BDSM Rencontre (dans la Littérature): Encore « Dolorosa Soror » de Florence Dugas - Editions Blanche - 2000.
Scan de couverture de « Dolorosa Soror » de Florence Dugas - Editions Blanche - 2000.
Invitée ces jours-ci en un mail par une lectrice à lui conseiller un ouvrage littéraire BDSM digne de ce nom, le premier qui me vient à l’esprit est les « Carnets d’une soumise de province » de Caroline Lamarche.
Je ne fais pas mouche.
La lectrice est sans doute un peu trop jeune encore pour entrer dans ce récit.
Je récidive et cette fois-ci, elle m’avoue avoir été profondément touchée, émue, troublée par ce second essai.
Quel titre lui avais-je donc donné ?
« Dolorosa Soror » de Florence Dugas, que j’avais déjà présenté dans les toutes premières pages de mon blog.
Et cette après-midi, cela me donne envie de le relire.
Je retombe aussitôt sous le charme.
Il n’a rien perdu de sa force, en effet, et me paraît de même toujours aussi bien écrit.
Vraiment un très beau roman BDSM.
Pour l’ « histoire » et la critique en elle-même ainsi que pour l’extrait que j’en avais choisi à l’époque, je vous renvoie à ma première note ici.
Mais pour le pur plaisir, je ne résiste pas à vous en donner cette nuit un second passage, celui du premier rendez-vous, celui de la rencontre - instant toujours si important - entre les deux protagonistes.
Et si vous ne l’avez jamais lu jusqu’à présent, vous saurez ainsi ce qu’il vous reste à faire…
« Tu es grand, immense. Peut-être un peu vieux, dans les quarante-cinq ans, j'en ai moitié moins. Plutôt négligé, mal rasé, hirsute. Je ne sais pas encore si tu me plais. Je t'avais imaginé d'une tout autre façon ! Mais qu'importe... Ta voix au téléphone et mes prouesses en solitaire ont entamé le désir et m'encouragent à t'aimer. Tu souris, pénètres à pas de loup dans mon repaire, tel un prédateur, et je frémis en claquant derrière toi la porte de ma future cage.
Nous échangeons quelques mots en goûtant au Champagne, tu me dévisages, m'examines, minutieusement. N'en ai-je pas trop fait avec mes talons hauts et ma robe moulante ? Ton regard éloquent m'assure du contraire, même si tu m'ordonnes, ton verre à peine vidé:
« Déshabille-toi ! »
Je fais mine d'être surprise, embarrassée, quoi ? déjà ! mais obtempère très vite... ton regard noir et féroce foudroie mon hésitation et dompte mes gestes.
« Non, garde tes chaussures et tes bas » précises-tu.
Ma nudité n'en est que plus prononcée, et je reste plantée là, exposée devant toi, troublée. Installé dans ce canapé où maintes fois dans mes songes je t'ai enlacé, embrassé, adoré, tu t'allumes une cigarette et me demandes de tourner lentement sur moi-même. Je m'exécute, de nature aguicheuse et devinant qu'un refus serait bien mal venu. De profil, les mains relevant mes cheveux et dégageant ma nuque, de face, de dos, les jambes légèrement écartées, les mains plaquées au mur, les reins cambrés, je m'exhibe.
« Ne bouge plus ! ». ».
Florence Dugas - « Dolorosa Soror » - Editions Blanche - 2000.
Thursday 28 January 2010 à 04h22
par AURORA
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