La femme au miroir tableau d'Antonio Tamburro.

Tableau © Antonio Tamburro.

 
  
 
Les journées courent leur cent mètres sur les dernières lignes de l’année.
Même s’il n’y a pas de compétition entre les heures et la saison.
Dans l’air, on sent comme une frénésie de fin et une angoisse de début.
 
Le jardin en hiver montre des branches et des rameaux d’une beauté nue, à découvert.
Presque démunie.
Ils ressemblent à des bras qui s’allongeraient démesurément vers le ciel à la recherche d’une étreinte.
Elle tend sa main, bien droite, immobile, pour se joindre à eux.
En ligne.
 
La pensée la traverse un instant d’en tailler un pour en faire une badine.
Pour Lui, pour son retour. A la nuit tombée.
Mais non, la branchette est bien là où elle est et s’il est quelque chose à regretter, c’est seulement de ne rien avoir sous la main pour faire une photographie en noir et blanc.
 
Elle va rentrer et L’attendre tendrement dans un fauteuil.
 
Au passage, le miroir dans le hall lui révèle une nouvelle ride. 
Une ligne encore.
La dernière de l’année qui s’en va ? La première de l’année qui s’en vient ?
 
Elle sourit et l’écoute lui raconter son histoire.
C’est comme une petite voix qui lui chanterait le comment et le pourquoi elle a ainsi marqué sa peau…