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\302\214uvre \302\253 L’esclave \302\273 de Sa\303\242dane Afif \302\251 Galerie de multiples, Paris.
Ce texte n’est en rien auto complaisant. Le physique que j’y d\303\251cris est aux antipodes du mien.
Moi, je suis une haridelle du genre Patti Smith en mes meilleurs jours.
Et par ailleurs, le nom d’ \302\253 esclave \302\273 n’est pas de ceux que je revendique et cela pour de multiples raisons.
N\303\251anmoins, il n’y a aucune ironie ici dans mes propos (et je fais, par avance, noter le mot"quasiment" qu'il contient dans l'une de ses phrases).
Si l’on s’en tient \303\240 la stricte terminologie BDSM, l’esclave est le niveau ++ de la soumise. C’est celle qui entre r\303\251ellement dans le fameux TPE (Total Power Exchange) et qui atteint les degr\303\251s les plus hauts de l’abandon et de l’ob\303\251dience.
L’esclave est quasiment toujours, Sa\303\242dane Atif avec son \302\234uvre touche du doigt le fait, une belle plante.
Je veux dire par l\303\240 une femme de formes.
Dans les soir\303\251es publiques, les longues cr\303\251atures \303\240 la Giacometti, jumelles de Twiggy ou de Fran\303\247oise Hardy, qui s’exhibent v\303\252tues de quelques centim\303\250tres carr\303\251s de vinyle ou de cuir sont la plupart du temps de tr\303\250s belles exhibitionnistes mais jamais des joueuses, encore moins \302\253 haut de gamme \302\273.
Les soumises, quant \303\240 elles, ont tous les physiques possibles et imaginables.
Mais l’esclave est chair, chair, chair et encore chair.
Plante, belle plante, plante vivace en plus.
C’est celle qui a des seins, des fesses et des cuisses.
Le tout d\303\251bordant.
Le tout d\303\251cor\303\251 : tatou\303\251e, annel\303\251e, pierc\303\251e, brandingu\303\251e, l’esclave n’en finit jamais de se scarifier pour montrer que sa peau exulte, que sa peau appartient.
En italien, on l’appellerait \302\253 una maggiorata \302\273 (une ++ encore si l’on voulait traduire), elle a des bonnets D pour la plus mince d’elles, des fesses callipyges, des cuisses dessin\303\251es par Botero, des chevilles en colonnes.
Le tout sur talons hauts.
L’esclave est fi\303\250re d’elle et de sa condition.
Parcourez les galeries des sites et vous la d\303\251couvrirez : c’est l’ultraronde qui ne nourrit aucun complexe lorsque martialement bondag\303\251e, elle jaillit des cordes en d’innombrables bourrelets, c’est celle qui se montre dans les poses les moins favorables, cellulite avou\303\251e, bras pliss\303\251s, seins pesants.
Comme une quintessence de la f\303\251minit\303\251.
D\303\251di\303\251e \303\240 un autre : le Seigneur et Ma\303\256tre (je mets des majuscules car elles en mettraient).
Elle n’en a rien \303\240 faire de l’esth\303\251tique, elle ne veut pas para\303\256tre : elle est.
Elle est d’\303\252tre \303\240 quelqu’un d’autre en n’\303\251tant plus \303\240 elle.
Plus du tout.
Aussi ne va-t-elle jamais chercher les \302\253 noms \302\273 des photographes fetish branch\303\251s du moment pour la mettre en image : les clich\303\251s de son S&M et m\303\252me les plus crus sont les meilleurs t\303\251moins de son identit\303\251.
Masochiste souvent, elle appara\303\256t rougie, bleuie, marqu\303\251e partout.
Et partout est peu dire tant sur cette plante l\303\240, il y a de la s\303\250ve et de la place aussi.
De quoi \303\251crire \303\240 la cire des soirs des parchemins entiers de non-dits enroul\303\251s que l’on comprend pourtant \303\240 les voir seulement.
Au jardin des supplices, une plante a pouss\303\251.
Belle plante, l’esclave aux rondeurs assum\303\251es, \303\240 la douleur lascive toujours renouvel\303\251e, au regard vide d’\303\252tre ailleurs.
Belle plante encha\303\256n\303\251e qui, \303\240 la diff\303\251rence des soumises, ne porte pas ses cha\303\256nes pour \303\252tre lib\303\251r\303\251e tant c’est d’\303\252tre annul\303\251e qui la fait s’embraser\302\205