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BDSM : L'ENCYCLOPEDIE BDSM D'AURORA 115 M COMME MANQUE 22 ( O DOULEURS DE L'AMOUR - ROBERT DESNOS ) ...

AURORA | 5 | 5/3/2004

Aurora,

J'espère ne vous avoir point froissée en abusant de l'hospitalité de votre weblog, avec mon écrit d'hier...

Cordialement authentique..

Thierry
bonobo | 5/4/2004
Mais c'est tout le contraire, Thierry, votre texte, je l'ai trouvé magnifique!!!

AURORA
AURORA | 5/4/2004
chère aurora,
s'il n'y avait pas les japonais, qu'est ce qu'il resterait au pauvre cinéphile amateur de BDSM? eh bien pas grand chose! Si on se tourne du côté des adaptations litteraires, il faut bien admettre qu'il n'existe aucun film sadien hormis le SALO de Pasolini qui n'entre pas dans la categorie BDSM. Le seul film qui evoque de maniere un peu convaincante l'univers de Bataille est PROFANACION de l'argentin Augusto Menes (1975) où l'on voit des jeunes adolescents se livrer à des jeux pervers dans un abattoir au milieu de carcasses desossées et de bêtes ensanglantées, avec des références explicites à HISTOIRE DE L'OEIL. La pauvre Pauline Reage n'a pas eu davantage de chance avec son HISTOIRE D'O, le film de Jaeckin n'etant qu'un catalogue glacé pour amateurs d'emmanuelleries. Même l'iconoclaste Shuji Terayama n'a pas été très inspiré par le RETOUR A ROISSY, LES FRUITS DE LA PASSION ne valant que par la prestation hysterique de Klaus Kinski. Par contre Octave Mirbeau a échappé au pire grace à Christian Gion qui a réalisé en 1976 une honnete adaptation du JARDIN DES SUPPLICES, agréable série B plutôt alerte. Si l'on reste chez les français, on pourra toutefois s'amuser de L'EDUCATION ANGLAISE (1982) de Jean-Claude Roy avec l'innenarrable Jean-Claude Dreyfus dans le rôle d'un pratiquant de canne flexible (on est prié de ne pas rire), le film est un peu salace, gentiment gaulois mais suffisamment décalé pour intriguer l'amateur.
Les italiens s'en sortent beaucoup mieux: il y a bien sur les deux chefs d'oeuvre incontournables que sont LE CORPS ET LE FOUET de Mario Bava (1963) et LE PORTIER DE NUIT de Liliana Cavani (1973), mais aussi le feuilletonesque BABA YAGA de Corrado Farina (1973) où l'héroine de Crepax, incarnée par la fille de Funès, se fait malmener par la "baby doll" Caroll Baker, mais encore LES AMANTS D'OUTRE TOMBE de Mario Caiano (1965) dans lequel un couple adultère subit des sévices d'un mari jaloux, sur fond d'orgue apocalyptique d'Ennio Morricone (ambiance donjon garantie).
Il existe deux films singuliers qui mèlent des préoccupations politiques au thème qui nous occupe, un film polonais de Ryszard Bugajski, L'INTERROGATOIRE avec Krystyna Janda, et un film argentin GARAGE OLYMPO (1998) de Marco Bechis avec Dominique Sanda dans lesquels il est décrit deux relations interessantes relevant du syndrome de Stockholm (attirance/répulsion entre bourreaux et victimes). Il ne faut pas oublier de mentionner LA PASION TURCA de l'espagnol Vicente Aranda dans lequel une touriste bourgeoise tombe sous la coupe d'un dominateur anatolien (1995). Il y a aussi trois films d'une grande veine poetique, un film russe d'Alexei Balabanov (1998), DES MONSTRES ET DES HOMMES dans lequel l'héroine (incarnée par Dina Droukarova, petite fille dans BOUGE PAS MEURS ET RESSUCITE) decouvre sa nature masochiste en posant pour des photos licencieuses et se retrouve exhibée dans un cirque ambulant; SINGAPORE SLING film grec d'Aris Stavrou (1990) dans lequel deux viragos sequestrent un bandit en cavale dans une villa qui semble hors du temps et de l'espace; THE SHADOW OF THE WIP de Paul Nicholas (1971) dans lequel Susan Hampshire (la même petite anglaise qui séduit Charles Aznavour dans PARIS AU MOIS D'AOUT) incarne une furieuse domina face à un John Hurt qui semble toujours en redemander.
Mais incontestablement ce sont les japonais qui dominent la question, d'abord le grand maître Koji Wakamatsu, par ailleurs producteur de L'EMPIRE DES SENS d'Oshima, qui a signé quelques perles SM que tout amateur se doit d'avoir vu: DOUX PIEGE (1963), LE CRIME ROUGE (1964), CURRICULUM VITAE, SECRET DANS LES MURS, DESIR DE CHAIR (1965), et surtout QUAND L'EMBRYON PART BRACONNER (1966) où il filma in extenso dans un cadre dépouillé à l'extrème (une chambre avec un lit), un couple s'adonnant à une seance extrème, ce grand artiste ne doit pas faire de l'ombre à d'autres collègues tres talentueux comme Noburu Tanaka, LA MAISON DES PERVERSITES (1976), AGRESSER (1977), Tatsumi Kumashiro, DERRIERE LES CLOISONS DE PAPIER (1972), LES AMANTS MOUILLES (1974), Toshija Fujita, L'ODEUR DE L'EROS EN AOUT (1977), Katsuhiro Fuji, LES CONVULSIONS DE LA CHAIR (1975).
Nous n'avons cité ici que les plus importants sachant qu'au pays du bondage et du tatouage il y a pléthore en la matière. Cependant il nous semble important de signaler que le plus beau à nos yeux, même s'il est davantage ici question de domination intellectuelle et sensuelle (presque de malediction charnelle) est LA FEMME DES SABLES de Hiroshi Teshigahara (1963), un classique!
Excusez nous d'avoir été un peu long mais nous n'y reviendrons plus. Il etait quand même utile d'ouvrir des horizons lointains pour prouver à l'amateur qu'il n'a pas à se resigner à la consommation des produits de sex shop ou de bandes immondes, parfois proches des snuff movies qui circulent sous le manteau style CHRISTINE SOUS LE JOUG où l'on voit de pauvres filles au depart peut être consentantes, se faire litteralement tabasser par des brutes immondes.
la plupart de ces titres sont trouvables en DVD pour qui sait chercher sur la toile. Cinephiliquement votre,
Yael et Corentin
yael | 5/5/2004
Ouch !
Bravo pour la présentation. Vite un bloc notes !
ernest | 5/5/2004
Bonsoir
votre article est passionnant merci
savez vous adresse mail ou je peut trouver le dvd
c sous le joug ?
amicalement
Stella
stella | 12/11/2004
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