Votre réaction - le retrait du texte - est celle d'un écrivain et d'un écrivain exigeant (j'emploie ici non pas un masculin machiste mais un "neutre"). Vous avez constaté que les lecteurs (auxquels vous accordez une réelle capacité de discernement) recevaient votre texte sans en reconnaître ce que vous lui aviez confié, en ignorant vos intentions. Vous en avez tiré la conclusion que cette version "ne tenait pas". Alors : merci pour la confiance que vous nous accordez ; merci pour votre exigence car elle est l'un des ressorts de la qualité de votre écriture. Attendu que je pense que vous êtes une jeune écrivaine...
Amitiés, jmdevesa
jmdevesa
| 7/3/2009
Tout en respectant ta décision , je ne suis pas d'accord avec ton choix pour deux raisons. J'avais je crois assez bien capté ton intention, d'une part, et par mes paraphrases j'ai pu en altérer la signification sous couvert d'un dépassememt , d'autre part. Accepte mes excuses, seul mon commentaire aurait du être flingué. De grâce, soit libre à cet égard pour l'avenir, que l'amitié ne soit pas un frein.
troll
| 7/3/2009
Je profite du déroulé des commentaires, chère Aurora, pour dire à vos (é)lectrices et à vos (é)lecteurs à quel point le blog de Jean-Michel Devésa, découvert il y a peu, est remarquable, et cette appréciation, très personnelle j'en conviens, concerne autant la surface que la profondeur dudit blog.
En outre, j'apprécie grandement les "techniques" qui sont vôtres afin de (vous) répondre.
Chr-Borhen
| 7/3/2009
Jean-Michel> Non, absolument non, je ne suis pas un écrivain et encore moins un « jeune » écrivain. Tout au plus une « scribouillarde sur blog ». Mais le fait de mettre sous les yeux de tous ces « scribouillis » mamène à avoir une certaine éthique qui fait que lorsque (à travers des lectures aussi diverses du sens que je mettais en ce « Tunnel » par exemple) je me trouve à reconnaître leur aspect maladroit et inachevé, je me dois de les retirer.
Cest une chose que je naurais jamais faite pour un poème (parce que cest ce que jéprouve moi-même devant la poésie, la peinture, la photo : autant de lectures possibles que de lecteurs ou spectateurs.).
Là, cétait tout à fait différent : le texte que je proposais - et jai bien expliqué à quel point jy tenais et le pensais « bon » - navait rien dabstrait et ne devait se prêter quà une seule ligne dinterprétation possible. Si tel na pas été le cas, cest que je métais fait des illusions et que le « travail » nécessaire navait pas été au rendez-vous de ma part.
AURORA
| 7/3/2009
De retour après quelques jours d'absence, je n'ai pu lire le texte que vous avez choisi de retirer, Aurora. Mais je partage l'opinion de JM Devesa : renoncer à un texte que l'on a écrit est la marque d'un véritable écrivain, et d'un écrivain exigeant (je n'aime pas trop "écrivaine" parce que le mot rime avec "vaine"), et d'une véritable maturité de créatrice !
Idalie Felix
| 7/3/2009
Un acteur de mes amis, né tout comme Brel le 8 avril 1929 -donc, si mes comptes sont bons, octogénaire aujourd'hui- m'a dit un jour, à propos de l'un de mes "scribouillis" : "Je n'ai pas tout compris, mais je me méfie de mes propres incompréhensions." Je trouve dommage que vous ayez jeté votre texte : il avait déjà engendré, ne serait-ce que par ses commentaires, sa propre histoire... Je comprends parfaitement votre exigence et votre désir de complétude, mais ne croyez-vous pas qu'en littérature, une "oeuvre" (dans le sens d'ouvrage, de travail) se construise à "petits coups de mauvais coups" de trop grosse truelle... parfois ? Voyez certaines premières chansons de Brel, dans sa période "boy-scout" : elles sont d'une affligeante mièvrerie.... De "Les blés sont pour la faucille / Les soleils pour l'horizon / Les garçons sont pour les filles / Et les filles pour les garçons" (Les blés) à "Je ne rentre plus nulle part / Je m'habille de nos rêves / Orphelin jusqu'aux lèvres / Mais heureux de savoir / Que je te viens déjà." (Jojo) que de parcours... mais que de vie aussi, et d'échecs et de ratages ! Songez à Balzac ou Flaubert, forçats de l'écriture, qui ont biffé, raturé... Allons, nous dirons que c'est la faute, non pas à Voltaire, mais à l'outil "Internet" qui ouvre tout en grand les portes de la spontanéité. Je vous conseille la lecture de l'excellente chronique "Pixels" de Bertrand Legendre (supplément du "Monde" 21/22 juin 2009) intitulée "Les entrailles de Madame Bovary". Amitiés.
Joel Faure
| 7/3/2009
Je suis assez d'accord avec Joël.
Personnellement je ne m'étais pas focalisé sur l'image ni sur l'extrait de chanson. Il m'avait semblé (peut être à tort ?) comprendre ce qui se passait dans la tête de l'homme, une certaine évolution de ses sentiments et l'idée que lui-même avait pu se tromper sur ce qu'ils étaient devenus. Et puis le gros malaise qui allait avec cette prise de conscience ; le sentiment finalement d'avoir sa part de responsabilité et de douleur dans le gâchis. Et même si j'ai tout faux (???) j'ai bien aimé la façon dont tu avais amené ça... d'où mon commentaire hier.
J'aurais aimé relire ce texte pour m'en assurer mais bon là évidemment je ne peux plus. Tant pis.
Ce soir il y avait sur France5 un reportage sur David Lynch ; heureusement qu'il ne peut pas effacer ses films quand les spectateurs ne comprennent pas tout des intentions réelles du réalisateur ! C'est une boutade car bien sûr, chaque blogueur est libre de faire ce qu'il veut de ses textes. (modifier, supprimer,etc...) Mais bon la prochaine fois je vais être obligé de copier-coller ;)
Gilles
| 7/4/2009
Non, Gilles, tu n'as pas tout faux. Tu as lu ce texte comme je voulais qu'il soit lu...Jeanne (qui est en vacances) l'avait lu comme toi. Mais vous étiez les seuls...
AURORA
| 7/4/2009
Chère Aurora,
Absent, je n'ai pas lu votre nouvelle (et le regrette). Une remarque sur votre décision de la supprimer : un texte doit-il être enlevé lorsque la lecture qu'en font des tiers ne correspond pas à ce que vous en attendiez ? Ne devrait-on pas laisser leur chance à ces lectures qui vous échappent ? Les intentions de votre texte dépassaient peut-être celles que vous souhaitiez lui donner ; des voix, malgré vous, cherchaient peut-être à prendre la parole ? A vous surprendre ?
Amitiés.
Gilles Monplaisir
| 7/5/2009
Cher Gilles Monplaisir> "le Tunnel" vivra sa vie autrement et refera un jour son apparition, soyez-en sûr, mais sous une autre "forme"...
AURORA
| 7/5/2009
Une chenille a disparu pour laisser la place à un futur papillon.
Gilles Monplaisir
| 7/5/2009
Chère Aurora, Nous sommes le 17 mars 2010, soit plus d'un an après la première publication du 'Tunnel" ou de "Station service". Seule vous et vous seule pouviez être insatisfaite du texte. Je crois qu'un texte publié, même s'il nous appartient toujours (contrairement à ce qu'on entend) suscite autant de "lectures" qu'il y a de lecteurs. Brel, à la fin de sa vie, dépressif (Eh oui !) disait : "Je crois que les gens n'ont rien compris à mes chansons, et j'ai vraiment pas envie de faire le con... [à tout expliquer] PS : J'avais, à l'époque, applaudi ce texte que je trouvais beau. Avez-vous lu "Le jeu de l'auto-stop" de Charles Bukovsky ?
Joel Faure
| 3/17/2010
BukoWsky Qu'est-ce que je radote, moi ? MOINS d'un an après la première publication. Repères spatio-temporels altérés : Alzheimer me guetterait-il ?
Votre réaction - le retrait du texte - est celle d'un écrivain et d'un écrivain exigeant (j'emploie ici non pas un masculin machiste mais un "neutre"). Vous avez constaté que les lecteurs (auxquels vous accordez une réelle capacité de discernement) recevaient votre texte sans en reconnaître ce que vous lui aviez confié, en ignorant vos intentions. Vous en avez tiré la conclusion que cette version "ne tenait pas". Alors : merci pour la confiance que vous nous accordez ; merci pour votre exigence car elle est l'un des ressorts de la qualité de votre écriture. Attendu que je pense que vous êtes une jeune écrivaine...
Amitiés, jmdevesa