Histoire d'une fin (1).
Je suis désolée pour ce texte qui comporte de nombreux liens mais que vous ne pourrez comprendre si vous ne les suivez pas…Toutes mes excuses…
Il n’y avait qu’une ombre au tableau : nos rapports intimes, si fougueux au début, s’étaient espacés de façon inquiétante.
Mon compagnon d’alors évoquait le médicament qu’il prenait pour sa prostate, parlait d’en revenir aux décoctions de queues de cerises mais il n’en faisait jamais rien.
Je me disais que l’amour qui vivait entre nous, les affinités électives que nous ne retrouverions plus jamais, valaient bien que l’on n’insiste pas trop sur cette histoire de rapports sexuels laissant à désirer.
Petit à petit cependant, je me suis aperçue que la tendresse et l’intérêt qu’il me portait commençaient à faire défaut eux aussi, que je devenais une transparence. Ma féminité (j’étais encore bien jeune alors) en a pris un coup.
Si je lui demandais le soir comment j'avais été vêtue durant la journée, il ne s'en souvenait plus. Il laissait errer des yeux hagards vers mon manteau comme si celui-ci pouvait lui dire ce qu'il y avait eu sous lui ce jour-là...
C’est à cette époque que j’ai écrit « Lolargentine » qui est, selon moi et toute modestie gardée, mon plus beau texte et que vous pouvez lire ici.
J’espérais qu’en le découvrant sur mon blog, il comprendrait que le personnage, c’était moi, et qu’il ferait des efforts, qu’il se dirait que sa « docile » avait quelquefois des envies de voler.
Il ne m’en a jamais parlé. Un loupé, me dis-je alors. Mais il y avait une telle confiance en nous ! Si j’étais sûre d’une chose, c’est que mon amour ne pouvait (et ne pourrait jamais) me mentir.
Le 11/03/2008, voulant publier un article (celui-ci), j’eus besoin d’une copie d’écran assez claire pour la passer dans un post. Je la lui demandai. Il me l’envoya mais ce que je reçus ce n’est pas celle qui orne le post en question : c’est cette image qui est en haut de cette note ce soir.
Et je m’aperçus qu’elle était faite au départ d’une boîte à lettres gmail ouverte sur son écran, BAL que je ne lui connaissais pas. Pas malin, il n’avait pas songé à se déconnecter…
Avant que de demander des explications (bien qu'il ne faille pas avoir fait l'ENA pour comprendre que Redman est l'anagramme de Marden et 13 le numéro du département !), je cherchai ce pseudo sur le Net et il m’apparut comme adhérent d’un site pornographique, un site américain avec une section française, site de candaulisme et autres où il avait initié une discussion « Enceinte de 7 mois et toujours chaude » pour y publier des vidéos, participé au forum « Qui connaît cette s----e ? » (et il la connaissait !), fait le répertoire complet des films de Rocco et sa fiche de membre indiquait qu’il était à l’entière disposition de couples qui cherchaient un « tiers »…
J’allai ensuite sur le site SSM : mon cher et tendre y avait un profil de « recherche soumise », tout comme sur le fameux D---s, premier site BDSM datant du Minitel.
Je suis tombée de très haut. Nos « maîtres mots » (le respect, la confiance, le partage) ont disparu soudainement. J’avais l’impression d’avoir affaire à un inconnu. Et d'être, moi, une pauvre m...e.
Là, j'exigeai une clarification. Il n’y en eut pas d’abord et il coupa son téléphone pour la première fois pendant des jours puis il finit par me répondre que tout était de ma faute, parce que je ne voulais pas d’ « une vie commune ».
Ce reproche qui allait servir d'excuse à tout durant les années qui suivirent, je l’ai développé dans mon texte « Fetlife » là
Ce fut l’une de mes fidèles lectrices et amie qui, tout en reconnaissant la gravité des faits, finit par m’en dissuader, me faisant valoir l’ « étrangeté » des hommes.
Lui plaidait ne m’avoir jamais caché son passé libertin (censé s’être arrêté lors de notre rencontre).
Il ne pouvait ignorer ce que je pensais de tout cela puisque dès l’été 2003, j’avais publié ce texte sur le BDSM glauque et crade (la lettre que j’y évoque, c’est lui qui l’avait reçue et j’étais malencontreusement tombée dessus mais, bien sûr, je n’avais pas voulu le nommer dans mon post puisqu’il m’avait affirmé que l’autre protagoniste se faisait vraiment des « illusions » sur lui et que tout cela était fini et bien fini).
Il n’empêche, nous étions entrés (et les années qui allaient venir le prouveraient) dans le cycle qui n’allait plus s’arrêter des boîtes à lettres multiples, des recherches innombrables par annonces sur sites de rencontres, de mes photos persos envoyées pour montrer « son talent » à toutes les jeunes femmes qu’il « ferrait », dans le cycle des mensonges ou des ruptures aussi, celle de 2009 lorsqu’il rencontra une très jeune collègue (je le résume dans ce post), ceux de 2013 que vous avez déjà découverts si vous avez lu le texte « Fetlife ».
En 2008, honnêtement, j’ai fini par pardonner et j’ai effacé l’ardoise avec une totale remise des compteurs à zéro.
Le reste, ce que vous avez lu en cliquant les pages que je vous ai indiquées, a laissé des traces en moi, sans doute trop de traces.
Et son attitude odieuse et toujours hostile n’a rien apporté de bon non plus : il devenait méchant, cynique, me rembarrait sans cesse, ne me regardait même plus et en 2013, il faut bien avouer que nous n’avions quasiment plus jamais de rapports sexuels.
Ne présentant jamais d'érection en ma présence ni même lorsque j'étais à ses côtés au lit et qu'il ne m'avait pas vue de trois semaines, j'étais obligée d'attendre de mois en mois qu'il ne me manifeste brusquement quelque intérêt sur ce plan. Cela pouvait arriver soudainement mais alors, c'était sans préliminaire aucun, sans un mot et surtout en ne bougeant pas car si par malheur, il changeait de place d'un millième de centimètre, la fameuse érection était irrémédiablement perdue. Et, en plus, comme je me tenais tel un morceau de bois mort pour éviter ce désastre, il me reprochait d'être passive ne se rendant pas compte que je ne ressentais plus rien dans ces saillies brusques (je ne fonctionne qu'avec des préliminaires et des échanges de phrases) et me demandais même à quoi ou à qui il pensait en m' « honorant » ainsi et que ma libido s'était éteinte. Je ne jouissais plus, pas plus que lui d'ailleurs...
Il aurait voulu un stimulus pour ces rapports, que je m’engage dans de nouvelles expériences BDSM mais si lui n’avait pas envie de toucher la femme que j’étais (et, mon dieu, comme cela vous fait vous sentir vieille surtout si on ne l’est pas), moi, je n’avais plus envie de recevoir de douleur par lui : j’estimais qu’il me faisait bien assez souffrir par ailleurs. Et je trouvais qu’il reniait ce qu’il avait toujours affirmé : « On ne joue pas quand il y a des problèmes ».
Des problèmes, j’en avais mais ce n’était plus que son égoïsme qui parlait désormais et refusait de les entendre.
A chaque question que je posais, je partais pour une semaine de téléphone coupé.
Et moi, amoureuse encore, je pleurais et m’abîmais de plus en plus : mélancolique, douloureuse, dépressive…
Début 2014, je me sentais plus comme une femme mais comme une invisible, un bout de viande avarié marchant dans les rues.
Je n’avais plus son regard, sinon pour de l’indifférence, je l’aimais et je n’existais plus pour lui, je le savais...
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