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auroraweblog

Pour une "Histoire" raisonnée de la soumission érotique féminine (BDSM et Féminisme - BDSM versus Violences Conjugales).

AURORA | 11 | 10/24/2006
Violence conjugales et BDSM ça ne va pas du tout ensemble, ce serait la négation de la relation consentie non ?

Plasoc | 10/25/2006
dans le plaisir que les femmes ont acquis c est le couple lui même qui s est construit
lio | 10/25/2006
Cher Plasoc,
C'est exactement ce que j'ai essayé de démontrer!
AURORA | 10/25/2006
Lio, je n'ai jamais douté un seul instant de ton féminisme!

;-))
AURORA | 10/25/2006
Excellente réflexion qui a comme toujours le mérite de la clarté !
Juste une remarque cependant : la flagellation de la "Villa des Mystères" de Pompéi relève de l'initiation mystique -- dimension facultative du BDSM que je sache ;-)))
Mais que de grands textes érotico-mystiques à lire : je ne résiste pas au plaisir de vous faire part de ma découverte du w-e, cinq nouvelles de Claude Louis-Combet (auteur de "L'Age de Rose", à propos de Ste Rose de Lima, il y a une dizaine d'années), "Visitations", chez Corti. Rien que du beau.
Idalie Felix | 10/25/2006
Kinsey était plein de bonnes intentions lorsqu'il décida de conduire et publier une étude sur la "vraie" vie sexuelle de ses contemporains : il espérait ainsi aider les gens à libérer leur sexualité, en leur faisant comprendre qu'ils n'étaient pas les seuls à avoir des fantasmes ou des pratiques a priori étonnantes.
Les conséquences de cette publication ont été tout autres : ce rapport n'a fait qu'introduire de nouveaux critères de normalité dans l'esprit du public. Des couples qui vivaient heureux avec un rapport sexuel par mois (ou trente) se sont brutalement remis en cause, ceux dont les expériences et pratiques sexuelles semblaient trop pauvres ou trop riches au regard de l'étude ont culpabilisé... ce fut l'avènement des sexologues, grâce à une involontaire campagne de marketing signée Kinsey, qui créait soudain un besoin : hisser sa sexualité au niveau de celle du voisin.

Outre les intérêts que tu mentionnes, auxquels j'adhère pleinement, un roman "vrai" sur une relation SM épanouie aurait probablement pour conséquence de créer une nouvelle toise à laquelle les amateurs de BDSM seraient avides de jauger leur propre relation amoureuse... une nouvelle exigence serait créée, qui susciterait probablement plus de désespoir que d'épanouissement. Pour rappel, la vie sexuelle du voisin est, par défaut, présumée épanouie : mieux vaut rassurer en déclarant qu'elle ne l'est pas, que conforter les gens dans leur présomption d'infériorité.
Au fond, Histoire d'O a le mérite de ne pas tomber dans ce travers-là : contrairement à Cendrillon, la vie de ses protagonistes fait moins envie que pitié.

Pour ce qui concerne le féminisme, je suis très heureux que tu en parles : je croyais être isolé dans mon statut de domino féministe, et j'avais honte... voilà que je me sens plus normal - merci, M. !. Je pense en effet que la domination passe par une nécessaire et très forte prise de conscience vis-à-vis du féminisme (au sens large et non-militant, ce dernier ayant parfois des travers pour le moins douteux qui rendent difficile la pleine adhésion à sa cause).

Qu'en est-il de la soumission ? Celle qui se soumet dans le jeu sexuel a-t-elle, elle aussi, dû accepter à son tour les principes du masculinisme (avec ce même bémol vu plus haut) ? Est-il nécessaire - ou simplement utile - de comprendre la surresponsabilisation caricaturale imposée à l'homme dans notre société, pour savourer à sa juste valeur l'effort du partenaire qui tourne cette charge en dérision érotique lorsqu'il incarne son rôle de dominant ?

en te remerciant pour cet excellent billet,
K--

PS mon grain de sel sur les 12 règles et positions : je n'en ai, personnellement, jamais entendu parler en tant que texte fondateur... il s'agit là d'une simple correspondance entre Mastermind et Salomé, datée du 10 avril 1995 dans "Soumise". Si leur publication sur le site de l'auteur a prêté à confusion quant à leur prétention d'universalité, je pense que les seuls à s'y être laissés prendre auront été une poignée d'internautes en mal d'inspiration - malheureusement les plus bavards sur les chats. Mais ceux-là ne sont probablement pas plus représentatifs d'un BDSM "épanoui" que ne le sont les violences conjugales...
P. Khayyam | 10/25/2006
Féminisme, soumission, domination...

Voilà bien une occasion d'abonder dans votre sens, Aurora.
Je n'ai guère de commentaires à ajouter à tout ce que vous écrivez là, tout y est, et très exactement.
Juste un ou deux sourires.

A P. Khayyam d'abord pour lui dire que, comme votre M et lui, je me dis ouvertement féministe. "Domino", comme il dit, et féministe. Absolument !
Fétichiste aussi, de toutes ces choses "futiles" et du reste, et féministe.

A F. ensuite, elle se reconnaîtra si un jour elle passe par là,
cette soumise que j'ai eu le bonheur d'initier, militante féministe de longue date, c'est à elle que je dois "mon" féminisme. Quel cadeau plus inattendu une soumise "débutante" peut-elle faire à celui qu'elle a choisi comme "Maître"..?

Une bonne soirée, à tous je souhaite.
(j'ai attrappé une syntaxe bizarre depuis quelques jours, moi !!)

Amandier
le Bas des Dames | 10/25/2006
> Khayyam,

Nous ne nous sommes absolument pas compris sur le titre de cette note.
Allons-y point par point
-Je ne plaide pas pour un rapport Kinsey du BDSM. S?il venait à sortir, je serais la première à hurler parce que, comme tu le dis, ce serait le meilleur moyen d?assurer la pelote des sexo-logues ou -théra-peuthes de tout poil?
-Je n?utilisais pas « Histoire » au sens de narration, ce que tu appelles « roman vrai d?un couple » (d?ailleurs il en existe déjà « Soumise » que tu mentionnes est, au fond, de ceux-là) mais dans l?acception d?« Histoire » comme il y a des « Histoire de l?Astronomie » etc. et c?est pour cela que j?avais mis une majuscule. Je pense, même si je ne les connais pas, qu?il y a des traces écrites ou autres dans l?Art (re-majuscule), traces de l'Histoire de la soumission, de la domination, du SM en bref, à travers les siècles.
Par exemple, l??uvre du Caravage pour religieuse qu?elle apparaisse (commandes obligent) est toute empreinte de SM. Je le sais pour le lire moi-même en elle mais aussi parce que d?autres (historiens de la peinture) l?ont dit.
Donc qui s?y entend devrait pouvoir produire cette « Histoire » et je pense qu?elle serait passionnante puisque tout ce qui a été écrit jusqu?ici ne concerne que le 20ème siècle (là, je pense à l?excellent « Tendance SM » de Mona Sammoun).

Passons à autre chose : tous les textes (règles etc.) que j?ai lus, je les ai d?abord trouvés sans mention d?auteur sur les Groups MSN. C?est vrai que l?un d?entre eux était aussi chez Mastermind et Salomé (le site) mais pour l?avoir déjà vu ailleurs, je n?ai jamais su si le leur attribuer ou non.
C?est en ce sens aussi que je ne l?ai jamais publié.
Et même en le lisant ensuite dans « Soumise », puisqu' il y figure comme une « annexe » en italiques, je n?étais encore pas sûre qu?eux-mêmes ne l?aient pas "sorti " d?ailleurs?
Ce n?est qu?il y a quelques jours, en passant pour « mes Italiens » par la recherche internationale de Google, que j?ai finalement compris que ce texte leur était vraiment propre puisqu?il n?a aucune origine, ni citation, à l?étranger.

Je te raconte une histoire amusante sur les autres textes (les niveaux, les degrés etc? ).
Lorsque je les ai publiés au début de mon blog, je les ai attribués à qui de droit quand j?en connaissais les auteurs ou en anonyme lorsque ceux-ci n?étaient jamais indiqués dans les Groups ni sur Google.
Mais je les ai nommés « Les Textes Fondateurs », ce qui était alors un clin d?oeil tout à fait personnel quant aux instructions des Programmes Officiels de Lettres qui pour les quatre années de Collège mentionnent l?étude de Textes Fondateurs (en 6ème par exemple : La Bible, Les Métamorphoses d?Ovide et L?Odyssée d?Homère).
Et bien, depuis je les retrouve régulièrement repris sur de nombreux blogs sous ce titre de « Textes Fondateurs du BDSM » que je m?étais amusée à leur donner ...
Tu vois comment les choses circulent !

Et enfin sur le « féminisme » : je crois que de toute façon nous avons tous en nous une part de masculin et de féminin. Il suffit de l?accepter.
Il y a quelques années, lorsqu?il n?était pas encore devenu stupide, cette belle « armoire virile » de Gérard Depardieu avait dit dans une entrevue que lorsqu?il jouait, il utilisait sa part féminine au maximum.
Alors, oui, il y a aussi une part de masculin (donc de "masculinisme") dans la plus frêle des soumises et sans doute que c?est cet assemblage de compréhension par l?intuition qui fait qu?un couple BDSM ou non, mais BDSM ici puisque tel est bien notre sujet, dure et gagne.

Merci pour tes visites et interventions, Khayyam, elles me sont chères?et toujours matière à réflexion!


Amandier> A mon avis, vous vous êtes repassé l'intégrale de "Star Wars" et avez flashé sur les sentences de Maître Yoda...


Idalie> Vous êtes et demeurez la fée précieuse de la culture et des découvertes sur ce blog...


AURORA
AURORA | 10/26/2006
Qu'importe le "sujet" les fresques de Pompéi, de la "villa des mystères" en particulier sont un vrai régal.
J'ai bien envi de retourner à Pompéi et à Herculanum un de ces jours...
Amicalement hors sujet.
Michel
Micheldom | 10/26/2006
En fait, d'après les analyses les plus récentes de la fresque de la Villa des Mystères, sur laquelle je travaille pour mon mémoire de master, l'image présentée dans cette note ne correspond pas à une femme flagellée mais une femme cherchant à être protégée et consolée dans le giron d'une mère rituelle, quant au baton qui est levé, il s'agit du thyrse qui touche le ventre de la femme qui danse nue de dos, et qui représente la grossesse divine de Sémélé, la mère de Dionysos dont les mystères sont célébrés sur cette fresque. Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter l'ouvrage de Gilles Sauron sur son interprétation de la fresque de la villa des mystères.
Mnémosyne | 10/26/2006
Chère Aurora,
Merci pour cette note précise à laquelle on ne peut bien évidemment que pleinement souscrire si l'on est un peu hônnète.Tout ce que vous écrivez est valable sur le papier, c'est aussi tout à fait perceptible en pratique
J'ai passé une partie de la semaine dernière dans un pays où les femmes sont loin d'avoir le centième des droits dont nous jouissons en France. Moi qui me soumets volontiers à mon Maître, je ne suis pas du tout parvenue à accepter de me plier aux coutumes de ce pays, la diffèrence culturelle m'a étouffée tout de suite. Je ne ressentais pas de respect car en tant qu'occidentale j'associe le respect de l'adulte homme ou femme au consentement.J'ai donc bien entendu eu à me poser des questions très immédiates surce rapport entre les droits des femmes, la représentation que les hommes ont de la femme et le rapport de domination soumission tel que je le conçois avec mon maître et il me semble flagrant que ce rapport ne peut exister que dans le cadre d'une société où la liberté est une chose sinon acquise, du moins conçue. Il me semble d'ailleurs tout à fait éclairant à ce sujet que le roman de Pauline Réage/ Martine Aury ait été écrit au moment où il a été écrit, au moment de la "révolution féministe" et cela me porte à placer la préface de Paulhan dans une toute autre perspective....
Bien à vous.
Six
six | 11/3/2006
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