Bonjour, Chère Aurora. Juste un mot pour aller dans votre sens à propos du livre d'Alina Reyes. "Le Boucher" : c'est son meilleur. Par aileurs, je dois dire que "Putain" de Nelly Arcan me semble "tenir la route" : c'est à mon sens un texte qui a beaucoup de souffle (j'ai bien aimé son dernier livre, son deuxième est le moins fort des trois, selon moi - mais c'est une opinion très subjective : Nelly est une amie). Quant à la collection du Seuil : oui, on affiche ce que par ailleurs on stigmatise... Oui, le livre de Patrick L. n'est pas un chef d'oeuvre d'écriture. Et M. R est l'une des deux personnes qui ont travaillé (sur) le manuscrit. Mais là encore, on n'est plus dans la littérature mais dans le formatage. Vous savez que j'ai de la tendresse pour Patrick mais il est vrai qu'il s'est trouvé "embarqué" dans une machinerie éditoriale qu'il ne pouvait ni ne savait maîtriser. Méfions-nous des simulacres. Et de la publicité et des effets commerciaux. Le "Prix Sade" n'échappe pas aux embrouilles des éditeurs et du parisianisme : Alexandre Gamberra a vu à l'automne dernier comment on "faisait" un Prix Sade pour faire plaisir au... Seuil et à une ou deux personnalités. Tiens, parle-t-on encore du livre qui a eu le Prix ? Bonne journée, jmdevesa
jmdevesa
| 3/11/2009
Extrait de "L'Amie Zanthrop", pcc Molière
Maître Patrick, l'amie Zanthrop
Maître Patrick : Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité.
Zanthrop : Monsieur, cette matière est toujours délicate, Et sur le bel esprit nous aimons qu'on nous flatte. Mais un jour, à quelqu'un dont je tairai le nom, Je disais, en lisant son bouquin à la con, Qu'il faut qu'un galant homme ait toujours grand empire Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire; Qu'il doit tenir la bride aux grands empressements Qu'on a de faire éclat de tels amusements; Et que, par la chaleur de montrer ses ouvrages, On s'expose à jouer de mauvais personnages.
Maître Patrick : Est-ce que vous voulez me déclarer par là Que j'ai tort de vouloir...?
Zanthrop : Je ne dis pas cela. Mais je lui disais, moi, qu'un froid écrit assomme, Qu'il ne faut que ce faible à décrier un homme, Et qu'eût-on, d'autre part, cent belles qualités, On regarde les gens par leurs méchants côtés.
Maître Patrick : Est-ce qu'à mon bouquin vous trouvez à redire?
Zanthrop : Je ne dis pas cela; mais, pour ne point écrire, Je lui mettais aux yeux comme, dans notre temps, Cette soif a gâté de fort honnêtes gens.
Maître Patrick : Est-ce que j'écris mal? Et leur ressemblerais-je?
Zanthrop : Je ne dis pas cela; mais enfin, lui disais-je, Quel besoin vous prend-il donc de vous exprimer ? Et qui diantre vous pousse à vous faire imprimer? Si l'on peut pardonner l'essor d'un mauvais livre, Ce n'est qu'aux malheureux qui composent pour vivre. Croyez-moi, résistez à vos tentations, Dérobez au public ces occupations; Et n'allez point quitter, de quoi que l'on vous somme, Le nom que dans Paris vous avez d'honnête homme, Pour prendre, de la main d'un avide imprimeur, Celui de ridicule et misérable auteur... C'est ce que je tâchai de lui faire comprendre.
Maître Patrick Voilà qui va fort bien, et je crois vous entendre. Mais ne puis-je savoir ce que vous en pensez ?
Zanthrop : Franchement, il est bon à mettre au cabinet.
Idalie Felix
| 3/11/2009
JMD> Vous avez raison, je ne me souviens pas plus cette année du Prix sade que du Goncourt ou du Renaudot. Et j'ai dû faire à l'instant un effort de mémoire pour retrouver les autres. Ce n'est pas de l'Alzheimer mais une amnésie psychologique volontaire: je n'ai pas digéré que Jean-Baptiste Del Amo n'obtienne pas le Goncourt pour "Une éducation libertine" que j'avais énormément aimé... J'ai eu l'impression que les jurés du Goncourt avaient voulu faire une "bonne action" dans la ligne surfant sur le succès d'Obama et pas plus. Dégoûtée, j'étais...
AURORA
| 3/12/2009
Idalie> Alors, là, vous avez fait très fort! Marden et moi avons été pliés de rire pendant une bonne heure...
La Princesse de Clèves, Molière mâtiné de Boby Lapointe, plus rien ne vous arrête! Et Maître Patrick en a pris pour son grade. Mais il le méritait largement...
Bravo! Vous êtes une femme exceptionnelle que je suis à chaque jour qui passe plus émue d'avoir pour amie...
Quant à la collection du Seuil : oui, on affiche ce que par ailleurs on stigmatise...
Oui, le livre de Patrick L. n'est pas un chef d'oeuvre d'écriture. Et M. R est l'une des deux personnes qui ont travaillé (sur) le manuscrit. Mais là encore, on n'est plus dans la littérature mais dans le formatage. Vous savez que j'ai de la tendresse pour Patrick mais il est vrai qu'il s'est trouvé "embarqué" dans une machinerie éditoriale qu'il ne pouvait ni ne savait maîtriser.
Méfions-nous des simulacres. Et de la publicité et des effets commerciaux. Le "Prix Sade" n'échappe pas aux embrouilles des éditeurs et du parisianisme : Alexandre Gamberra a vu à l'automne dernier comment on "faisait" un Prix Sade pour faire plaisir au... Seuil et à une ou deux personnalités. Tiens, parle-t-on encore du livre qui a eu le Prix ?
Bonne journée, jmdevesa