LE DEVOIR DE MEMOIRE ( SI C'EST UN HOMME - PRIMO LEVI ).
AURORA | 39
| 1/27/2005
nolli ne tangere
J'ai lu ce bouquin quand j'étais en terminale, en 1998, à la suggestion de mon prof de philo.
C'est un livre à mettre entre toutes les mains, sous tous les yeux.
J'ai été boulversé de savoir, après avoir lu l'ouvrage, que l'auteur s'était suicidé. J'ai eu du mal à comprendre comment on pouvait trouver la force de survivre à l'enfer sur terre, et puis finalement, des années après, se donner la mort en sautant dans sa cage d'escalier, un jour de l'année 1987.
C'est un livre à mettre entre toutes les mains, sous tous les yeux.
J'ai été boulversé de savoir, après avoir lu l'ouvrage, que l'auteur s'était suicidé. J'ai eu du mal à comprendre comment on pouvait trouver la force de survivre à l'enfer sur terre, et puis finalement, des années après, se donner la mort en sautant dans sa cage d'escalier, un jour de l'année 1987.
>LES CRIS VAINS
Ce soir, sur Arte, Joseph Bialot ancien déporté faisait la comparaison avec une dent dévitalisée.
Exterieurement, elle ressemble à ses voisines, remplit sa fonction de mastication mais elle est morte de l'intérieur tout comme les anciens déportés ont vaqué à des fonctions sociales (travailler, faire des enfants, améliorer leur quotidien, etc) mais pour beaucoup, un rouage s'était définitivement brisé.
Ce soir, sur Arte, Joseph Bialot ancien déporté faisait la comparaison avec une dent dévitalisée.
Exterieurement, elle ressemble à ses voisines, remplit sa fonction de mastication mais elle est morte de l'intérieur tout comme les anciens déportés ont vaqué à des fonctions sociales (travailler, faire des enfants, améliorer leur quotidien, etc) mais pour beaucoup, un rouage s'était définitivement brisé.
Pour LES CRIS VAINS et en écho à JAURES>
Je pense que la question que vous vous posez contient en elle-même une partie de sa réponse. Comme les autres, Primo Levi avait survécu, c?est à dire vécu par dessus et au-delà de l?enfer. Mais survivre ne veut pas dire vivre.
Je songe à Marek Halter au journal télévisé de ce soir, expliquant que l?on ne peut rien résoudre en soi-même, soixante ans après, puisqu?il n?y a pas de réponses aux questions « Pourquoi ? » et surtout « Comment ? ».
Pourquoi et comment le nationalisme aveugle de tout un peuple a-t-il pu conduire à cette horreur absolue, à ce cynisme abjects ?
C?est en cela que nous avons un « devoir de mémoire » et qu?il n?est pas facile, parce qu?il nous faudra parler à ceux qui nous suivent, sans trouver jamais les mots justes, de l?inadmissible, de l?indescriptible, de l?inexpliqué?De la monstruosité totale à laquelle aucun procès, de Nuremberg ou autre, n?a pu faire cracher sa vérité.
Il ne nous est possible que de transmettre les images et les mots pour que jamais ceux qui viennent après nous ne puissent manquer de la culture et de l?esprit critique qui les conduiraient à prêter oreille à des propos révisionnistes ou à des idéologies voisines de celle nazie..
AURORA
Je pense que la question que vous vous posez contient en elle-même une partie de sa réponse. Comme les autres, Primo Levi avait survécu, c?est à dire vécu par dessus et au-delà de l?enfer. Mais survivre ne veut pas dire vivre.
Je songe à Marek Halter au journal télévisé de ce soir, expliquant que l?on ne peut rien résoudre en soi-même, soixante ans après, puisqu?il n?y a pas de réponses aux questions « Pourquoi ? » et surtout « Comment ? ».
Pourquoi et comment le nationalisme aveugle de tout un peuple a-t-il pu conduire à cette horreur absolue, à ce cynisme abjects ?
C?est en cela que nous avons un « devoir de mémoire » et qu?il n?est pas facile, parce qu?il nous faudra parler à ceux qui nous suivent, sans trouver jamais les mots justes, de l?inadmissible, de l?indescriptible, de l?inexpliqué?De la monstruosité totale à laquelle aucun procès, de Nuremberg ou autre, n?a pu faire cracher sa vérité.
Il ne nous est possible que de transmettre les images et les mots pour que jamais ceux qui viennent après nous ne puissent manquer de la culture et de l?esprit critique qui les conduiraient à prêter oreille à des propos révisionnistes ou à des idéologies voisines de celle nazie..
AURORA
Je me permets de faire de la pub comme je l'ai fait sur le blog de LES CRIS VAINS... Parce que le post en question m'a marqué...
http://www.garfieldd.com/index.php?2005/01/27/338-n-en-17-leidenstadt-jj-goldman
http://www.garfieldd.com/index.php?2005/01/27/338-n-en-17-leidenstadt-jj-goldman
bonjour,
c'est un texte très beau, très trash, mais très vrai.
je tiens à dire que pour ma part, j'ai décidé de suivre l'exemple d'une petite fille de déportée, et d'écrire tous les jours 1000 numéros. pour les 6 millions de morts de la shoha.
parce que ca ne doit jamais se reproduire.
c'est un texte très beau, très trash, mais très vrai.
je tiens à dire que pour ma part, j'ai décidé de suivre l'exemple d'une petite fille de déportée, et d'écrire tous les jours 1000 numéros. pour les 6 millions de morts de la shoha.
parce que ca ne doit jamais se reproduire.
ça me laisse pensif
ça me laisse pensif quand je pense aux méandres extrêmistes actuels...
Plus jamais ça ?...
Je me rappelle des camps tchequoslovaques il y a ... 13 ans...
Plus jamais ça ?...
Je me demande pourquoi j'étais dans l'indifférence face à ces choses là ces derniers jours, alors que j'ai vu et entendu ce sujet dans les médias.
Les médias me saoulent d'inanités mensongères...ils me tuent l'âme à petit feu, je ne les écoute plus.
Ce sujet a été noyé parmi les autres...dans mon oubli
Je vous scandalise, peut-être.
ça me scandalise moi-même, un instant.
ça me laisse pensif...
ça me laisse pensif quand je pense aux méandres extrêmistes actuels...
Plus jamais ça ?...
Je me rappelle des camps tchequoslovaques il y a ... 13 ans...
Plus jamais ça ?...
Je me demande pourquoi j'étais dans l'indifférence face à ces choses là ces derniers jours, alors que j'ai vu et entendu ce sujet dans les médias.
Les médias me saoulent d'inanités mensongères...ils me tuent l'âme à petit feu, je ne les écoute plus.
Ce sujet a été noyé parmi les autres...dans mon oubli
Je vous scandalise, peut-être.
ça me scandalise moi-même, un instant.
ça me laisse pensif...
Tout au long de cette semaine,
j'en ai eu des visions de cauchemard,
toute cette semaine j'en ai suivi des convois,
des trains à bestiaux,
Toute cette semaine, je m'en suis posée bien des questions sur la condition humaine
toute cette semaine j'ai pensé très fort à tout ceux qui ont péris, qu'ils soient partis sous la douche, de la faim, de la maladie, sous la torture, ou objets d'expérience.
Et toutes mes pensées à ceux qui restent , qui témoignent .....dignes...droits....grands....
Dellys
j'en ai eu des visions de cauchemard,
toute cette semaine j'en ai suivi des convois,
des trains à bestiaux,
Toute cette semaine, je m'en suis posée bien des questions sur la condition humaine
toute cette semaine j'ai pensé très fort à tout ceux qui ont péris, qu'ils soient partis sous la douche, de la faim, de la maladie, sous la torture, ou objets d'expérience.
Et toutes mes pensées à ceux qui restent , qui témoignent .....dignes...droits....grands....
Dellys
Je me demande si ce devoir de mémoire n'est pas aussi un moyen d'oublier le présent... Oublier le chomage, oublier le sdf du coin de la rue, oublier les gens qui crèvent du SIDA, du cancer ou de faim... C'est plus facile pour le gouvernement de faire ce devoir de mémoire que de régler les problèmes actuels...
Enfin bon...
Enfin bon...
>Blownblue:
Pense, pense autant que tu veux mais si un jour il le faut, agit. Sinon tu seras comme celui qui n'ayant rien dit, rien fait quand on venait chercher les autres se retrouvat tout seul quand on vint le chercher.
>Ralph: On s'en fout du gouvernement et de ceux qui nous gouvernent.
C'est nous qui devons avoir le devoir de mémoire pour que justement plus aucun de nos gouvernants ne puissent ici refaire la même chose.
C'est un devoir citoyen.
Pense, pense autant que tu veux mais si un jour il le faut, agit. Sinon tu seras comme celui qui n'ayant rien dit, rien fait quand on venait chercher les autres se retrouvat tout seul quand on vint le chercher.
>Ralph: On s'en fout du gouvernement et de ceux qui nous gouvernent.
C'est nous qui devons avoir le devoir de mémoire pour que justement plus aucun de nos gouvernants ne puissent ici refaire la même chose.
C'est un devoir citoyen.
Pour Rhalph, Blownblue et d'autres que j'imagine:
l'éditorial "Mémoire" de Jean-Marie Colombani dans "Le Monde" de ce jour vous apporte les réponses que vous attendez:
http://www.lemonde.fr/web/recherche_articleweb/1,13-0,36-395788,0.html
AURORA
l'éditorial "Mémoire" de Jean-Marie Colombani dans "Le Monde" de ce jour vous apporte les réponses que vous attendez:
http://www.lemonde.fr/web/recherche_articleweb/1,13-0,36-395788,0.html
AURORA
Ce sont aussi les mots de Primo Levi que j'ai choisis pour ma note sur le même sujet...
Mais là, j'ai envie d'intervenir sur le fait que Primo Levi, après sa libération, n'aurait pas vécu, selon le fil des commentaires que je lis ici. Je ne crois pas, personnellement. Cela serait terrible, parce que cela voudrait dire que les nazis ont réussi à tuer tous ceux qui sont passés dans les camps d'extermination, même les 2 à 5 % qui ont réussi à survivre.
Mais surtout, dans le cas de P.Levi, à l'intérieur même d'Auschwitz, il a gardé quelque chose de vivant en lui, quand il récite des vers de Dante à son ami le Pikolo, par exemple. Et après la libération, il a deux enfants auxquels il donne les prénoms du maçon italien, Lorenzo, travailleur civil qui lui a permis de survivre en lui donnant tous les jours une ration de soupe, comme ça, gratuitement... Un simple geste d'un humain à un autre humain.
C'est pour ça que je pense que P.Levi a vécu, pleinement, intensément, sa vie d'homme. Il a travaillé comme chimiste, c'était son métier, il a fait oeuvre d'écrivain, il a aimé, il a élevé ses enfants, il a témoigné. Il a vécu, oui.
Je vous embrasse, AURORA et M. (j'aime bien le ton décidé de la réponse de Marden, aussi!)
Mais là, j'ai envie d'intervenir sur le fait que Primo Levi, après sa libération, n'aurait pas vécu, selon le fil des commentaires que je lis ici. Je ne crois pas, personnellement. Cela serait terrible, parce que cela voudrait dire que les nazis ont réussi à tuer tous ceux qui sont passés dans les camps d'extermination, même les 2 à 5 % qui ont réussi à survivre.
Mais surtout, dans le cas de P.Levi, à l'intérieur même d'Auschwitz, il a gardé quelque chose de vivant en lui, quand il récite des vers de Dante à son ami le Pikolo, par exemple. Et après la libération, il a deux enfants auxquels il donne les prénoms du maçon italien, Lorenzo, travailleur civil qui lui a permis de survivre en lui donnant tous les jours une ration de soupe, comme ça, gratuitement... Un simple geste d'un humain à un autre humain.
C'est pour ça que je pense que P.Levi a vécu, pleinement, intensément, sa vie d'homme. Il a travaillé comme chimiste, c'était son métier, il a fait oeuvre d'écrivain, il a aimé, il a élevé ses enfants, il a témoigné. Il a vécu, oui.
Je vous embrasse, AURORA et M. (j'aime bien le ton décidé de la réponse de Marden, aussi!)
Samantdi,
Tu as raison. Ils ont vécu, oui, pour la plupart, ils vivent (heureusement !) et certains avec une combativité toujours renouvelée : que l?on songe à Simone Veil, que l?on pense à tous les témoins du procès Papon- encore si proche de nous -et à tant d?autres?
Je n?ai jamais lu Primo Levi qu?en italien.
Ce que j?en sais, c?est que parmi une ?uvre copieuse mais toujours tournée vers le même thème, il a publié en 1986 un livre dont le titre est « I sommersi e i salvati » (que je suppose être « Les naufragés et les rescapés » auquel on fait allusion dans l?url que je te donne un peu plus bas) et dans lequel il pose cette question à la première personne : « Pourquoi ai-je survécu ? ». C?est le verbe qu?il emploie.
C?est un livre où il apparaît dans les dernières pages comme hanté par la possibilité de l?oubli par la génération en marche.
La cause de son suicide l?année qui a suivi cette parution a été largement attribuée en Italie à un intime malaise profond perduré pendant toutes ces années.
Mais qui peut jamais expliquer les raisons d?un suicide ?
Interrogé quelques années auparavant à ce sujet (en 1983 ), Primo Levi avait justement répondu dans une entrevue que dans les « Lager » le suicide n?existait pas parce que les animaux ne se suicident pas et que là-bas, on en était réduit à l?animalité, pour finir par conclure que selon lui un suicidé ne sait pas lui-même pourquoi il accomplit son geste.
Je ne peux en français que te donner l?adresse de cette page à son sujet :
http://www.librairie-compagnie.fr/italie/auteurs/l/levi-primo.htm
si tu as envie d?approfondir cela par l?article lui-même ou la bibliographie citée.
Amicalement,
AURORA
Tu as raison. Ils ont vécu, oui, pour la plupart, ils vivent (heureusement !) et certains avec une combativité toujours renouvelée : que l?on songe à Simone Veil, que l?on pense à tous les témoins du procès Papon- encore si proche de nous -et à tant d?autres?
Je n?ai jamais lu Primo Levi qu?en italien.
Ce que j?en sais, c?est que parmi une ?uvre copieuse mais toujours tournée vers le même thème, il a publié en 1986 un livre dont le titre est « I sommersi e i salvati » (que je suppose être « Les naufragés et les rescapés » auquel on fait allusion dans l?url que je te donne un peu plus bas) et dans lequel il pose cette question à la première personne : « Pourquoi ai-je survécu ? ». C?est le verbe qu?il emploie.
C?est un livre où il apparaît dans les dernières pages comme hanté par la possibilité de l?oubli par la génération en marche.
La cause de son suicide l?année qui a suivi cette parution a été largement attribuée en Italie à un intime malaise profond perduré pendant toutes ces années.
Mais qui peut jamais expliquer les raisons d?un suicide ?
Interrogé quelques années auparavant à ce sujet (en 1983 ), Primo Levi avait justement répondu dans une entrevue que dans les « Lager » le suicide n?existait pas parce que les animaux ne se suicident pas et que là-bas, on en était réduit à l?animalité, pour finir par conclure que selon lui un suicidé ne sait pas lui-même pourquoi il accomplit son geste.
Je ne peux en français que te donner l?adresse de cette page à son sujet :
http://www.librairie-compagnie.fr/italie/auteurs/l/levi-primo.htm
si tu as envie d?approfondir cela par l?article lui-même ou la bibliographie citée.
Amicalement,
AURORA
Une semaine placée sous le signe du devoir du souvenir.
Je me suis contenté de retouver le texte de la chanson de J.ferrat 'nuit et brouillard"...
Je me suis contenté de retouver le texte de la chanson de J.ferrat 'nuit et brouillard"...
J'ai lu egalement"Les naufragés et les rescapés": ce recul de 40 années rend le livre vraiment troublant et il fait d'avantage reflechir que son premier livre. Je trouve qu'il soulève de grandes questions sur l'Homme. Je n'ai pas le souvenir d'avoirété confronté dans ce livre au complexe du survivant, ou au premice de son suicide. Enfin ce livre est le seul qui m'a fait reflechir est pleurer en même temps.
Il a aussi ecrit un receuil ecrit entre 1943 à 1987: "A UNE HEURE INCERTAINE". ( Arcades gallimard) que je vous conseille vivement.
Bises
Il a aussi ecrit un receuil ecrit entre 1943 à 1987: "A UNE HEURE INCERTAINE". ( Arcades gallimard) que je vous conseille vivement.
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Spring is when life's alive in everything.
If winter comes, can spring be far behind?
Cool.
Nice...
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Interesting...
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Sorry :(
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