Connexion    
auroraweblog
auroraweblog

BDSM et Littérature: Ian McEwan - Un bonheur de rencontre (Etrange séduction) - Folio Gallimard - 2003.

 

                                         Ian Mc Ewan The Comfort Of Strangers French Edition, AURORAWEBLOG

                                                            Photo Couverture \302\251 Folio Gallimard.

 

 

Un couple tra\303\256ne et se tra\303\256ne dans une ville sans nom, toute de palais dress\303\251s le long de canaux.

Colin et Mary s’aiment encore mais ce n’est plus la passion des d\303\251buts.

Ils sont jeunes, ils sont beaux.

Colin est m\303\252me tr\303\250s beau.

 

Il y a une dimension labyrinthique dans leurs errances estivales dans cette cit\303\251 o\303\271 passent des gondoles et o\303\271 les rues sont tellement \303\251troites qu’\303\240 peine arriv\303\251s au bout de deux ou trois d’entre elles, ils se retrouvent, perdus, \303\240 leur point de d\303\251part.

Ils arpentent ces ruelles \303\240 la faveur de la nuit un peu plus ti\303\250de que le jour.

 

Jusqu’\303\240 y rencontrer Robert, \303\251trange personnage qui va devenir tr\303\250s vite omnipr\303\251sent, ne plus l\303\242cher Colin auquel il donne le bras comme il n’est pas inconvenant de faire entre hommes dans ce pays, ne plus quitter le jeune couple et m\303\252me leur pr\303\251senter Caroline, sa femme, qui vit en recluse car elle ne marche plus qu’avec grande difficult\303\251.

 

Robert que tout le monde semble conna\303\256tre bien dans ce quartier o\303\271 il est partout accueilli chaleureusement.

Robert qui raconte une enfance cauchemardesque. Mais l’a-t-il v\303\251cue ?

Robert qui donne sans raison un coup de poing en plein estomac de Colin.

Caroline v\303\252tue de blanc.

Robert et Caroline qui doivent subitement partir, qui ont vid\303\251 leur appartement lorsque Mary et Colin arrivent pour ce qu’ils ne savent pas encore \303\252tre la dern\303\250re soir\303\251e qu’ils passeront avec leurs h\303\264tes.

Et Mary qui observe tout et cherche \303\240 comprendre.

Mais il fait trop chaud.

Mais tout va trop vite.

 

Entre les deux couples s’est nou\303\251e une relation \303\251trange, toute faite de r\303\251pulsion et d’attraction, semblable au plan de cette ville o\303\271 un pas en avant est un pas en arri\303\250re.

Et un pas en arri\303\250re un pas en avant.

Vers une descente aux enfers.

Une oppression r\303\250gne qui \303\251touffe.

Mary et Colin se seraient-ils moins ennuy\303\251s cet \303\251t\303\251-l\303\240 que tout cela ne serait peut-\303\252tre pas survenu\302\205

 

Mais quoi ?

Je ne vous le raconterai pas. 

 

Je n’avais jamais cit\303\251 cet intrigant roman du tr\303\250s c\303\251l\303\250bre \303\251crivain anglais Ian McEwan (Commandeur de l'Order of the British Empire, maintes fois prim\303\251 dans son pays et Prix F\303\251mina Etranger en 1993 pour \302\253 L’enfant vol\303\251 \302\273) sur ce blog.

Il est vrai que je ne l’avais plus revu en librairie.

Je d\303\251couvre aujourd’hui que c’est \303\240 la suite d’un curieux malentendu.

 

L’\303\251dition que je poss\303\250de chez Points Seuil est intitul\303\251e \302\253 Etrange S\303\251duction \302\273 alors que ce livre se nomme en fait \302\253 Un bonheur de rencontre \302\273 et est maintenant r\303\251\303\251dit\303\251 chez Folio Gallimard.*

\302\253 Etrange s\303\251duction \302\273 \303\251tait le titre de l'excellent  film que Paul Schrader en avait tir\303\251 en 1991 sur un sc\303\251nario de Harold Pinter, avec Rupert Everett, Christopher Walken, Ellen Mirren et Natasha Richardson\302\205

Le Seuil avait d\303\273 alors publier une \303\251dition de circonstance et moi, l'acheter.

 

Ce livre est un venin lentement distill\303\251 par son auteur avec une ma\303\256trise parfaite de la progression de la tension.

Pas vraiment un thriller. 

Presque un roman d’amour. Mais \303\264 combien cruel et raffin\303\251 et pervers\302\205

Cr\303\251pusculaire. Comme Venise.

Et assur\303\251ment le plus grand portrait d’un sadique et la tentative d’explication de sa psychologie que j’aie jamais lus**.

 

C’est pour cela que je ne parlerai pas de veine BDSM mais carr\303\251ment de tonalit\303\251 SM.

Ce livre a d’ailleurs fait l’objet d’un essai critique de Judith Seaboyer \302\253 Sadism demands a story : Ian McEwan's The Comfort of Strangers \302\273 -1999 - The Modern Studies  (non publi\303\251 en France).

 

Je parlerai aussi et surtout de bon roman, de tr\303\250s bon roman tout court.

C’est \303\240 dire que je le conseille r\303\251ellement \303\240 tous ceux qui passeront par hasard ou non sur ces pages*** .

 

 

\302\253 Colin marmonna\302\205

Mary attendit de nouveau.

- Tu es r\303\251veill\303\251 ?

-Oui.

-La photo qu’il y avait chez Robert, elle est de toi.

-Quelle photo ?

-J’ai vu une photo chez Robert, elle \303\251tait de toi.

-De moi ?

-Elle a d\303\273 \303\252tre prise d’un bateau, un peu au large du caf\303\251.

La jambe de Colin fut prise d’un mouvement nerveux. \302\273

 

Ian McEwan - Un bonheur de rencontre -Folio Gallimard \302\226 2003.

 

 

*Titre anglais : \302\253 The comfort of strangers \302\273.

**On m’objectera le portrait de Patrick Bateman dans \302\253 American Psycho \302\273 de Breat Easton Ellis. \303\207a peut en effet se discuter\302\205

***Ce roman ne contient aucune sc\303\250ne \303\251rotique et/ou pornographique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AURORA | 2/6/2007
Je vais m'empresser de le lire en amoureuse de VENISE.
Alba | 2/7/2007
Cela paraît bien tentant, effectivement. Je vais aller voir ça chez mon libraire unique et préféré.
Quant à B. Easton Ellis, je dois dire que j'ai eu du mal devant cette écriture indigeste ; mais peut-être est-ce un pb de traduction ?
Idalie Felix | 2/7/2007
Inconnu au bataillon, j'avoue ma totale ignorance.Mais cela va s'arranger.
| 2/8/2007
KarmaOS