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auroraweblog
Je trouve ton article des plus intéressants car il m'incite à la réflexion.

Préalablement, je dirais que, la qualité de mon écriture -je parle de la transposition écrite de ma pensée-étant limitée, je vais avoir du mal à ne pas déraper mais je vais essayer.

Ce qui m'interpelle dans ton article , ce sont les questionnements que se pose une communauté, pratiquante d'un mode de fonctionnement sexuel "non-standard", -je te cite: que faire alors?- sur sa justification, son évolution, sa défense et les possibles réponses -ceux qui...- qu'elle peut apporter. Je souligne aussi ton refus de prise de position quant aux réponses à apporter, signe d'une prudence presque stratégique.

Toute minorité se doit d'assumer sa différence sans complexe, sans peur de l'intransigeante intolérance quelle soit issue de la religion, du conformisme haineux ou d'un alibi politique.
Ce que je veux dire, c'est qu'il est vain de s'imaginer accéder "si facilement" à une compréhension des autres ni même à une bienveillante acceptation, le sempiternel rejet de la différence étant semble-t-il une tare presque génétique de l'être humain qui ne se corrige en chacun qu'au prix d'une prise de conscience, aidée en cela par une éducation parentale et scolaire, et encore...

Personnellement, n'appartenant pas au monde BDSM -même si certains de mes phantasmes ou pratiques sexuelles peuvent s'en approcher- , les mots qui me viennent en premier sont tolérance, ouverture d'esprit, compréhension d'autres usages et, une fois prononcés et écrits, ils m'apparaissent insultants et condescendants.

Cette reconnaissance que tu sembles appeler de tes voeux me parait illusoire et ne se fera que lentement pour autant qu'elle ne doive supporter les dérapages que tu indiques et réprouvent.

Je terminerai en disant que je regrette que tu ne veuilles te réfugier derrière l' élitisme BDSM, tout en supposant qu'il implique entre autre l'absence de vulgarité, cette dernière me semblant un excellent rempart et même..une envie.
serge | 10/9/2008
réprouves..(il est tard)
serge | 10/9/2008
Ce qui me gêne, c'est le mot "communauté" , d'autant que, me semble-t-il , il est difficile à appliquer aux pratiquants du BDSM, tant ils se subdivisent en chapelles, sensibilités et fonctionnements différents. "Toute minorité se doit d'assumer sa différence sans complexe", écrit Serge. Là encore, je suis perplexe : je ne suis pas une communauté mais un individu, je crois assumer assez bien ce que je suis, mais je n'ai pas envie de l'exhiber ni de participer à une BDSM-pride comme il y a une gay-pride, ni même à un colloque universitaire, quelles que soient les bonnes intentions des organisateurs. Il faudrait arrêter d'étaler ses préférences sexuelles comme un étendard, sinon pourquoi pas une hétéro-pride organisée par les organisations familiales catholiques ? Ce que je revendique, c'est simplement le droit de protéger ma vie privée et de la vivre comme je l'entends.
Idalie Felix | 10/9/2008
Bonjour, Chère Aurora.
J'ai retrouvé mon mot de passe...
Juste un mot puisque vous m'avez sollicité dans votre avant-dernier texte.

A l'exception des psychologues (qui développent souvent une démarche très normative), à ma connaissance l'université française (depuis 20 ans) n'a pas véritablement consacré d'étude au BDSM.
Le sociologue Philippe Rigaut a mis en route un ensemble destiné à la revue SOCIETES mais jusqu'à ce jour rien n'a encore été publié et je me demande bien pourquoi.
La situation universitaiore française se caractérise par sa frilosité.
Si aux Etats-Unis, une collègue de l'université de Pennsylvanie (Lynda Hart) était en mesure de publier sur les pratiques BDSM (voir son "La Performance masochiste, entre corps et chair", Trad. fr., Paris, EPEL, 2003) sans que la communauté universitaire ne se moque d'elle, ici, c'est tout autre chose.
Je ne vais pas encombrer votre blog avec mes confidences et expériences.
Mais vous savez que ma carrière est bloquée (je doute fort de devenir un jour Professeur des universités, et je pense que je terminerai "maître de conférence habilité - ce que je suis depuis 1997 -, c'est-à-dire "Prof" sans le titre, le traitement et le piouvoir symbolique et pratique...) et que j'ai toujours le plus grand mal à réunir les crédits dont j'ai besoin pour mes colloques (leurs thématiques "défrisent" mes collègues...). Cette semaine, j'ai ainsi appris que le Ministère de l'Enseignement supérieur avait décidé de refuser ma demande de subvention pour le colloque international que j'organise end écembre ("Autour de l'inceste") avec Christine Angot...
C'est donc toujours la lutte avec la nécessité d'accepter la marginalisation et els stigmates...
Mais inutile de me plaindre (je ne le fais pas !), je préfère être ainsi que le "chou-chou" d'une institution sclérosée (ce serait pour moi mauvais signe).
Cela étant, vous m'avez donné une idée. L'an prochain, SI J'AI LES CREDITS, j'ai prévu de travailler sur le pornographie et son industrie ; en 2010, ce sera sur la prostitution. Je vous promets que si j'obtiens les moyens financiers indispensables (environ 7000 euros), en 2011, j'organiserai à Bordeaux un colloque international sur le BDSM. Vous y serz conviée (comme je vous l'ai écrit en privé). Et bien sûr nous inviterons Jeanne de Berg. Et aussi, je pense, Maîtresse Cindy et quelques autres ami(e)s. Avec des psychanalystes, des sociologues et plein d'écrivain(e)s !!!! (je n'oublierai pas Alexandre Gamberra... sourire).
Avec mon amitié,
Jean-Michel Devésa
jmdevesa | 10/9/2008
Idalie, le mot "communauté", je l'ai emprunté à Aurora; c'est vrai, il me gène un peu aussi tout comme celui de minorité d'ailleurs, mais comment réunir sous un seul mot l'ensemble des pratiquants? Je n'en n'ai pas trouvé d'autre. C'est sans doute déjà sur ce point que mon préalable sur un dérapage éventuel prend tout son sens.
Quant à ta remarque sur le phrase " ..se doit d'assumer sa différence...", je crois que tu apportes, toute seule, dans la suite de ton texte, la réponse à ta perplexité.
En effet point besoin d'assumer quoique ce soit puisque la différence éventuelle est tue; mais dans ce cas-ci, il s'agit d'une manifestation publique, alors comment faire autrement ?
serge | 10/9/2008
la phrase...(il est tôt).
serge | 10/9/2008
je rejoins aussi Idalie Felix et serge
le mot communauté me gène
je me suis promise de ne plus faire partie d'aucune
on a la sexualité qu'on peut ou qu'on veut
mais c'est dans les alcoves ou dans un lit que celà se joue
se donne et se prend....
jeanne | 10/9/2008
Dans ma note, le mot « communautés » (au pluriel) était le synonyme de « forums » ou de « sites » selon le nom que tel ou tel choisit de se donner.
Il est bien évident qu’il n’existe pas une « communauté BDSM » unique, pas plus en Italie qu’en France mais seulement des individus.
Que l’on en parle pourtant ici et là, sans ignorer les chapelles qu’elle comporte n’est cependant pas étonnant.
Après tout, on parle bien aussi de la « communauté gay », pour aussi disparate qu’elle soit.

Quant à moi, par ce que je propage et qui en fait souvent bondir plus d’un/une « de la famille », je me sens tout à fait dans la marge de cette notion « communautaire » et tout comme Idalie, je ne revendique personnellement aucune reconnaissance publique de l’aspect BDSM de ma vie.
Qu’on me laisse le vivre en paix me suffit amplement…
Toutefois, puisque j’ai choisi de tenir ce blog, j’ai conscience de participer moi-même à une certaine divulgation de la culture BDSM (en tentant de la garder la plus « élitiste » possible, oui, je persiste et signe) mais il peut aussi m’arriver de vouloir porter la parole des autres, de ceux qui se voudraient sinon reconnus, du moins acceptés et non désignés par la lettre écarlate de la maladie mentale et qui sont blessés lorsque cela se produit de façon aussi violente que cela a été le cas ces jours-ci en Italie.
Hélas, l’époque -après une certaine « parenthèse enchantée » de quelques vingt ans- en revient à toutes les bigoteries possibles et à un moralisme daté qui font peur.

Ce que nous raconte ci-dessus Jean-Michel Devesa, universitaire de talent (j’en témoigne pour avoir lu une bonne partie de ses écrits) quant aux embûches que connaissent et sa carrière et ses initiatives au sein de son lieu de travail nous donne bien la « température » de ce début de millénaire qui se replie vers la morale des années 50.

Alors, oui, je continue à défendre ce congrès italien, même s’il m’indiffère quelque part au fond, parce que ce qu’il faut éviter, c’est que des levées de boucliers de la sorte se propagent et finissent, après avoir ciblé la liberté d’un groupe à mettre en place une manifestation culturelle ayant trait à la sexualité par atteindre la liberté de l’individu à vivre son érotisme selon ses choix au nom de la morale des cagots ou autres.


AURORA | 10/9/2008
Un amical salut, Chère Aurora, en reconnaissance pour le mot agréable à mon endroit. Mes travaux et publications ne méritent pas tant d'éloges. Excellente journée.
jmdevesa | 10/10/2008
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