Beau oui comme Bowie (8 janvier 1947 - 10 janvier 2016).
Ce matin à l’aube, j’ai été réveillée par un sms du père de mon fils. Il avait écrit : « Putain ! Bowie est mort. ». Il est très rare que le père de mon fils m’envoie des sms et je ne l’ai jamais entendu s’exclamer « Putain ! ». Je me suis demandé d’où il sortait ça, pensant qu’il avait mal interprété une « brève » à la radio. Il faut dire que les dernières « nouvelles » que j’avais de David Bowie dataient de deux jours (son anniversaire et la sortie de son album « Black Star »). Je l’ai rappelé (il est aussi très rare que j’appelle le père de mon fils). Il m’a dit qu’il venait de recevoir lui-même un sms. J’étais alors encore plus incrédule. Un sms partant d’un sms pour annoncer la mort de quelqu’un que je croyais aller très bien. Je me suis tirée de mon lit en marchant comme j’ai pu (là, svp, ne me demandez pas pourquoi je ne marche pas en ce moment) et ai dit au passage à mon fils « Ton père délire, il me dit que Bowie est mort, allume-moi l’ordi, si tu veux bien… ».
Trois minutes après, j’étais dévastée et je le suis toujours ce soir tandis que je me rends compte que je tape sur mon clavier pour saluer David Bowie, pour lui rendre hommage…
« Putain ! Bowie est mort. » Ça veut dire que toute ma jeunesse fout le camp.
« Mâle au féminin » comme avait fait chanter Gainsbourg à Adjani en 1983 dans la chanson qui donne son titre à ce post…. Je pense que les jeunes d’aujourd’hui auront du mal à se rendre compte combien les maquillages du Bowie des débuts étaient provocants, révolutionnaires alors qu’aujourd’hui les mêmes nous lassent dans les pages de « Elle » mais… sur des femmes !
Ziggy Stardust, The Thin White Duck, Aladdin Sane, il fallait les inventer ces personnages. Bowie devance la mode, il fait la mode, il est la mode…
Dans ses looks mais surtout dans sa musique, underground, glam-rock, soul-funk, pop.
Un artiste polymorphe, visionnaire…
Bowie chante et nous dansons. Bowie joue la marionnette et nous tire par ses fils.
J’ai 15 ans, j’ai 20 ans, j’ai 30 ans… Et je l’aime, le caméléon surdoué, survolté, le beau chanteur aux yeux vairons. Je l'aime inconditionnellement même si quelques albums (l'époque du groupe « Tin Machine » par exemple) sont parfois un peu plus pâlichons que les autres...
Entre autres rôles (et notamment un petit passage dans « Twin Peaks - Fire walk with me » de David Lynch), il incarnera sous la houlette de Nagisa Oshima, le major Jack Celliers, prisonnier anglais dans un camp japonais. C’est « Furyo »* (Merry Christmas, Mr. Lawrence) en 1983. Le capitaine japonais du camp en tombe amoureux et c’est l’un des baisers de cinéma (sur les joues pourtant) que l’on n’oubliera jamais même si l’amour n’est peut-être pas réciproque et entraîne vers la mort.
Bowie en icône gay… Lui-même bisexuel sans doute mais il épouse les plus belles, de l’ « Angie » célébrée dans la chanson des Stones au mannequin Iman qui sera à ses côtés jusqu’à la dernière heure…
Et avant-hier la sortie de « Black Star »… Bowie ressuscité dans le beau documentaire de la 4, « L'homme cent visages », Bowie plein de projets…
Vous voulez que je vous dise un secret ? C’est David Robert Jones qui est mort.
*Arte diffusera en hommage ce mercredi soir 13 janvier « Furyo » à 20 h 55.
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