Connexion    
auroraweblog
" La « soumise » à mon sens n’a pas fatalement à voir avec la « soumission » sociale.
Elle choisit un partenaire que rien ne la force à appeler « Maître » ou « Seigneur » (je ne l’ai pour ma part jamais fait) (...) "

Je suis heureux de lire vos mots.

En outre, n'étaient les ECOLES et les EGLISES, effectivement, rien n'obligerait à dire "Maître" ou "Seigneur".
Bref, on n'est pas couchés.
Chr-Borhen | 4/28/2009
N'étaient les ECOLES et les EGLISES, effectivement, rien n'obligerait à dire "Maître" ou "Seigneur".
A ceci près... que le maître d'école est un "magister", pas un "dominus". Le maître d'école instruit, c'est à dire qu'il élève son élève, justement. Le "magister" n'a pas d'esclave, mais un disciple -- le "dominus" oui, a un "servus". Quant à la "soumise" , elle a surtout la politesse, ou la délicatesse, de faire croire à son "Maître" que c'est lui qui mène le jeu...
Idalie Felix | 4/28/2009
héhéhé, Idalie, et in coda venenum.
troll | 4/28/2009
La 1e partie de ta note m'évoque immédiatement "Acide sulfurique" d'Amélie Nothomb.
"Histoire d'O" aussi est un roman.
Il n'est pas forcément bon que tous les romans deviennent réalité...

Et là forcément
Gilles | 4/28/2009
j'ai vu le film la "vague" qui se rapporte à la première partie de ton texte
ça fait froid dans le dos, la prise de pouvoir par qui que ce soit d'ailleurs...
j'ai "eu "connu. je sais de quoi je parle
on connait aujourd'hui toutes les dérives, du petit gang de quartier au despote "non" éclairé"
on donnera le nom que l'on veut....
je suis loin de penser que toutes les "soumises" mènent le jeu...
et oui ça fait froid dans le dos...
jeanne | 4/28/2009
Chère Aurora,
Ce qui me semble transparaître à travers cet exemple édifiant, c’est l’incapacité à réfléchir par soi-même, l’inféodation à un pouvoir dont les « sujets » acceptent l’autorité sans même se poser la question de la légitimité. Ici, le pouvoir cathodique d’un animateur qui n’est pourtant objectivement « rien ». Alors pourquoi les participants à ce jeu qui n’en devient rapidement plus un obéissent-ils aveuglément ? Pourquoi continuent-ils majoritairement à jouer les bourreaux ? Parce qu’ils s’agit de dangereux individus aux pulsions meurtrières ? Ou parce que ces « cobayes » ne savent pas (plus) réfléchir, parce qu’ils n’ont pas le recul nécessaire pour se détacher du modèle (ici le dieu petit écran), parce qu’ils sont « formatés » à agir sans penser, croyant en l’illusion de leur liberté (« j’ai choisi de participer à l’émission », « je veux gagner des millions », « je vais être libre en travaillant aussi le dimanche », « le droit de grève est une atteinte à ma liberté »…) ? D’autant que leur attitude ne peut ici se prévaloir de la crainte de représailles ou du devoir envers la Patrie. Mais les résultats de ce test sont-ils vraiment surprenants à l’heure où le dialogue social n’est plus de mise, où la possession d’une Rolex symbolise une vie réussie et où il semble incongru qu’une caissière puisse lire La Princesse de Clèves… Des jeux (télévisuels) et du pain (pour ceux qui peuvent encore s’en offrir), voilà qui doit amplement suffire à l’homme moderne.
Pour en revenir à nos moutons, si le Maître est légitime puisque la soumise l’a « élu » comme tel (enfin j’ose l’espérer), il n’en va de même des autres personnes dominantes présentes à une soirée « publique ». Dans le cas de soirées entre « amis », la chose est sans doute être différente, puisque précisément on choisit ses amis…
Evidemment, certain(e)s peuvent être troublé(e)s à l’idée de devoir user d’un langage déférent à l’endroit de toutes les dominantes et dominants d’une soirée publique. Soit, si tel est leur fantasme et leur souhait, dûment réfléchi. Cela relève alors de leur libre choix et non d’une quelconque loi qui s’appliquerait de facto à toutes et tous. Du libre choix de dire « non », comme il était du libre choix des participants à cette émission de dire « non ». Car une soumise doit-elle de courber l’échine et la langue, sous prétexte de jeu de rôles, devant un homme ou une femme qu’elle mépriserait en d’autres lieux et circonstances ? Ceux et celles qui croient cela n’ont finalement qu’une bien piètre idée d’eux-mêmes. Mais ce n’est pas une excuse pour imposer leurs complexes à celles qu’ils croisent dans une soirée publique. La « reconnaissance » d’une soumise n’est jamais un dû, seulement un cadeau précieux et fragile.
Refuser le jeu avec des partenaires non « reconnus » n’est donc même pas pour la soumise un devoir de désobéissance. Cela relève simplement de l’évidence…
PS. Concernant Histoire d’O, je penche pour une interprétation purement « symbolique » de la bague. En effet, il me semble que jamais l’héroïne n’est mise en demeure d’obéir à un(e) inconnu(e) au seul prétexte qu’il (ou elle) a remarqué le dit bijou. Comme si finalement la bague n’était signifiante que pour celle qui la porte. Mais c’est là une lecture de ce passage du roman et je ne doute pas qu’il en existe d’autres…
Lycaon | 4/28/2009
La télé rend fou. Et certains ne veulent pas se soigner. "Christophe Nick "gratte là où ça fait mal" écrit Libé sous le titre "La télé met le doigt dans la prise"
Puisque nous sommes dans le "hard", qui se souvient de Max Cosyns et de sa "clinique sadomaso", dans les Landes si ma mémoire est bonne ?
Joel Faure | 4/28/2009
incroyable! je n'avais pas vu ta note et j'ai parlé de cette même histoire sur une autre plateforme!
si j'en ai parlé, c'est dans la logique de ce que je défends (la liberté) et combats (l'aliénation) depuis longtemps!
fleurdatlas | 4/29/2009
Gilles> "Acide sulfurique", bien sûr... Que n'ai-je pensé à le citer...
AURORA | 4/29/2009
Jeanne> D'accord pour "Die Welle" film qui nous a coupé le souffle à tous les deux...
AURORA | 4/29/2009
Joël> Racontez-nous Max Cosyns et sa clinique sadomaso, je n'en ai jamais entendu parler...
AURORA | 4/29/2009
Lycaon> Vous avez raison: le "discours sur la bague" n'est suivi d'aucune scène où il devient une réalité tangible dans le roman...
Mais "Histoire d'O" a marqué les esprits et cette notion d'obéissance" à toutes/tous est, je vous l'assure, encore présente dans certaines têtes BDSM...
AURORA | 4/29/2009
Connectez-vous pour commenter.
KarmaOS