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BDSM REFLEXION : LE SPECTACLE DE LA DOULEUR .

AURORA | 11 | 9/1/2005
Je ne sais pas pourquoii j'aime pas Nothomb je trouve que y a un côté malsain à ses livres, sans jamais le trouver...c'est une sensation désagréable...
Boudi | 9/2/2005
j'ai vu stupeurs et tremblemnts de J.J annaud que j'ai apprécié mais sa litthérature m'attire pas pour le moment ..mais je suis lent...ya tellemnt de choses à lire d'urgence..


bon week end, Aurora
falo à Aurora | 9/2/2005
j'hesitais a acheter NOTHOMB ..je vais le faire...ce soir je ne retiens que vos mots aimer l'homme dans ce qu'il a de digne, et condamner sans appel tout ce qui le rabaisse ...A dire et a redire...merci Aurora morgane
morgane | 9/2/2005
Amélie n'a pas vraiment besoin de moi pour la défendre mais j'avoue sans honte faire partie des "aficionados" !...
Pour ses livres bien sûr mais aussi pour l'avoir rencontrée et avoir échangé avec elle quelques lettres.
Le côté "malsain" dont parle Boudi est inhérent à la nature humaine ; Amélie Nothomb le décrit avec finesse. Si on ne gardait que les bons sentiments dans la littérature, qu'en resterait-il ? La Bibliothèque Rose ? ;)
Gilles | 9/2/2005
(Désolé pour le lien omis au commentaire précédent)
Gilles | 9/2/2005
Votre billet est bizarre.
Plus exactement, il me laisse l'impression bizarre que je m"accorde avec son thème, son allure générale mais qu'un petit rien m'en tient éloigné.
Vous citez Debord en exergue. Mais ce texte est loin d'être clair. Ou,plus exactement, j'ai été frappé par l'éclairage qu'il prend lorsqu'on se souvient que le métier du bon vieux Guy était cinéaste. C'est un texte qui porte sur le cinéma et le métier de cinéaste. Il montre bien la sorte d"effroi qui, semble-t-il, saisissait probablement Debord devant l'impuissance du cinéaste a produire autre chose que des "machines à faire prendre des vessies pour des lanterne" pour employer le langage du vulgaire et non le savant jargon hégélien.
Et sans doute tout l'art, toute l'oeuvre de sa vie, fut peut-être pour lui de tenter de fuir, de conjurer cet effroi.
Qu'est-ce donc que l'effroi ? N'est-ce pas une sorte de douleur, une sorte de souffrance, un sentiment. Et plus précisément l'épreuve du sentir, l'épreuve de l'impossibilité de pas sentir. L'épreuve de l'impossibilité de s'en départir, de la mettre là-devant. Comme le spectacle, elle échappe à l'activité des hommes mais ce n'est pas du dialogue, uu regard, de l'écoute que l'épreuve est le contraire mais du spectacle. Car si le spectacle réduit tout ce qu'il montre à la seule condition d'objet mis là devant comme pur donné à voir, insaisissable, intouchable autrement que par une pure et simple vue, l'épreuve, elle fait tout le contraire.
L'épreuve est le fondement du regard, de l'écoute, du toucher, du goûter, de l'humer. Elle est l'affectivité sans laquelle rien ne serait donné car rien ne serait reçu. En cela l'épreuve est la condition de possibilité du dialogue car elle est ce que nous avons en partage et ce qui nous est donné en partage. L'épreuve n'a nul besoin de la distance, du retrait (l'abstraction) pour se montrer. Bien au contraire elle est ce qui exclue tout spectacle, toute distance, tout point pour une vue, tout point de vue entre elle et ce qu'elle éprouve. Le lieu où se montre et se sent le poids de l'épreuve est l"affectivité. C'est elle qui nous met en partage, qui nous permet le partage.
Voila peut-être le petit rien, la bêtise qui me retient. Une nuance, non pas entre douleur et souffrance, entre ceux-ci et spectacle, mais dans l'usage du verbe éprouver. Vous écrivez : "La violence sociétale « spectaculaire », celle que pensait déjà Debord, celle qui nous éprouve à chaque instant du quotidien". Comment diable cette violence peut-elle bien nous éprouver si elle est spectaculaire ? Pure image elle est sans réalité palpable, sans poids qui nous fasse ployer, simple objet d'une vue pure, elle n'est rien sans ce qui la met dans sa ligne de mire. Debord se garde bien d'expliquer le mystère de la transsubstantiation des images en réalités. Et pour cause : la réalité du cinéma est les spectateurs. Le fascinant n'est pas les images qui défilent mais les spectateurs qui fascinent ces images, c'est à dire qui en font un spectacle insensible ou qui leur donnent une réalité, les éprouvent comme réalité. Or de cette fascination il n'y a pas de mise en spectacle possible, seulement le partage sans dehors de l'épreuve.
Chère AURORA, comme le fleuve d'Héraclite, vous êtes toujours la même magicienne aux couleurs changeantes qui me font penser. Je vous en remercie et suis désolée de vous infliger ce pensum en guise de reconnaissance.
Cordialement,
Trasimarque.
Trasimarque | 9/2/2005
Un pychanalystre trouverait trè signifiant que j'écrive "[je] suis désolée". J'y vois surtout la nécessité du sujet traité.
Trasimarque | 9/2/2005
très (trop c'est trop)
Trasimarque | 9/2/2005
Ah ! Cette note, cher Trasimarque, je reconnais bien volontiers qu?elle était « bizarre »?
Elle partait dans trois directions, le Nothomb, le spectacle ( et alors, comment quelqu?un de ma génération pouvait-il ne pas en revenir à Debord ?) et puis cette notion du « spectacle de la souffrance », que je lis trop souvent dans mes incursions chez certains de « chez nous. »

Vous choisissez de commenter l?aspect Debord.
Je vais me ( nous?) faire plaisir et citer les quatre premiers feuillets de « La société du spectacle » ( disponible en Folio). Si Gallimard trouve que j?en ai trop fait, qu?il me le fasse savoir et ce commentaire disparaîtra :

« 1-Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation.


2-Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.


3-Le spectacle se représente à la fois comme la société même, comme une partie de la société, et comme instrument d'unification. En tant que partie de la société, il est expressément le secteur qui concentre tout regard et toute conscience. Du fait même que ce secteur est séparé, il est le lieu du regard abusé et de la fausse conscience ; et l'unification qu'il accomplit n'est rien d'autre qu'un langage officiel de la séparation généralisée.

4-Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images. »

Il y a bien dans ces lignes du numéro 4 "spectacle et rapport social entre des personnes" et tout rapport social peut éprouver ( je garde donc mon mot, sourire...). Et déjà, on sent aussi dans l'expression du numéro 2 « le mouvement autonome du non-vivant » quelque chose de cette violence sociale qu?il abordera plus tard.

Considérez toutefois que ces citations n?ont pas pour but d?initier une quelconque diatribe avec vous mais sont seulement un complément d?information à l?usage de ceux qui nous liraient et qui ne connaitraient pas Debord.
D?ailleurs, pour abonder dans votre sens, je conclus en livrant la fin d?une conférence de Giorgio Agamben, datant de 1995 et qui portait sur Debord cinéaste et dans laquelle l'allusion à la pub et au porno sont encore une interrogation de plus à rajouter à celles de ma note:

« Dès ses premiers films et de façon de plus en plus claire, Debord nous montre l'image en tant que telle, c'est-à-dire, selon un des principes théoriques fondamentaux de La Société du spectacle, en tant que zone d'indécidabilité entre le vrai et le faux. Mais il y a deux façons de montrer une image. L'image exposée en tant que telle n'est plus image de rien, elle est elle-même sans image. La seule chose dont on ne puisse faire une image, c'est pour ainsi dire l'être image de l'image. Le signe peut tout signifier, sauf le fait qu'il est en train de signifier. Wittgenstein disait que ce qu'on ne peut signifier ; ou dire dans un discours, ce qui est en quelque sorte indicible, cela se montre dans le discours. Il y a deux façons de montrer ce rapport avec le "sans-image", deux façons de donner à voir qu'il n'y a plus rien à voir. L'une, c'est le porno et la publicité qui font comme s'il y avait toujours à voir ; toujours encore des images derrière les images ; l'autre qui, dans cette image exposée en tant qu'image, laisse apparaître ce "sans-image" qui est, comme disait Benjamin, le refuge de toute image. C'est dans cette différence que se jouent toute l'éthique et toute la politique du cinéma. »

Ouf, j'en ai fini..

Bien amicalement,

AURORA

AURORA | 9/3/2005
Bon? Pour Falo qui ne m?a pas comprise et les autres ( qui ne me comprendront pas non plus, lol !, j?en suis sûre ), j?essayais ici de replacer mon extrait de Debord dans son contexte en citant le début du livre « La société du spectacle » afin que tout le monde saisisse bien de quoi il était question.

Maintenant pour répondre au ras des pâquerettes à Trasimarque sur comment le spectacle ( social ) peut-être épreuve, je dirais que par exemple celui qui subit les brimades de son supérieur hiérarchique sous le regard compassé, curieux ou goguenard de ses collèges éprouve bien une vraie « souffrance sociale ». Et même si la scène est spectaculaire (pour les autres), même s?il est le spectacle (au sens étymologique) puisque c?est lui qu?on regarde, on ne peut dire qu?il y participe? Il subit seulement. Et il est éprouvé.

Etre l?acteur n?est pas toujours un acte volontariste?

Etre spectateur oui!

AURORA


AURORA | 9/3/2005
J'adhère complètement à ce distinguo.
Et je partage votre effroi devant la violence sociale et télévisuelle...
Merci, car mes réticences face à la télé-réalité m'ont valu récemmentnombre de sarcasmes de la part d'amis ( intello, élitiste...), cependant j'assume mes crtiques qui doivent être je pense sans concession. J'ai quand même trouvé des gens capables de défendre l'histoire du fiancé de cet été...
Je ne suis pas vraiment fan comme vous d'Amélie. Je lis un livre sur 3, je passe un bon moment mais j'oublie vite. J evais quand même suivre vos recommandations pour le dernier opus.
Bises.
e. et M. | 9/4/2005
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