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auroraweblog
Bonjour Aurora, je crois que vous avez en grande partie raison. Lorsque la sexualité est réduite à un jeu de rôle et que le signifiant se détache de tout signifié, la rhétorique de la mode et l'empire du simulacre triomphent. Vous évoquez l'univers de Second Life... Je suis de celles et de ceux qui ne conçoivent pas le sexe sans un parfum de tauromachie...
Excellente journée, jmdevesa
jmdevesa | 3/25/2009
Le royaume du Paraître l'emporte sur l'Etre... C'est un peu pour cette raison que d'emblée, j'ai toujours trouver les codes BDSM granguignolesques... Est-ce tellement important d'afficher ce que l'on est (ou ce que l'on veut faire croire que l'on est) ? Sont-ce les supers tenues "dress-code" qui font les doms ou les soums ? Bien sûr que non... Mais cela crée un marché profitant à quelques boutiques, et du coup, il est logique aussi que d'autres veulent leur part du gâteau. Et voilà comment le bdsm se retrouve produit de grande consommation au travers de la mode. C'est comme ça que l'on se retrouve avec des gamines d'à peine 18 ans, attifées comme pour aller à la fête Démonia, mais qui n'ont aucune idée de ce que véhicule leur apparence.

J'ai toujours considéré que je n'avais pas besoin de cela pour vivre ma soumission de façon épanouissante, et je persiste dans cette optique. Même s'il ne me déplaît pas de porter parfois, de façon discrète, un petit quelque chose chargé de symbolique. Mais ça n'est jamais de façon ostentatoire, car après tout, que cela m'apporterait-il de plus ? Je sais ce que je suis, je n'ai pas besoin d'en faire un étendard.

Pour en revenir à la mode, elle presse pour l'instant un citron qui est bien juteux, et quand elle l'aura bien essoré, elle en jettera la peau. Tout ce qui est "à la mode" se démode un jour. Il en ira des codes BDSM comme du reste. Mais le mystère aura disparu, pire, ces références galvaudées pourront paraître toquardes. Aussi, pour ne pas se démoder, rien de mieux que de ne jamais être à la mode... Ca paraît tellement évident !
Laurisa | 3/25/2009
Je ne comprends pas bien ce débat: Depuis que j'ai décidé que la mode, c'est moi qui en dicte désormais les régles, ce genre de question ne m'effleure même plus. La diversité y gagne: Il ne reste plus qu'à se sevir ou bon vous plaìt. Il est vrai que tout n'est pas agréable, ou varie selon les points de vue.
troll | 3/25/2009
Troll> J'adore votre lapsus: "sévir" pour "servir"
Il est bien de mise sur ce blog!
AURORA | 3/25/2009
Laurisa, JM Devesa>
Merci d'avoir pris le temps d'apporter le fruit de vos témoignages ou réflexions...
C'est en réfléchissant ensemble qu'on avance, quel que soit le domaine...
AURORA | 3/25/2009
Avec le temps, j'en avais (presque) oublié la propriété lumineuse de votre prénom...

http://lettreslibres.zeblog.com
Chr-Borhen | 3/25/2009
Cela dit, il est bien joli, ce serre-taille...
Idalie Felix | 3/25/2009
ça fait longtemps que je pense avec tristesse ce que tu écris, on en parlaiut déjà l'an passé, et ça ne fait que s'accentuer
ma sexualité ne s'exprime pas ainsi et je déteste qui'on m'impose quoi que ce soit, mode y compris
mais en effet il n'y a pas plus repoussoir pour les fantasmes que de les voir s'afficher partout au nom du mercantilisme!
plus rien de surréaliste en effet

et en marge de ces réflexions, des dessous comme ça (si mon corps suivait!!!) je suis sûre que (sans les cordes) ça plairait à mon aimé!
fleurdatlas | 3/25/2009
"Et, dans notre vile société marchande, ce qui n’est pas réellement objet de désir -de désir érotique entendu comme désir de vie- se mue irrémédiablement en objet de consommation." Ou, plus exactement : dans notre vile société marchande, tout désir de vie est un danger de ruine et doit être illico rentabilisé par une expropriation de ses codes. Le SM/BDSM serait-il autant exposé s'il n'offrait aucune perspective marchande (j'entends : vente de produits manufacturés) ?
Gilles Monplaisir | 3/31/2009
Je souscris totalement à votre point de vue et à sa formulation, cher Gilles Monplaisir.

Je pense néanmoins que, plus que par sa nature même, c'est par son intégration (involontaire mais bel et bien entrée dans les moeurs maintenant) à la mouvance "Fetish" -c'est pour cela que je déteste le mélange de ces deux genres- que le BDSM a trouvé dans les 15 dernières années, une implication dans les "produits manufacturés" qu'il était possible de proposer à la vente de manière juteuse ...

Merci de votre passage!
AURORA | 3/31/2009
Chère Aurora, c'est la raison pour laquelle le langage, au contraire de l'image et des objets, préserve la souveraineté du désir. Il en est peut-être même le coeur.

Existe-t-il une étude sérieuse (documentée) sur l'industrie "fetish" ? Jean-Michel Devesa pourrait peut-être nous éclairer : n'est-ce pas le sujet de ses prochains colloques ?
Gilles Monplaisir | 3/31/2009
Cher Gilles Monplaisir> S'il n'existe pas à ma connaissance une étude sur "l'industrie fetish", un ami de JM Devesa a publié chez Belin en 2004 un livre "Le fétichisme, perversion ou culture?"...
Il s'agit de Philippe Rigaut, Docteur en sociologie et enseignant à l'Université de Picardie...
AURORA | 4/2/2009
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