BDSM Aurora et le collier de Marden 8 mai 2010.

Aurora  le 8 mai 2010.

 
 
 
Je suis venue.
 
A ton premier coup de fil concernant cette possibilité, je t’ai demandé quarante-huit heures de réflexion.
Mais c’est dès le lendemain que je t’ai répondu positivement.
 
La « Longue Dame Brune » m’avait dit d’écouter mon cœur et mon cœur me disait de venir.
 
Pas ma tête.
 
Il y avait ma blessure.
Profonde.
 
Et toutes ces semaines de silence ici, cette « lassitude » sous le nom de laquelle l’une d’entre vous me protégeait des commentaires intrusifs mais qui se désigne médicalement du mot « dépression », la dépression avec son cortège d’heures qui passent et de médicaments à prendre à des intervalles bien précis, de crainte qu’ils perdent leur effet de couvercle sur la souffrance et ne me permettent plus de « paraître » présentable  mais me rendent à ma zombitude où le fait de seulement soulever le bras pour se brosser les cheveux semble un acte impossible tant il engendre de fatigue pour l’accomplir.
 
Ce carnet aussi où je note chaque jour les progrès accomplis (avoir pensé un peu moins à toi, m’être ouverte davantage aux autres, avoir lu deux pages du quotidien local, être sortie pour rencontrer quelqu’un…).
 
Alors, venir à toi, quel enthousiasme et quelle peur à la fois !
 
Et si cela ne marchait pas ?
Et si je me prenais un autre grand coup sur la tête ? Cette fois-ci, je n’y résisterais pas et je le sais.
Puis-je courir un tel risque?
Me lancer, les tripes à l'air?
 
Il ne s’est pas « rien passé » pendant ces quatre mois et demi.
Tu es allé au bout d’une histoire sentimentale et je suis, moi, en cet instant où tu me « rappelles », au tout début d’une aventure.
 
Même si je n’ai jamais cessé de t’aimer au fond de moi.
Nous n’en parlerons pas. C’est le serment que je te demande.
 
Fallait-il que nous devions aller sentir notre peau contre celle d’autrui pour redécouvrir, toi la tienne et moi la mienne ?
Oui, sans doute, tant nous nous étions ratés et enfermés dans le mutisme les deux dernières années. Tant nous nous étions perdus.
De ces années non plus, nous ne parlerons pas, s’il te plaît.
 
Repartir de zéro.
Beaucoup jugeront que c’est une illusion, une folie.
Beaucoup ouvriront les paris sur la date de la prochaine chute.
Pas moi, pas toi.
Nous y croyons.
 
Quelques jours passent et je viens.
Je suis là.
Je ne te retrouve pas, tu ne me retrouves pas.
 
Je te trouve et tu me trouves.
Un commencement.
Et c’est là seulement que tu peux me dire que tu m’aimes et que tu as envie de moi.
Moi et bien moi.
 
Quand tu m’as jointe au téléphone, il est clair que ce que tu voulais, c’était une soumise.
J’écris « une » volontairement pour décourager tout « corbeau » qui éprouverait le besoin de prétendre m'informer de quoi que ce soit via mon adresse mail.
Merci mais ce n’est pas la peine. Ce que vous auriez à me dire, je le sais déjà.
Comme tu sais que j’ai fait le chemin des t’chats BDSM les trop longues nuits de cet hiver quand dormir était hors d’atteinte. Et que j’y cherchais « un » maître.
« Commencer » et non « re-commencer », c’est oublier tout ça.
 
Autrefois, en nos anciens temps, il m’arrivait (comme il arrive peut-être à ceux qui se sont mariés d’avoir la nostalgie de cet instant suprême où ils échangèrent leurs alliances) de regretter de ne pouvoir revivre ce moment intense où tu m’avais passé mon collier de soumise.
 
C’est tout de même le plus beau geste au monde et le plus symbolique pour ceux qui sont comme nous.
C’est celui qui marque le passage de cette quête d’ « une » soumise et d’ « un » maître au choix de « sa » soumise et de « son » maître.
L'engagement.
 
Tu as mis Ton collier à mon cou.
Je T’appartiens.
Je T’aime et je me donne à Toi.
Je suis heureuse.
 
 
 
 
 
 
PS : Et je te remercie d’avoir ouvert hier soir les fenêtres de ce blog que je ne savais pas par quel coin reprendre…