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BDSM versus Fetish (Suite et peut-être (?) Fin): La "Nuit Elastique".

 

Certains puristes pensent que le « free » n’était déjà plus du jazz.
C’est une chose qui se discute.
Par contre, il ne viendrait à l’esprit de personne de dire que la « techno » est du rock…
 
 
 
Promis, dès demain j’en reviens à mes notes BDSM classiques pour ceux qui passent ici, comme à l’école, pour avoir… l’image !
 
Des images d’ailleurs - et de très belles mais… -,  je vais vous envoyer en voir un peu plus bas.
Auparavant, je souhaite ce soir publier ce post qui me tient à cœur - post qui vous ennuiera sans doute et pour lequel je vous fais mille excuses à l’avance …
 
La question « Fetish versus SM et/ou BDSM » me préoccupe tant que je me rends compte qu’elle est présente depuis des années en filigrane dans les notes de mon blog.
 
Elle est devenue cruciale ces derniers mois puisqu’il est désormais indéniable que le « Fetish » (je ne discours pas ici sur le « fétichisme ») a cru bon de vouloir englober le BDSM ou le SM dans sa mouvance qui, pourtant, est bien distincte.
 
La faute à qui ?
Et bien au SM tout d’abord puisque les gens qui en sont adeptes n’en parlent pas (à raison) et au BDSM (qui devient de plus en plus confus à travers les discours des porte-parole de ses « tendances », là encore à raison, tant elles sont nombreuses).
 
Donc le SM, c’est quoi ?
Le sadomasochisme.
On peut oublier Sade et Masoch si on le souhaite. On peut aussi faire une croix sur l’idée de gens qui s’entretuent à coups de fouet.
Mais ça reste tout de même du sadomasochisme, c’est une relation particulière, intime, de soi à soi, de soi à l’autre. Paradoxalement très libre.
Et lorsque ce sadomasochisme est bien « réel » chez certains, ils ne le pratiquent pas en public, ils ne le montrent pas, ils ne le racontent pas.
 
Le BDSM, c’est la version « light » du premier, truffée de règles, d’écoles (la dernière en date à faire parler d’elle étant celle des Goréens en Europe et au Canada).
Tout ce beau monde se dispute « la » vérité et publie beaucoup. On trouve donc à lire sur le BDSM tout ce qu’on veut.
Quelques soirées BDSM ont lieu : le BDSM est la partie « montrable » de l’iceberg SM
Mais comme cela reste tout de même un peu tabou, le seul club parisien où ces soirées se déroulent ne se nomme pas en tant que tel : « Cris et chuchotements » s’affiche sur son site comme un « bar-club fétichiste » même si, une fois franchie la page d’accueil, on trouve un « Meilleurs voeux SM (sic ! ndlr) pour 2009 » [Le « sic » est pour le SM qui -pour les raisons évoquées plus haut- n’existe pas chez « Cris et Chuchotements », ce qu’on y voit étant tout au plus du BDSM.].
 
Ces explications sont approximatives et bancales.
J’en ai conscience.
J’espère que les gens qui me lisent ne viennent pas chez moi totalement par hasard et qu’ils ont déjà leur propre idée du SM et du BDSM.
 
Quant au « Fetish », j’ai essayé de le définir en quelques posts à partir de celui qui concernait un commentaire qui me fut refusé sur « Les 400 culs » d’Agnès Giard.
Sans avoir beaucoup de satisfaction personnelle après relecture quant à la valeur de ma démonstration.
Aussi attendais-je qu’un événement « Fetish » se produise afin d’envoyer « regarder » de quoi il s’agissait et de faire la preuve par l’image et les mots qu’une seule chose était certaine, c’est que ce n’était ni du SM ni du BDSM (même si le « dress-code » BDSM opte quelquefois pour des tenues « Fetish » mais les plus sobres, celles des « jeux de rôles » : soubrette, soumis « réifié » cagoulé de latex et Cie).
 
« La Nuit Elastique », grand rendez-vous Fetish, vient d’avoir lieu.
Je souhaitais que des gens en rendent compte.
Par des productions qui parlent d'elles-mêmes de ce thème au premier regard.
C’est fait.
 
A voir, vous pourrez apprécier des photos sur le forum de Yann Minh, ici.
Ce dernier, (bon) romancier de SF « cyberpunk » mais aussi réalisateur et photographe, était à mon sens la personne idéale pour donner une vision artistique de cette fête (je ne voulais pas vous diriger vers de minables clichés d’amateurs).
Vous allez découvrir chez lui un très joyeux et sympathique « Carnaval » coloré qui, malgré le discours emphatique et ténébreux dont il habille - (ma citation préférée dans son laïus est l’incroyable « Le BDSM est la poésie de la pornographie ») expliquant peut-être son œuvre à lui en général mais qu’il fallait tout de même oser là) - cette Nuit Elastique ou d’autres « fêtes Fetish » récentes figées par son objectif, ne fait que nous donner à voir que le « Fetish » et ses « scènes » de spectacle n’ont strictement rien à voir avec le BDSM ou le SM, lesquels ne sont pas, ne sont jamais « spectacle » (et ce ne sont pas quelques « happenings » ou stages payants sporadiques proposés sous le label d'une soi-disant subculture SM qui constituent l'existence tangible d'un SM-sur-scène).
 
A lire, ce sera une page du blog de « LadyPheno », elle-même promotrice ou tout au moins bien placée dans l’organigramme de l’organisation d’autres événements « Fetish » sur Paris puisque sur l’un de ses autres posts, il apparaît qu’elle a la possibilité d’y faire entrer qui elle veut (je préviens que la note sur laquelle je vous oriente est en lecture « adultes » avant que vous ne cliquiez ).
 
On est loin des « délires » verbaux, lyriques et « poétiques » de Yann Minh.
C'est purement et simplement du « name dropping ».
Qui y était et comment il était habillé (déguisé?), ce qu’il a fait…
Le « must » de l’apparence.
Vous cliquez où vous voulez sur les liens grisés dans le texte et vous tomberez sur le « Tout-Paris » fêtard, jeune et branché, un petit peuple de photographes et de « Fetish-Modèles » en mal de reconnaissance venu là pour se faire voir où il faut et quand il faut…
Et une véritable annexe de « MySpace ».
On note au passage la présence d’Agnès Giard et de (il n’aurait plus manqué qu’il soit absent) l’organisateur de cette « Nuit Elastique », Francis Loup, photographe « Fetish » connu aussi sous le nom de Francis Dedobbeleer, patron de la célèbre boutique Demonia (comme la « Nuit » du même nom) et accessoirement compagnon à la ville de la précitée Agnès Giard, ainsi que celle-ci l’a déclaré au quotidien « Libération ».
Il y a même une dominatrice professionnelle mais cela ne confère pas à la « Nuit Elastique » une estampille BDSM pour autant, ça prouve seulement que la « Prodom » elle aussi, comme nous tous, a besoin de travailler et que le meilleur moyen de se faire connaître pour trouver des « clients » , c’est de se montrer…
Où se montrer mieux qu’au royaume des « (faux)-semblants » pour un soir ?
 
Quant aux scènes « intimes » (si l’on peut parler d’intimité parmi plus de 200 personnes) qui sont narrées par LadyPheno, cela fait plus ou moins gentille boîte échangiste mais là encore pas BDSM…
On reconnaîtra d’ailleurs à la mignonne Lady d’avoir eu l’honnêteté de ne pas écrire une seule fois cet acronyme dans son texte et d’avoir bien « tagué » celui-ci sous le label « Fetish ».
Je n’en extrairai qu’une phrase :
« La scène plus que déviante attira dans un premier temps les regards… ».
car voici bien le nœud de la question.
 
La déviance !
C’est tellement « classe » de l’être, déviant, que toutes les « déviances » possibles sont accueillies les bras ouverts dans les « Fêtes Fetish », même si elles ne sont que « jouées », encore une fois au sens de « spectacle ».
C’est certainement dû à l’âge des participants (on aime se « croire » et se dire « déviant » entre vingt et trente ans).
La plupart des pratiquants BDSM qui ont passé cette étape de leur vie savent parfaitement qu’ils ne sont pas plus « déviants » que les autres…
Vous n’en verrez donc guère dans les 200 gais lurons de la « Nuit Elastique » (je rappelle que « ne...guère » est d'un point de vue grammatical une négation partielle et non totale, c'est-à-dire que mon propos sous-entend qu'il y a certainement quelques réels adeptes BDSM à la « Nuit Elastique » mais qu'ils n'y sont pas en nombre)…
Les autres préfèrent « dévier » vers des endroits différents ou bien encore « vivre » (et non offrir au « théâtre ») leurs amours -si amour il y a- ou leur relation chez eux.
 
En outre, derrière la mouvance « Fetish » en est une autre, celle apparue depuis quelques années et que l’on nomme « queer » (là, je ne vais pas en faire cinquante lignes, je vous conduis directement sur l’article de « Wikipedia » ).
Le « queer », né des « Gender Studies » des années 80 est une « nouvelle » forme de notion de l'être et de sa sexualité qui s’est introduite un peu partout depuis deux-trois ans -et qui est très présente chez les « Fetish » (c'est flagrant sur les photos de Yann Minh).
Et dans notre société de consommation aussi.
Les livres fleurissent et l’une des toutes jeunes icônes du « queer » était même en signature le week-end dernier dans la pourtant minuscule « Escale du Livre » bordelaise.
 
Bref, il y avait à la « Nuit Elastique » tout un microcosme de personnes qui ont pour point commun les fêtes autour de la « déviance ».
Bien évidemment, on les leur souhaite bonnes et heureuses.
Fêtes comme déviances.
 
Comme on souhaite au SM/BDSM de garder son identité originelle dans l’avenir.
Mais là -et je ne pense pas être outre mesure pessimiste-, ce n’est pas gagné !
La « confusion des genres » Fetish/BDSM a progressé de façon énorme ces derniers temps et je crains que l’on n’ait grand mal à la faire reculer à présent…
 
 
 
 
PS (Off-Topic) : Du beaucoup plus grave ici.
 
 
 
 
 
 
 
 

 

  

 

AURORA | 4/15/2009
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