Connexion    
auroraweblog
Ouffff ! Un grand vent d'intelligence souffle à travers cette chronique. Et ça décoiffe !
Sans doute fallait-il que tout ceci fût dit, sans périphrases et clairement. Voilà des mots pleins d'énergie, de santé, de bon sens, et, paradoxalement, d'amour.
Des mots qui font du bien à lire. Les mots d'une femme lucide et libre. Merci de ce texte, Aurora.
Idalie Felix | 6/11/2008
Faire sortir le loup du bois…
Et bien c'est fait.

J'avais déjà du évoquer ce point, mais j'en reparle ce jour.

Relativement aux discours, aux blabla de la sphère blablateuse du BDSM : ils n'engagent que ceux qui y croient. C'est de la poudre aux yeux, mais ils parviennent à retenir les papillons de nuit, pour la première fois éblouis par ce qu'ils croient être la lumière… et n'est que l'ombre des marionettes.
De tout ce bazar foutraque, il émèrge quelques blogs, le vôtre, celui de Bric-à-Brac, ou celui de M, « paroles déliées », du pseudo les-motions.
Des gens qui n'ont rien à prouver à personne, et qui écrivent pour le pur plaisir d'écrire. Des blogs comme il y en a finalement bien peu.

Alors quand, débutant(e), se questionnant, cherchant à se comprendre soi, on tombe dessus, on a gagné le gros lot. Quand on tombe dans les filets des queutards imbus de leur personne, si on aime les femmes on s'en va, si on aime les hommes, on se fait avoir. On en ressort détruit. Heureusement, ce n'est pas mon cas.

Si on s'en sort, une fois un bout de chemin accompli, une fois l'acceptation de soi effectuée et quelques repères - viables - trouvés dans sa vie sentimentale et amoureuse, si les guides – il en faut, mais de vrais – ont été brillants – les miens, je les ai cité en début de commentaire – il est alors possible de s'assumer, et de vivre sa sexualité pleinement.

Mais :
1/ pourquoi en parler ? Je n'aime pas écrire plus que ça, d'une part, et mon épouse n'aime pas les jeux de cordes et de chaine. Je n'ai aucune envie de briser une relation _amoureuse_ pour une raison sexuelle. Alors on tente de s'entendre, parfois, et l'amour permet ce genre de choses.
Aussi, je n'ai rien à en dire, si ce n'est commenter sur le parcours qui fut le mien – chose que j'ai déjà abondamment faite durant ces 5 années –.
2/ Pourquoi aller voir les pompeux et gonflants mé-mètres ? Pourquoi se casser le trognon dans des pseudo soirées costumées avec les « propriétaires » de chiennes de poche ? La chienne est jetable ; le mé-mètre est gonflant. Toujours en quête de regards admirateurs, de la part de ses nouvelles conquises, ou de la part de ceux qui croient en ses gesticulations.
3/ Nous ne sommes pas à Paris ! Enfin… pour 20% des lecteurs, ils n'en sont pas loin, mais pour les autres 80%… il n'y a pas de club, pour rencontrer ces huluberlus en vrai.
Alors la sexualité reste dans l'alcôve, et parfois dans les émissions à sensation, pour nous convaincre que ce n'est pas pour nous, ou que les journaleux n'y comprennent décidément pas grand chose d'autre que « ça se vend ».
3bis/ Excepté Arte, qui fit il y a quelques années, un magnifique reportage, avec notamment un couple « normal » : ils jouent, et ils rangent. Ensemble. Vont prendre un repas, vivre leur journée, et parfois jouer.
Les jeux peuvent aller loin, bondage, nuit dans le placard (côté safe, euh…), mais ils ont une vraie relation. Et à côté d'eux, Arte présentait les domina de supermarché, cuir Vinyl, chaines et collection de ligotés sous sleepsack et straitjacket…
De quoi faire la différence entre une relation, et de quoi se vider les c…

Alors bon… chacun sa relation, mais le BDSM tel que vous l'avez évoqué, ça ne fait appel en moi à rien du tout.
Et pourtant, depuis mon adolescence je vis ma sexualité différemment, et j'ai toujours quelques mètres de cordes sous le lit.
www.restrainedelegance.com, de Hywel Phillips, ou feu beautybound de Midori & Michael Blue, ce sont deux lieux où l'on traite très clairement le fantasme, exprimé par le visuel et la fiction, de sa construction, avec très souvent un commentaire pour exprimer ce qui s'est vraiment passé derrière la caméra… Là, si l'on a la chance de parler anglais, on est à cent lieues des 24x7 soumise ligotée et détruite en esclavage…
En outre, les photos sont très souvent magnifiques… Même si je n'en voit jamais que les miniatures ;-)

Nota : dans ces fantasmes visuels, il n'est jamais question de sexe. De relation sexuelle j'entend. Pas plus que de « sucer n'est pas tromper ». Les modèles sont des actrices – et des acteurs, dans le cas de Midori –, qui sont payées pour poser plus ou moins nues – et/ou nus, chez Midori, qui traite aussi du bondage masculin –.
La relation amoureuse reste du domaine de l'alcôve, et peut inclure des jeux de cordes… mais chacun son jardin secret…
ernest | 6/11/2008
Sourire... J'ai 65 ans et je découvre ce monde. C'était en moi et je l'ignorais. Votre texte m'attriste et me réconforte. Dire que j'imaginais avoir manqué quelques années fabuleuses! Je suis très ignorante en la matière ayant fort peu lu sur le sujet. Mais j'ai rencontré un homme, sur Second Life (il y a un peu plus d'un an - et c'est là que j'ai appris que le BDSM qui parfois flirte avec perversité est un style de vie, un art etc.). Ma chance a été de jouer carte sur table, d'annoncer mon âge et d'écouter. Quatre personnes m'ont patiemment ouvert la porte. Le cinquième, je l'ai rencontré, invité chez moi. Pour l'instant je me qualifie moi-même de vanilla+. Relation Ds... Oui. SM... Oui. Très sexuelle, très affective et je n'ai pas honte de le dire, amoureuse. J'apprends. Peut-on porter un collier comme on le ferait d'une alliance ? A mon avis, non. Le lien me semble plus fort, plus chargé de sens et aussi plus visible. Sourire.
Chère Aurora, comme je vais vous regretter. Même si votre blog reste silencieux, ne le détruisez pas s'il vous plaît. Je souhaite pouvoir y revenir. Passez me dire bonjour, si le coeur vous en dit. Le mien est balbutiant. http:orneylie.blogspot.com
delightedslave | 6/11/2008
chapeau pour cette longue confession. Nous vivons tous un peu cela. Je pense te comprendre. Continue de nous écrire.
favret | 6/11/2008
...

regrets...
B l o w n b l u e | 6/11/2008
Mais je ne comprends pas ces « adieux »…
Comme je l’ai écrit, cette note n’est pas la dernière.
Vous allez devoir me supporter encore jusqu’à l’automne !
Et ensuite, je continuerai à bloguer mais sur autre chose et sur un autre blog.

Ernest et Delightedslave> Il est normal (et heureux) que vous ne vous reconnaissiez pas dans cette note. Ce sont mes dix ans à moi tels que je les ai vécus, à observer l’évolution de l’univers (BD)SM.
Je l’ai rédigé, ce bilan, à la première personne, en excluant de fait même mon propre compagnon, tant je tenais à ne témoigner ici que de moi-même…

Pour Ernest> Vous voyez bien la façon dont j’illustre mon blog.
Ce n’est pas le manque de sexe dans les images que je déplore (on le laisse aux sites pornos si vous voulez bien) mais celui dans la vie de ceux qui acceptent de « se dire ».
Je voulais aussi vous signaler le livre de Midori « Les sortilèges du bondage japonais » photographié par Craig Morey chez Gremese International et disponible dans toutes les FNAC (ou autre)…
AURORA | 6/11/2008
le principal , c'est que tu sois heureuse...
j'ai toujours trouvé sur ce blog, non pas ce que je cherchais, mais des réponses claires aux questions que je ne me posais pas (!!) toujours de la tendresse et un vent de vérité parce que j'ai toujours senti que tu vivais ce que tu disais (en vrai)
autre principal continuer à te lire
donc fini l'AURORA en beauté, et celà sera bien
au temps où les feuilles tomberont, j'aurai une pensée triste sans doute, mais si tu es bien...
continuer à te lire
voilà un autre principal

jeanne | 6/11/2008
J'efface quelques commentaires de Blownblue et de moi sur lesquels nous avons un peu comme "chatté" l'un à la suite de l'autre quant au fait de bloguer.
Tout ceci étant sans rapport avec le sujet de la note, j'efface maintenant.
AURORA | 6/11/2008
J'ai tout lu. Plusieurs fois. C'est le bilan d'une femme courageuse, lucide et exigeante. Je vous comprends. Soyez libre.
Joel Faure | 6/11/2008
Aurora,
je ne peux qu'imaginer les endroits que vous évoquez où il pouvait y avoir débat et échanges. Pour surfer de temps à autre et lire ça et là, je ne peux pour ma part que constater une espèce d'horizon plat et sans relief où tout semble dit et ressenti de la même façon partout. Mêmes pratiques, même styles, "lifestyle(s et s et s et s) ", si j'avais eu à "chercher" un partenaire, j'imagine que je me serais finalement ennuyée à lire tout le temps la même chose et les mêmes profils. Face à une sexualité différente, on se retrouve en fait avec des clones aux même règles qui se regardent faire entre eux et s'écoutent parler sous couvert d'ouverture. La singularité ne se trouve pas à mon sens dans le type de relation ou de sexualité mais dans la relation elle même, dans la rencontre de deux personnes, qu'il y ait accessoires ou pas, partenaires ou pas, règles ou pas etc... tout un monde à créer qui s'ouvre et non un copier collier oups coller de style.
J'imagine que je serais au yeux du "milieu" une soumise à deux balles ! (rire) ce qui compte c'est d'être aux yeux de celui que j'aime et à qui j'aime me donner, une femme amoureuse.
Merci pour votre bilan éclairé :-)
theo dore | 6/11/2008
Ton post respire l'honnêteté et la sincérité. Alors respect.
Gilles | 6/12/2008
toujours attentive à tes mots
selva | 6/12/2008
J’ai plusieurs remarques au sujet de votre « confession.
J’ai ressenti moi aussi cette différence à l’adolescence ; Ensuite se fut la vie qui s’est écoulée , vanille cad avec ennui, vie terne que l’on compense par le travail, la famille…. Non, ce temps n’a pas été du temps perdu comme le fait remarquer une de vos lectrice. On a construit, on s’est construit surtout. C’est alors que sans aucun regret on peu sereinement et avec équilibre bâtir enfin ce que l’on a mûri et se détacher de cette vie, dans laquelle on s’est englué, sans rien ou presque démolir.
Vivant en couple, bdsm & vanille sont fortement impliqués. La relation sexuelle « complète » est toujours le point final de nos relations intimes Pas de sexualité au rabais donc.
Ce qui veut dire aussi que les deux sont liés mais, qu’ils ne se mélangent pas dans la « pratique.
Il est évidant que dans les conversations bdsm le sexuel en est exclu, c’est hors sujet. Nous n’avons jamais mis les pieds non plus dans des « soirées » avec décorum, petits maîtres et fausses soumises. C’est aussi le fait que nous basons nos rencontres toujours en accord avec nos avec nos convictions personnelles.
Cordialement.
Patrick-charles
patcharles | 6/15/2008
Mon experience comme S dans une relation s/m est quasiment dans ses débuts. C’est déjà trop dire. Mais vôtre don de sincérité et de lucidité exige, Aurora, que je parle de ce que je ressens. Je ne sais pas si j’arriverai a m’exprimer…
J’ai le sentiment d’une contradiction ou d’une complexité dans mon rôle. D’une part, une virilité d’autant plus authentique qu’elle est austère et exigeante (mais qui risque toujours de devenir théatralisée). D’autre part, une demarche plutôt ‘feminine’, si l’on peut dire, dans la séance (prévision de ce qui doit se passer, attention aux dangers, mode d’ emploi de la technique) et qui risque toujours d’étouffer le désir ou de prendre sa place.
Qu’on me comprenne bien: parfois je pense au couple s/m en la comparant avec celle du ‘matador’ et le taureau. Que c’est difficile pour le ‘torero’ de montrer une virilité vraie! Que c’est difficile por le taureau de tirer force de sa douleur!
¿Passion froide? Non, si l’on ne perd pas de vue qu’il s’agit de plonger dans le trouble de la main de la partenaire… pour y ressortir ensemble.
Donc, s’il n’y a pas d’orgasme, c’est foutu.
ivan M | 6/16/2008
Te dire le plaisir que j'ai à te lire est inutile. Une nouvelle fois tes mots font écho à mon ressenti. Plus généralement, je pense que toute sexualité doit être vécu en partant d'une acceptation de soi. Ce qui nécessite une connaissance ou au moins un chemin de découvertes.
Privé(e) de ça, vivre en BDSM est une hérésie ! Y venir pour régler ses problèmes, satisfaire ses frustrations est voué à un échec douloureux, parfois destructeur.
Soumis(e) ou dominant(e), je pense que c'est seulement en êtres libres que l'on peut le vivre pleinement.
Bises
Exigeant | 6/17/2008
C'est effectivement mieux quand la sexualité est vécuE... sourire
Exigeant | 6/17/2008
Connectez-vous pour commenter.
KarmaOS