AURORAWEBLOG, BDSM couple, photographie de China Hamilton, 2003.

Photo © China Hamilton.

 
 
Quand on connaît la difficulté que l’on a à faire son « coming-out » BDSM, on peut à juste titre se demander comment les couples qui se revendiquent de cette sexualité ont bien pu se former.
C’est en tout cas une question que je me suis souvent posée et pour laquelle je ne disposais jusqu’à aujourd’hui que de quelques témoignages de proches.
Pas de quoi en tirer, donc, de quelconques conclusions.
 
Le forum italien sur lequel je suis inscrite vient de réaliser un sondage auprès de ses membres : « Où as-tu rencontré ton âme sœur BDSM ? ».
 
Je ne sais ce que la même question aurait donné en France mais on peut raisonnablement penser que cela aurait été, à peu de choses près, le même éventail de réponses :
 
1) 21,53 pour cent ont fait cette rencontre par hasard, dans « La Vraie Vie ».
2) 1,39 pour cent dans les soirées BDSM (clubs ou donjons officiellement « dédiés »).
3) 2,09 pour cent dans des rendez-vous de type BDSM informels (apéritifs ou soirées au restaurant organisés par le site en question ou d’autres mais sans possibilité de « jouer »)
4) 41,67 pour cent  par le biais des t’chats ou autres forums connotés BDSM.
5) 33,33 pour cent n’ont pas encore fait cette « rencontre », s’étant refusés ou n’ayant pas eu l’occasion, pour l’heure, de passer du virtuel au réel.
 
La principale remarque est que, si l’Internet a bien pris le relais des anciens réseaux ou Minitels et arrive ainsi en première position des « lieux » de rencontre, « La Vraie Vie » n’a, heureusement, pas dit son dernier mot et que le hasard fait encore bien les choses.
Sur ce dernier point (le hasard), il faudrait toutefois un second sondage :
« simple hasard qui met en présence deux personnes ayant les mêmes goûts sexuels » ou « force de conviction de l’un des deux partenaires qui amène l’autre vers ses plaisirs particuliers » ou bien encore « découverte pas à pas à deux de cet univers » ?
 
La seconde est que les « soirées » -quelles qu’elles soient dans leur forme- ne sont pas l'endroit idéal pour avoir une éventualité de former un couple.
Cela n’a rien d’étonnant en soi.
Ma petite expérience m’a toujours démontré que, la plupart du temps, les « duos » qu’on y croise sont « ensemble » préalablement.
 
Enfin, reste ce dernier tiers qui n’a pas encore trouvé chaussure à son pied et qui a du mal à quitter le monde du BDSM virtuel.
Là aussi, il faudrait s’attarder longuement sur ceux qui le composent : les « malchanceux », les « timides », les « fantasmeurs » etc. (tous ces mots étant à lire, bien sûr, aussi bien au masculin qu’au féminin)…
 
Mais que deux tiers des pratiquants BDSM soient en couple, par un moyen ou par un autre, est un fait en soi déjà très rassurant qui permet d'espérer que chacun peut finir par trouver sa chacune et…vice-versa !