Violence extrême. Cest le cur du problème : où commence t elle où cesse t elle. On observe un courrant libéral qui considère que la contractualisation des relations menant à un cadre de règles prédéfinies, librement débattues, acceptées réciproquement, fixant les limites, constitue comme tout contrat la loi des partenaires. Dautres considèrent quau delà de lexpression de lautonomie de la volonté, il existe un intérêt supérieur aux conventions particulières, destinées à servir de garde fou. Par exemple est il acceptable, est il possible de banaliser, le principe de mutilations volontairement consentie ? Cest un peu le même débat, à un niveau moindre, que celui du suicide assisté dont lidée en Europe fait son chemin pour des cas de figures précis. La règle dans le domaine BDSM, en supposant quelle ne soit pas trop mauvaise, appliquée dans toute sa rigueur peut devenir catastrophique (immo jus imma injuria). Aussi dans le système français la loi peut être remise en cause par le pouvoir dappréciation et dinterprétation du juge. Cette soupape de sécurité reste quand même socialement inopérante puisquelle est utilisée a posteriori , tandis que la loi clairement édictée a une vocation normative a priori , par principe elle balise et limite les pratiques, mais parfois au détriment de toute spontanéité que seule l'intelligence de complicités peut compenser. On imagine mal de toutes façons les magistrats approfondir leur connaissance du monde BDSM et pénétrer son imaginaire de manière efficace, car les affaires leur parvenant dans ce domaine restent, je crois assez limitées en nombre pour justifier leur investissement. Ainsi, en France, il ne semble pas quune réponse satisfaisante se dessine. La tentative de recourir à un arbitrage entre les excès ouverts par la Liberté et ceux induits par des règles trop rigides semble vouée à un échec : la voie médiane étant incapable de satisfaire les uns et/ ou les autres. Il reste que dans BDSM om trouve SM, sado-masochisme. La frontière est floue et parfois mouvante selon les individus, aisément franchie. De nos jours il nest pas certain que M. de Sade serait incarcéré ou interné. Ce serait dommage car son embastillement nous a valu ses édifiants écrits. Lapproche médicale de la problématique (comme disent les emplumés) est sans doute la meilleure garante pour accéder à une (des ?) réponse équilibrée. Elle aurait le mérite daborder le problème non seulement sous langle de lintégrité physique (peut-on encore percer les noreilles pour y passer des anneaux , perforer les cloisons nasales pour y enfiler des nonos, et de nos jours des stylos Bic?), mais elle aurait encore le mérite daborder le sujet sous son aspect psychopathologique, et pardonnez moi davoir joué avec cette incursion dans lanthropologie. Cependant la psy-tout-ce-que-vous-voulez est une approche où les controverses font encore rage sans susciter dunanimité suffisante, et apparaît dun secours prématuré. Il faudrait que le tumulte des psys retombe un peu pour quon puisse sentendre un peu plus distinctement, dune part, et que le ménage soit fait dans lunivers des psys, bref quils cessent de vouloir régler leurs problèmes par personnes interposées, dautre part. Entre temps la définition de la notion de violence extrême reste ouverte et requière une attention toute particulière et urgente, jen suis daccord.
troll
| 1/23/2009
Inquiétante cette loi qui ne définit pas ce qu'est l'extrême... Si un bleu, ou une marque de martinet ou de fouet est extrême, si des pinces à seins sont extrêmes, alors c'est une atteinte claire et nette à la libre pratique du BDSM !
On m'a rapporté récemment une affaire qui devra être jugée prochainement au Canada, où les juristes disent "qu'il ne peut y avoir de consentement à être blessé ou tué" Là encore, on ne définit pas ce que l'on considère comme étant une blessure.
Autant la loi doit être appliquée lorsqu'il y a des dérives ou des accidents, autant, le législateur n'a pas à juger de la manière dont nous vivons notre sexualité. Tout ceci est à suivre de très près, car cela risque d'avoir des incidences qui n'auront rien de bénéfique.
Laurisa
| 1/23/2009
En ce qui concerne ce look Fetish : c'est vraiment TRES vilain, toutes ces matières synthétiques et ce rouge façon toile cirée. Rendez-nous les matières nobles, le cuir , la peau ! Quant à la deuxième photo, beurk beurk, elle me rappelle la "Sudisette" de nos mères ;-))) Reprenons notre sérieux : cette loi britannique sur "la violence extrême" me laisse perplexe : comme le fait observer Laurisa, quels sont les critères de cet "extrême" ? L'interdiction de "détenir "ce type d'images -- même si personnellement je les trouve souvent cracra -- revient, de fait, à interdire le fantasme. Le sexually correct est -il donc à nos portes ?
On observe un courrant libéral qui considère que la contractualisation des relations menant à un cadre de règles prédéfinies, librement débattues, acceptées réciproquement, fixant les limites, constitue comme tout contrat la loi des partenaires.
Dautres considèrent quau delà de lexpression de lautonomie de la volonté, il existe un intérêt supérieur aux conventions particulières, destinées à servir de garde fou. Par exemple est il acceptable, est il possible de banaliser, le principe de mutilations volontairement consentie ? Cest un peu le même débat, à un niveau moindre, que celui du suicide assisté dont lidée en Europe fait son chemin pour des cas de figures précis.
La règle dans le domaine BDSM, en supposant quelle ne soit pas trop mauvaise, appliquée dans toute sa rigueur peut devenir catastrophique (immo jus imma injuria).
Aussi dans le système français la loi peut être remise en cause par le pouvoir dappréciation et dinterprétation du juge. Cette soupape de sécurité reste quand même socialement inopérante puisquelle est utilisée a posteriori , tandis que la loi clairement édictée a une vocation normative a priori , par principe elle balise et limite les pratiques, mais parfois au détriment de toute spontanéité que seule l'intelligence de complicités peut compenser.
On imagine mal de toutes façons les magistrats approfondir leur connaissance du monde BDSM et pénétrer son imaginaire de manière efficace, car les affaires leur parvenant dans ce domaine restent, je crois assez limitées en nombre pour justifier leur investissement.
Ainsi, en France, il ne semble pas quune réponse satisfaisante se dessine. La tentative de recourir à un arbitrage entre les excès ouverts par la Liberté et ceux induits par des règles trop rigides semble vouée à un échec : la voie médiane étant incapable de satisfaire les uns et/ ou les autres.
Il reste que dans BDSM om trouve SM, sado-masochisme. La frontière est floue et parfois mouvante selon les individus, aisément franchie. De nos jours il nest pas certain que M. de Sade serait incarcéré ou interné. Ce serait dommage car son embastillement nous a valu ses édifiants écrits.
Lapproche médicale de la problématique (comme disent les emplumés) est sans doute la meilleure garante pour accéder à une (des ?) réponse équilibrée.
Elle aurait le mérite daborder le problème non seulement sous langle de lintégrité physique (peut-on encore percer les noreilles pour y passer des anneaux , perforer les cloisons nasales pour y enfiler des nonos, et de nos jours des stylos Bic?), mais elle aurait encore le mérite daborder le sujet sous son aspect psychopathologique, et pardonnez moi davoir joué avec cette incursion dans lanthropologie.
Cependant la psy-tout-ce-que-vous-voulez est une approche où les controverses font encore rage sans susciter dunanimité suffisante, et apparaît dun secours prématuré. Il faudrait que le tumulte des psys retombe un peu pour quon puisse sentendre un peu plus distinctement, dune part, et que le ménage soit fait dans lunivers des psys, bref quils cessent de vouloir régler leurs problèmes par personnes interposées, dautre part.
Entre temps la définition de la notion de violence extrême reste ouverte et requière une attention toute particulière et urgente, jen suis daccord.