Ceci est du reblogging dû au grand bug de KarmaOS en 2014. Il y aurait 53 notes à reproduire pour que mon « AURORAWEBLOG » apparaisse ici dans son intégralité. Faute de temps, je n’en passe que quelques-unes, les plus intimes. Ce blog racontera ainsi un  amour trahi depuis la ferveur du début jusqu’à la misére de la fin.

Le post ci-dessus (je le préciserai pour chacun d’entre eux) date du 02/07/2013 pour sa première publication… Vos commentaires sont absents sur ce reblogging. Je n’ai, hélas, pas pu les retrouver dans « mes documents »… 

 

Le fait d’avoir choisi de tenir un blog m’a donné une règle d’éthique : ne participer à aucun forum BDSM. Je m’imaginais mal aller porter mon avis ici et ailleurs en même temps.

Il fut toutefois une époque où j’ai fait une entorse à ma règle et participé à un site italien, mon « pseudo » de blogueuse française (et ce blog qui y est totalement inconnu) n’ayant aucune incidence là-bas. Ce fut la seule fois, entre 2008 et 2009, où j’ai publié quelques interventions en un autre lieu.

Il y a quelques semaines, une lectrice m’a adressé le copié/collé d’un fil de discussion qui s’était tenu sur un forum français sur le sujet de « la beauté physique dans le BDSM ».

Ce débat dont la première intervention précisait vouloir parler des sorties en clubs a eu trois parties : l’importance ou non de la beauté (compte-t-elle plus dans le BDSM ou est-elle identique à celle qu’on lui apporte dans le monde « vanille » ?), celle de l’âge (il y était question des couples de 60 ans et plus) et enfin, comme dans toute discussion, les « nœuds » se sont embrouillés et c’est le thème de l’obésité qui a été abordé. 

J’ai longtemps hésité à « partir » de ce débat pour faire un post donnant un avis ici : sur deux des thèmes en question, je pense que la beauté physique n’est pas plus un enjeu dans le monde BDSM que dans toute autre sphère et, comme j’assimile l’obésité à cette question de beauté physique, ces deux aspects de la discussion n’en faisaient donc qu’un pour moi : une affaire de goût.

Restait celui de l’âge. Je savais qu’en 2009, j’avais publié une note là-dessus, précisément à la suite d’un passage sur le forum italien. Elle est .

Je l’ai relue et me suis étonnée moi-même de la virulence que j’avais mise dans mes réponses à mes commentateurs d’alors. Pourtant, à cette époque-là, le sujet me touchait beaucoup moins de près.

J’ai décidé cependant finalement d’en reparler ce soir. Fatalement, lorsque vous comparerez les deux textes, vous jugerez qu’il y a quelques redites même si ma relecture date d’une quinzaine de jours maintenant.  

Je vais donc me centrer sur les couples de 60 ans. J’en suis encore loin mais une chose est sûre, c’est que les soixante ans, je les aurai avant que quelque savant ne découvre le sérum de jouvence qui me rendra mes vingt ans. Sourire…

Il me faut donc envisager la chose.

Le texte du récent forum français dont on m’a adressé un C/C est très gentil sur tous les thèmes auxquels il répond (il met en avant la beauté intérieure plus que celle extérieure, ceci englobant la question de l’obésité).

En revanche, pour ce qui concerne les couples de soixante ans et plus, la consolation apportée est bien piètre : on parle de « corps froissés, de pilosités grisonnantes, de chairs qui s’affaissent en les considérants émouvants, comme un salut au temps qui passe »…

Oui, mais…

Tout le monde sait qu’avant ce blog, j’ai commencé mes écrits BDSM sur un forum puis sur les « feu » listes BDSM de MSN.

Je me souviens parfaitement qu’il existe des forums de deux sortes : ceux qui vont à la « castagne » et où la dispute est la règle du jeu et les autres, ceux qui forment de petites communautés où l’on se connaît bien et où la compassion règne.

Sur ces derniers, si l’on sait que « Dudule » qui vient de poster est obèse, on n’ira pas dire que les obèses feraient mieux de rester chez eux que d’aller en club…

Ce que j’ai lu récemment m’a fait cet effet dans sa « gentillesse » évoquée plus haut : beaucoup de retenue chez les intervenants et… peu d’intervenants !

C’est maintenant que j’en reviens à mes « seniors » et à ma note de 2009, démarrée après une discussion sur ce forum italien qui, lui, aimait la « castagne ».

Et là, je suis navrée de le dire, mais  les « corps froissés, les pilosités grisonnantes, les chairs qui s’affaissent », je ne pense pas que cela passe très bien en club.

La photo de moi qui illustre cette note est ma plus récente, elle date de ce samedi. Elle n’est pas retouchée (sinon pour me flouter le visage) et, je le répète, je suis encore très loin d’avoir 60 ans.

Par rapport à ce que j’écrivais en 2009, j’ai perdu les quelques kilos que j’avais pris alors mais, les hormones faisant leur œuvre, j’ai sur les cuisses - en lieu et place - une fonte musculaire qui entraîne de la cellulite, assez peu pour qu’elle ne se lise pas sur la photo, mais j’imagine facilement ce que ça donnera à 60 ans. Si j’ai toujours peu de rides, elles ont toutefois pris possession du contour de mes yeux et ceux-ci se sont creusés de cernes surtout lorsque je suis fatiguée. D’ici mes soixante ans, mon visage va continuer à se marquer, « ma pilosité va grisonner, mes chairs s’affaisser ».

Alors, si c’est pour aller montrer cela dans un club, non, trois fois non. Désolée pour les gentils « forumeurs » dont je ne sais pas même s’ils ont écrit (et j’ai quelque doute sur ce point) ce qu’ils pensaient vraiment.

Je suis persuadée d’avoir déjà raconté ici (je ne retrouve plus la note mais, à mon âge, on commence à radoter, sourire !) ma première visite dans un club de la capitale qui n’existe plus, le Bar-Bar.

J’en ai quelques souvenirs : une très jeune femme qui était venue remonter l’un de mes Dim-Up qui n’était pas parallèle à l’autre, en susurrant au mauvais dominant qui était alors le mien « Dans ces choses-là, c’est l’esthétique qui compte plus que tout ! » (J’en ai fait ma devise depuis), un couple de soixante ans et plus, magnifiques de prestance mais simplement assis, ne participant pas et vêtus tous deux strictement des pieds à la tête, n’exhibant rien de leurs corps et une troisième anecdote que je narrerai un peu plus bas…

Il faut, pour en rester aux « clubs » BDSM, spécifier que lorsque les gens « jouent », si le « Maître » demeure habillé de pied en cap et peut sous sa tenue noire cacher un ventre bedonnant, des poils blanchis et des abdos qui tendent vers le sol, la « soumise » est, elle, en tenue sexy (au minimum), c'est-à-dire qu’elle expose tout et tout, c’est tout : « son corps froissé, sa pilosité grisonnante et ses chairs qui s’affaissent ».

Où est « l’esthétique qui compte plus que tout » ?

Bien sûr, personne ne dira rien mais les présents n’en penseront pas moins. Se présenter plus ou moins nue, c’est se laisser voir ou plutôt regarder. Et le regard n’est pas forcément charitable.

Même si le « jeu » du couple est intense et réussi, même si une soumise âgée garde dans ses yeux toute les lueurs de la magie de son abandon, de son appartenance, il n’en reste pas moins que l’on verra tout d’abord en elle la femme âgée et je ne suis pas convaincue que les coups d’œil qui lui seront adressés auront quelque « émotion » en eux…

Mes toutes récentes incursions dans les clubs de la capitale ont « donné » aux femmes une moyenne d’âge qui avoisinait la quarantaine (avec de plus jeunes et quelques plus vieilles, évidemment).

Mais soixante, jamais.

Ouvrons une autre brèche : il y a, c’est manifeste, ailleurs que dans les clubs, des soumises de cet âge mais ce sont celles qui ont réussi à faire durer leur couple au fil du temps.

Et cela n’a pas dû être facile !

Ma propre expérience, mon expérience personnelle, de la plus récente à la plus ancienne, m’a démontré que la plupart des dominants (comme je le disais sans preuves alors mais seulement par intuition dans la note de 2009 que je lie plus haut) fantasment sur la soumise novice à initier. Ils se rêvent, ils se voudraient Pygmalion, la chair fraîche les aimante encore plus que parfois le « Démon de Midi » chez les « vanille ». Ils en oublient leur propre soixantaine et plus et sont prêts à échanger leur « vieille soumise » contre la plus jeune possible qu’ils trouveront.

Et Dieu sait qu’ils se démènent pour la trouver lorsque c’est leur but !

On (une femme de mon âge ou une femme plus âgée encore) ne peut pas lutter contre cette notion de « jeune soumise novice à initier ». C’est ancré en eux.

J’avais promis une anecdote encore. Lors de ma première visite en club au Bar-Bar, j’avais à peine plus de trente-cinq ans et je devais être alors bien jolie puisque j’avais été en quelque sorte la « reine » de la soirée.

Mais cela ne suffisait pas à mon mauvais dominant d’alors.

Une fille dans les vingt-cinq ans était présente et buvait sans cesse, jusqu'à en finir la soirée ivre morte. Dès son arrivée, il m’a laissée tomber et ne l’a plus lâchée d’une semelle : c’est  elle qu’il désirait « prendre en main » car elle avait déclaré être « vierge » de toute expérience BDSM.

Considérant que le « contrat » de notre soirée était rompu, je suis partie « jouer » ailleurs, ce qui l’a mis dans une rage folle. Le beurre et l’argent du beurre, vous dis-je…

Il arrive même que le concept de « soumise novice à initier » soit légèrement « remanié » dans leurs têtes. Là, c’est celui de la nécessité d'« une autre soumise » qui pointe le bout de son nez. On y retrouve le désir de « page blanche », de « chair nouvelle », même si elle n’est pas « fraîche » de l’instant ! Et ils repartent pour des recherches effrénées !

Dans un autre club, le « mauvais dominant » m’abandonna une fois attachée sur un sling pour « courser » une femme venue seule qui avait approximativement le même âge que moi.

Je n’ose penser à ce qu’il en aurait été si lui et moi avions eu soixante ans. Il aurait voulu ce que tous les autres « convoitaient » et eu honte de « mon corps froissé, ma pilosité grisonnante et mes chairs qui s’affaissent »…

Je voudrais que l’on ressente combien l’écriture de cette note me coûte et me cause de tristesse.

Mais, vous le savez, j’écris toujours ici tout ce que je pense, quitte à me faire très mal.

Pour conclure et vous l’aurez compris, « When I’m Sixty-Four », on ne me verra plus dans les clubs et il n’y aura plus de photos de moi sur ce blog (s’il existe toujours et ce ne sera certainement pas le cas, tout va si vite sur le Net)...

Je serai chez moi. J’espère être toujours soumise et, justement, « jouer » chez moi car je suis absolument convaincue que la sensualité et la sexualité d'une femme ne meurent jamais.

J’essaie de penser que cela sera possible, ce qui signifie en peu de mots, que Marden sera -à ce moment-là encore- auprès de moi et non avec quelque sirène…