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Le BDSM est-il souvent une sexualité sans sexe?

AURORA | 20 | 9/12/2006
Joker !
Plasoc | 9/12/2006
Vanille, je peux cependant attester l existence d un plaisir cérébral qui compenserait "presque" mais c est dans ces guillemets là que s écrit toute la nuance. Cet orgasme cérébral ne peut avoir lieux sans amour
lio | 9/12/2006
Ma Soumise est avant tout la femme de ma vie. Personnelement je ne me crois pas capable de dominer d'autres femmes qu'elle ; je n'y trouverais pas la même intensité, ni autant de raisons de le faire. Ce rapport de d/s nous aide à nous épanouir en tant que couple et individuellement. Tout ce que nous partageons suscite le désir. Oui, nous faisons l'amour, aussi bien dans le "jeu" BDSM que dans des circonstances qu'on pourrait qualifier de "normales". Ce serait atroce de se priver de cela. Inhumain. Contraire à tout ce pourquoi nous le faisons, finalement. Que certains y voient une hérésie m'est totalement égal ; il est des clubs auquels je refuserai toujours d'appartenir, le premier étant celui des prétentieux et des intolérants.
Yvan | 9/12/2006
Excellente question. Primordiale, même.

J'ai bien l'impression que, vu que le SM a le vent en poupe, il a de plus en plus tendance à ramener à lui des couples en perdition sexuelle... et amoureuse.

Et puis on se lasse de tout, si ce n'est pas ancré au creux de nos êtres... Si c'est une mode, alors elle passera. Et c'est tant mieux, car franchement, de nos jours, cet engouement frise souvent le ridicule.

Quant à ceux qui sont animés d'une passion profonde, hé bien ils continueront longtemps à s'envoyer en l'air de toutes les manières possibles, avec des tas de petits coeurs roses, des chaînes et des cordes, et tout ce qu'on voudra bien imaginer.

Nurse Jones (La Liste) fait l'amour de la manière la plus conventionnelle qui soit, alors même qu'elle est plongée dans un trip bonduellien (c'est plus du bondage, mais de la mise en boîte!) des plus intenses. Mais c'est une fille du Middle West.

A l'opposé, la sombre O se fait (sou)mettre sans joie aucune.
Ses mecs ont peur de son vagin, voilà l'histoire... d'O.

C'est peut-être le début du pourquoi du comment : nombre de BDSMeurs sont des puritains qui s'ignorent. Après tout, l'art de la fustigation atteignit ses sommets à l'ère victorienne, pas vrai ?

Cyp
En ligne et à l'oeil
Cyp | 9/12/2006
Je partage évidemment l'opinion d'Yvan, totalement.

Quant à Cyp, il a l'art du coup de fouet en quelques mots
Je cite:
"Ses mecs ont peur de son vagin..."
Combien de fois au fil de récits fictifs ou de témoignages vécus publiés dans le petit univers des sites BDSM est-ce exactement cette pensée (mot à mot), que j'ai eue...
Je pense notamment à celui qui, pour le nommer, usait plus qu'à son tour le substantif de "béance".
J'ai été tristement surprise de retrouver ensuite ce même terme dans des écrits féminins...


AURORA
AURORA | 9/12/2006
Je pense qu'il y a deux cas de figure à distinguer.

Le premier, la raison pour laquelle i ln'y aurait aps de sexe en BDSM, est du domaine de la tromperie. De la maîtraîsse.
On va voir la domina pour satixsfaire un fantasme. Se faire fouetter n'est pas tromper. Combien de domina, prostituées volontaires, déclarent "j'embrasse pas" ?

En généralisant aux couples mi-vanille, mi-bdsm, on revient aux même considérations : "tu m'attache, mais tu n'abuse pas de moi". Ou l'inverse.

Le second cas de figure est effectivmeent du domaine de l'amour "platonique" (ta mère... oops). J'entend sans contact _sexuel_. L'amour vanille serait alors réservé à l'acte d'amour en lui même, les jeux BDSM ne seraient que pure relation sexuelle... sans sexe. Pourquoi pas ? C'est défendable.

En tous les cas, i lest aussi difficile de s'assumer pleinement dans ses relations sexuelles, d'assumer ses fantasmes avec l'être aimé, même lorsqu'ils sont réalisés. Les fantasmes ne sont pas de faire l'amour ligotté, ou fouetté. Ils sont d'être fouetté.
La relation sexuelle est alors vécue comme "parasite" du fantasme ?

Enfin, il reste u ntroisième cas de mon mon duo, à évoquer : l'absence de relation sexuelle amène à une prolongation du fantasme. L'abstinence est alors un moyen de faire durer le désir, et d'amener à l'orgasme cérébral.
Faire durer le désir, prolonger l'acte amoureux, prolonger la montée jusqu'à l'orgasme. "Avec la trique, l'amour tantrique !"
ernest | 9/12/2006
Duo... de cas, comme la trilogie en 5 volumes de Dougals adams. Je ne sais pas compter, même pour parler cde cas de figure.

Toute ressemblance avec des expériences me touchant personnellement ne serait que fort tuite :)
ernest | 9/12/2006
Alors, moi (nous) mettons tout ça dans le domaine du jeu, avec amour, respect, plaisir et tout et tout...
De toutes façons, pour moi, pas de galipettes sans envie et complicité donc sans tendresse et respect....
Oui, parfois les câlins sont "classiques" mais tout aussi bons pour autant..
Tout dépend de nos envies...
Nb : je ne vis pas au quotidien avec ce compagnon là.... mais notre complicité date de ... oh.. très longtemps ;-))
teberli | 9/12/2006
Bonjour Aurora, alors que je lis quotidiennement votre blog depuis fort longtemps, je crois que c'est la première fois que j'y interviens. Mais la question que vous posez m'interpelle particulièrement.
La première réponse qui me vient à l'esprit est bien sûr que oui la relation BDSM est une sexualité comme une autre et donc, à ce titre, le rapport sexuel tel qu'on l'entend classiquement a bien évidemment toute sa place dans celle-ci. Soutenir comme certains qu'évacuer du rapport BDSM sa dimension purement sexuelle permet de se dédouaner d'une "tromperie" vis-à-vis de son conjoint officiel,est, c'est en tout cas ce que je pense, d'une étonnante hypocrisie.
Par contre, et là je rejoins ce qu'a écrit Yvan, il n'y a pas, pour ce qui me concerne, de frontière franche entre "faire l'amour" ou s'adonner aux "jeux" D/s. Il est un fait que mon Dom et moi-même basculons très souvent, sans même nous en rendre compte, d'un état à un autre. Telle étreinte qui commence en douceur et tendres câlins se terminent durement. A contrario telle séance de flagellation peut s'achever dans un océan de douce sensualité. C'est la même chose. Il n'y a pas de différence. Nous ne décidons rien, il suffit de nous laisser guider par nos désirs. Ce sont ces variations de sensations qui sont magiques pour moi en ce qu'elles mêlent inextricablement orgasme cérébral et physique qui sont, de mon point de vue, autant nécessaires l'un que l'autre.
Alors finalement quoique nous fassions, nous faisons toujours l'amour... mais à notre façon!
Christine | 9/12/2006
votre question a tiroirs est absolument passionnante :- ) et hors du net, peu (y compris les psyschologues, gynecologues etc.) sont capables d'en debattre, ce que l'on peut deplorer...du coup, il faut se debrouiller tout seul pour progresser...et la, la nebuleuse du net est vraiment tres utile pour qui sait trouver des sites comme le votre par exemple...

poser la question du bdsm avec ou sans sexe ou bien avec ou sans amour, cela revient non seulement a examiner les raisons qui nous poussent a etre adeptes du bdsm (qui je crois sont extremement variees) mais egalement examiner le lien entre amour et rapport sexuel (qui est lui aussi tres variable)

pour ma part (je parle de vecu et non de mes opinions en general), l'amour avec l'ame soeur n'implique pas forcement de beaux rapports sexuels (helas) de meme que j'ai connu mes orgasmes le plus violents dans une relation bdsm, qui etait faite d'amitie et non d'amour et plus recemment j'ai pu enfin comprendre le veritable sens de "faire l'amour" mais hors du cadre bdsm...il est evident pour moi, au regard de ces differentes experiences que l'amour sublime tout rapport erotique/sexuel (qu'il soit vanille ou bdsm) lorsque deux etres sont a l'aise avec leur sexualite mais contrairement a l'idee recue, je me garderais d'en deduire qu'un mauvais rapport sexuel entre deux etres soit indicatif d'un manque d'amour entre eux. Si pour certains, se decouvrir et oser etre "bdsm" a ete un long apprentissage, pour d'autres, comprendre la sexualite de base peut l'etre tout aussi...en consequence, on peut mieux reussir sa sexualite de couple, dans une 2e ou 3e histoire d'amour, meme si la 1ere histoire peut rester la plus forte du point de vue de la force du sentiment d'amour ressenti...
Alors Aurora, c'est effectivement mieux lorsque l'on peut vivre son histoire bdsm dans l'amour (comme vous), mais on peut trouver aussi un grand apport personnel dans une relation bdsm amicale (comme moi). Pour mon gout personnel, bdsm et erotisme sont indissociables, mais effectivement j'ai croise un certain nombre de pratiquants qui, pour les raisons que vous avez evoquees entre autres, pratiquent un bdsm sans "sexe".
La notion de plaisir "cerebral" revient effectivement tres souvent chez de nombreux adeptes, ce qui en general me fait fuir car souvent, je trouve que la "cerebralite" prend la place de l'emotion, des sens physiques. je ne suis pas ecervelee et mon cerveau joue un role essentiel dans la montee du desir, mais une fois la situation bdsm creee, ce sont mes sens qui prennent le dessus, me procurent de l'emotion, et je laisse la cerebralite au porte-manteau...
Columbine | 9/12/2006
sexualité sans sexe ? est-ce que ça signifie sans pénétration d'un sexe masculin ? Comme les dits "préliminaires" vanille sont censés être le truc avant le moment sérieux ? Alors que non, ça peut très bien être une forme de sexualité, occasionnelle ou non, peu importe. Des jeux bdsm, ça fait monter la tête et le corps à un certain niveau d'intensité, parfois d'un moment où le corps semble se dissocier de l'esprit, ça place dans un type de relation où, peut être, il est difficile de poursuivre, d'engager sur une proximité physique totale pénis / vagin (pour les hétéros) mais ça ne veut pas dire pour autant "sans sexe" ou (encore moins) sans orgasme physique réciproque. Enfin, c'est juste un seul et très humble avis...
Dominique | 9/12/2006
Non, Dominique, il ne s'agit pas seulement de la pénétration. J'ai bel et bien parlé volontairement de "faire l'amour".
Il y a des lustres que ce terme ne concerne plus la seule pénétration...
;-))

A toutes et tous, ce débat se poursuivra peut-être encore ici s'il le doit, s'il trouve de nouveaux intervenants.
Mais d'ores et déjà, je tiens à vous remercier de vous être engagés sur la question avec autant de sincérité et de bel esprit d'analyse, tous, autant que vous êtes...

AURORA
AURORA | 9/12/2006


Je crois tout possible dans le domaine de la sexsualité. Tel ou telle pourra se satisfaire et même rechercher l' absence d' émotion amoureuse, dans un rapport BDSM, alors que ce sera l' inverse pour d' autres, ou pour le même couple en d' autres circonstances.
Je pense également que l' age joue un rôle important. Je livre à votre sagacité une expérience personnel.
J' avais 3 ans. On à généralement peu de souvenirs de ces années précoces. Pourtant de cette scène, surement fondatrice de mes gouts, je me souviens très bien.
C' était au marché de la Garenne Colombes. J'ètais dans ma poussette. Une mère s' est mise en colère contre sa fille et lui à flanqué ce qu' il est convenu d' appeler une bonne fessée.
J' en ai ressenti une grande joie. Et pourtant peut-on dire que j' ai eu un rapport amoureux ou sexuelle avec cette petite fille ? Non. C' était un plaisir cérébral à l' état brute.
Alors ...

Yves à la fleur
yves a la fleur | 9/13/2006
Christine : relativement à l'hypocrisie de la tromperie, je suis totalement d'accord avec vous. Il n'empêche que, d'autres l'ont brillament exposé plus loin, ce cas de figure existe, même s'i ln'est pas "avoué" comme tel... :)

Colombine : On en revient à la notion d'amour platonique ; i lest possible de vivre une réelle histoire d'amour, sans même avoir le moindre rapport sexuel...
Dans une ancienne émission de "Là bas si j'y suis"[1], une "escort girl" québequoise (ne se disant pas prostituée) décrivait une relation, suivie 6 ou 7 mois, avec une femme enceinte. Cette femme était frustrée par le refus de son mari d'avoir le moindre rapport sexuel avec elle.
Les deux protagoniste, hotesse et cliente, ont passé aux dires de lla première, de très bons moment, et on oserait entendre "parmi les meilleures relations".
Bien évidemment, pas la moindre trace d'amour là dedans.

[pardon pour les multiples fôtes de frappe nuisant à la lecture; sur u-blog on ne peut toujours pas corriger son message à postériori... à mon grand dam].
[1]: http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=495
ernest | 9/13/2006
Quel étonnement à la lecture de ton article. Ainsi, une majorité d'amateurs de bdsm ne feraient pas l'amour "classique" ? Alors, je ne suis définitivement pas un maître de cette pratique, malgré les jeux que nous empruntons volontiers, mais seulement pour transcender notre amour. Peace.
Olibos | 9/14/2006
Olibos> Vous avez trouvé ici une grande variété d'avis, suite à une question posée.
La question (ne serait-ce que par nature) ne contenait pas LA réponse définitive. D'ailleurs, voyez comment ici chacun s'est exprimé...
Merci d'être venu, à votre tour, faire entendre votre voix.

Cordialement.

AURORA
AURORA | 9/14/2006
Votre question m'intéresse parce que j'ai vécu récemment des expériences s'en rapprochant.

Le BDSM sans sexe, c'est un peu comme le BDSM sans amour: c'est sympa, mais il manque cette dimension qui ferait que... ça pourrait être mieux. Pour faire rapide.

Une distinction intéressante que l'on m'a fait récemment, c'est de faire la différence entre "baiser" -pardon pour le terme- et "faire l'amour".

Parce qu'une fois les fouets posés, comme vous le dites, c'est merveilleux de partager un moment de tendresse.

Maicalya
Maicalya | 9/14/2006
J'arrive un peu après la "bataille", mais je trouve important d'ajouter ma voix à celle de tous ceux parmi vous qui considèrent évident que le "jeu" n'interdit pas de mélanger sm et vanille, de se regarder avec adoration et de se faire l'amour. Oui, je suis convaincue comme Christine notamment qu'il n'y a pas de frontière, que tout est lié et que sans amour, physique et moral, tout cela n'aurait aucun sens.
Merci à Aurora d'avoir abordé ce sujet.
sarianne | 9/15/2006
je voudrais le tres beau poeme de Saint Johnes Perse qui commence par: "et tant de houle et de partout qui monte et fraye jusqu'en nous...."que j'avais trouvé ici et que je ne retrouve plus!!
merci
| 10/12/2006
Le poème de St John Perse est ici mais il ne commence pas exactement comme vous le pensiez:

http://www.u-blog.net/AURORAWEBLOG/note/57844
AURORA | 10/12/2006
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