert. Je frissonne. J’ai cessé de lutter contre les automatismes langoureux adoptés par mon corps, mais je n’ai pu faire disparaître le sentiment de culpabilité qui m’étreint chaque fois que le souvenir traverse mon ventre. ».

 

Pauline Valmage - La Volonté des Anges - Editions Monplaisir - 2012.

 
 

 

 
AURORA | 12/29/2015
KarmaOS