Guido Crepax est parti en juillet 2003.
Depuis, Valentina, sa créature préférée, qu’il aimait donner en proie à de féroces poursuivants et même à une Baba-Yaga digne des rêves les plus fous d’un Sacher Masoch, depuis, Valentina, qui ressemble tellement à Louise Brooks, le pleure\302\205
Lors de la rétrospective de Milan en avril 2006, il s’est beaucoup chuchoté quant à une possible réédition des \302\234uvres complètes.
Alors, en attendant, hommage aux deux\302\205
Dans la forêt sombre, fais de petits pas,
Méfie-toi des feuilles, évite les roches,
Attention aux démons noirs qui rodent,
Qu’ils ne trouvent pas tes frêles empreintes !
Nourris-toi de baies, bois à l’eau des sources,
Fuis surtout la plaine qui te rendrait cible.
Pense, Valentina, que toujours se cachent
Vipères, renards et tant d’autres pièges.
Une toile d’araignée sur ton visage ?
Ne crie pas d’horreur, tu attirerais
La femme cruelle qui te pourchasse
Et qui ne voudrait que t’emprisonner.
Ta robe est défaite, tes belles chaussures
Sont pleines de boue et tes bas maillés\302\205
Cherche une grotte, un buisson touffu,
Pour faire une halte et prendre des forces.
Vois sur ce granit, un c\302\234ur est gravé :
On pourrait penser que je l’ai signé !
Dis-moi, Valentina, est-ce que tu m’aimes ?
Est-ce qu’il nous reste un espoir encore ?
Du pays des songes où tu vis, croquée
Par mon crayon noir et mes aquarelles
Au pays d’en bas où je dors, lassé,
Y a-t-il une porte pour toi, ô ma belle ?
Fais de petits pas et viens me rejoindre,
Nous irons marcher la main dans la main.
Fils de chanvre pur, écheveaux de laine,
Je dessinerai pour pouvoir te ceindre.
Tandis que plus haut, d’autres se souviennent
De tes yeux de jais, de mes doigts d’argent
Nous allons enfin ma tendre sirène
Trouver le repos qui sied aux amants\302\205
PS : Et un grain chez Oiselle !
http://www.u-blog.net/oiselle/note/11/