Ce post se veut tout (un coup de gueule, une rêverie, une nostalgie) tout, sauf une analyse politique dont il n’a ni la capacité ni la prétention…

 

Je crois bien que je ne comprendrai jamais rien aux Américains !

 

Pour moi qui me sens, bien que de gauche, française avant d’être européenne ( je l'avoue honteusement puisque j'ai 50% de sang italien),  je ne doutais pas une seule seconde, les semaines passées,  d’une énorme vague en faveur de John Kerry et d’un George W. Bush s’en retournant à ses chers sports de prédilection.

Et voilà que Deubeulviou en reprend pour quatre ans, sans le moindre trucage et sous une avalanche de votes populaires incontestables.

J’avais sans doute tout simplement oublié que ce n’était pas nous, français, qui votions. Sourire.

Je pense cette réélection catastrophique pour les Américains et pour le monde. Je la pense ainsi. Pas les Américains.

Ce président que je juge stupide et dangereux ( je ne brûlais pas d’enthousiasme pour John Kerry mais tout de même, il n’y avait pas photo !), ils l’ont massivement choisi. Au vu du programme dont il est porteur.

C’est ça qui fait peur. A mon esprit français sans doute, qui déteste l’alliance de puritanisme et d’hypocrisie.

Ce mélange de politique et de religion, par exemple, fait partie de choses que je ne peux comprendre.

 

Ecouter de bons couples aisés au journal de vingt heures définir « leur » liberté américaine comme le fait que chacun soit responsable de soi, de l’éducation à donner à ses enfants, sans que l’Etat n’intervienne se double aussi d’une politique qui fait de cette responsabilité de soi une croix à porter pour les plus démunis puisque la politique sociale est inexistante là-bas…

Cela m’inquiète. Cela ne les inquiète pas eux.

 

J’ai du mal aussi à comprendre cette « liberté » au pays de la peine de mort, au pays des armes en vente libre (sic !), au pays qui s’est refusé à ratifier les accords de Kyoto, au pays qui rapatrie on ne peut plus discrètement ses morts en provenance de la terre d’Irak et qui ne compte même pas les morts irakiens d’une guerre stupide, faite au nom d’armes de destruction massives qui n’existaient pas…

 

L’Irak est aujourd’hui un bourbier encore moins clair que le Vietnam de mon adolescence. Cela ne semble pas inquiéter les Américains : ils ont fait confiance à George Bush pour les quatre ans à venir.

 

J’ai d’autant plus de mal à comprendre les Américains que ma jeunesse fut bercée par…le rêve américain !

J’entends par « rêve américain » le rock, la lecture de Kerouac, de Ginsberg, d’Hubert Selby, de Bukowski, de Burroughs etc., le cinéma de Cassavetes, aujourd’hui de Gus Van Sant, de Michael Moore et de quelques autres. Je suis et reste une enfant du « Flower Power » et de « Hair ». Du songe de « La Factory »…

 

N’ayant jamais eu de gros moyens financiers, je n'ai voyagé qu'en Europe et je ne connais pas les Etats-Unis. J’ai quelques amis  musiciens qui y ont vécu et qui en sont revenus déçus.

Ils sont aujourd’hui établis à Paris et m’avaient annoncé la victoire de Bush.

 

Parce qu’ils savaient que je ne comprenais rien aux Américains.