Les Inrockuptibles No 765 Spécial Sexe 2010.

Scan de couverture de « Les Inrockuptibles » Numéro 765 (Sexe 2010).

 
 
Je n’ai fait que passer.
Je m’en re-vais, je m’en re-vouille…
Je rejoins des endroits plus calmes - ou, qui sait ?, plus agités - afin de prendre mon bol d’air annuel.
 
L’album photos « perso » des happy holidays sera pour le retour, lorsque « coquillages et crustacés  [déploreront] la perte de l’été »…
 
En attendant, dans ma valise, il n’est aucun magazine.
Des « féminins » aux hebdos sérieux, tous en ont terminé avec leur livraison estivale dédiée à la gaudriole et aux coquineries…
Que constater du « cru » de cette année ?
 
Que le BDSM s’est tellement banalisé qu’il ne fait plus recette.
Depuis 2000, deux revues au moins lui consacraient un article à la belle saison.
En 2010, cela n’a pas été le cas.
 
Comme on le retrouvera « en tranches » dans les grandes campagnes de pub « mode » de la rentrée, c’est « émietté » qu’il apparaît dans les mags, une pratique par ici, une autre par là, de façon tout à fait désinhibée et seulement afin de servir à « pimenter » l’érotisme des couples pour une « chaude » soirée : « attachez votre compagnon » et « faites l’amour avec un bandeau sur les yeux », par exemple.
 
Je ne vais pas pleurer. On connaît trop mon point de vue sur la question : c’est lorsque nous échapperons totalement au phénomène de la vulgarisation et de la massification que nous renaîtrons.
Quand d’autres auront pris notre place sur la vague de « l’air du temps ».
 
Cet été, c’est l’échangisme qui se taille la part belle : il « réveille le désir » pour L’Express de cette semaine et « à domicile, il compte de plus en plus d’adeptes » pour les Inrocks.
J’ai lu avec attention ces odes au libertinage (puisque c’est de ce nom que l’échangisme se pare selon les journaux cités) et compris que pour certains, voir leur amoureux/se  avec un autre le/la fait paraître plus beau/belle, plus sensuel/le et ravive effectivement le désir.
Grand bien leur fasse et qu’ils/elles rendent grâce de n’être point jaloux/ses.
Pour ma part, je ne suivrai pas la tendance, n’en ayant jamais suivi aucune, et celle-là n’étant particulièrement pas faite pour moi qui n’ai rien d’une « partageuse ».
 
J’ai cependant trouvé un tout petit angle de BDSM non claironné dans « les Inrockuptibles No 765 - Sexe 2010 ».
Un petit coin immensément rafraîchissant.
On passera très vite sur la couverture (prenez une actrice blonde en vogue et « un star » du X, secouez et vous vendez de façon décuplée votre zine) pour s'en aller cueillir précautionneusement entre les pages de cinq nouvelles sur le thème « Voisin, voisine » celle de Catherine Robbe-Grillet (Jeanne de Berg) - et on sait que la lire est toujours un plaisir que l’on ne peut se permettre de bouder.
 
La question qu’elle pose en deux feuillets incisifs et tendres : « Pourquoi les gens ne voient-ils plus rien ? » ou si l’on préfère, pourquoi les regards fureteurs d’autrefois se sont-ils éteints, absorbés dans le « faire » et l'occupation matérialiste ?
Une petite scène BDSM vécue dans le métro, une autre sur les bords de la Seine, une troisième encore dans un restaurant sans que quiconque ne s’en aperçoive.  
Vous n’y croyez pas ?
Allez la lire et  vous verrez combien elle regrette les émotions vives du « montré-caché » d’antan.
 
Un bien beau texte assurément.
Et il me plaît de vous laisser sur une invitation à la lecture de celui-ci pour quelque temps…
 
En vous souhaitant de radieuses vacances.