Bonjour, chère Aurora, Comme vous le savez, c'est ma compagne qui a attiré mon attention sur ce livre, à propos duquel je me suis déjà exprimé.
C'est un livre à mon avis réussi. Je compte le recommander à mes étudiant(e)s chaque fois que mon propos portera sur le "cyber sex", la virtualité et l'immense solitude dans laquelle la sociétés des écrans nous enferme.
Je dois ajouter pour qu'il n'y ait pas de malentendu : c'est un livre, pas un document. Il est bien écrit et souvent le lecteur est touché par des formules - vous en avez relevé quelques-unes - qui font mouche.
Ma seule réserve, je l'ai déjà exprimée, concerne le traitement réservé à Crevel. La mobilisation de cet écrivain dont Elaurd a dit que s'il n'avait pas tous les défauts, il avait toutes les qualités, même la beauté !, est pour moi trop systématique et finit par faire procédé. Mais en la matière je suis peut-être mauvais lecteur car connaissant bien la trajectoire et les livres de Crevel.
Bonne journée, jmdevesa
jmdevesa
| 6/23/2009
Lectrice de Crevel (quel beau personnage...) je vais donc aborder Minghini avec un préjugé doublement favorable, d'autant qu'un livre recommandé par Aurora n'est JAMAIS décevant. Au XVIIIeme siècle, vous auriez tenu un salon extraordinaire, chère.
Idalie Felix
| 6/23/2009
la toile nous enferme en effet bien plus qu'elle nous délivre et nous croyons faussement en être les acteurs.
lio
| 6/23/2009
De nouveau de passage ici, je ne peux que saluer une lectrice de René Crevel, une figure très attachante - au sens émotionnel - sourire - et un excellent écrivain (styliste, à l'écriture très XVIIIe siècle, il admirait Diderot). (ceci pour Idalie Felix).
lio dit que le toile nous enferme : les machines par le truchement desquelles nous croyons parler font ... écran. Nous avons l'illusion de parlet et d'échanger, nous soliloquons... 5j'en reviens à Crevel : si son roman "Mon Corps et moi" - 1925 - est un texte majeur pour comprendre ce qui va se passer du point de vue de la disjonction de la personne et du corps chez les sujets du XXe siècle, son "Etes-vous vous ?" - 1929, si ma mémoire ne me trahit pas - annonce l'avènement du discours solipsiste généralisé dans lequel la société de l'information nous plonge).
Bonne journée à toutes les deux, jmdevesa
jmdevesa
| 6/23/2009
je ne vais pas cracher dans la soupe "virtuelle" mais j'ai toujours voulu en sortir rapidement besoin de voir plus si affinités j'y ai rencontré des gens des menteurs des tricheurs et des gens "biens" presque comme dans la vraie vie je suis toujours amoureuse d'un homme rencontré il y a 9 ans sur la toile et j'espère bien rencontrer .. si tu lis... je souris faisons nous confiance belle soirée
jeanne
| 6/23/2009
"Fake" est loin d'être faux...
Joel Faure
| 6/23/2009
sourire.. le livre doit être intéressant, mais je ne pense pas vouloir le lire. je ne sens que de l'amertume quand je pense "chat". Les gens qui se disent exigeants ou je sais pas quoi, mais dès qu'on pose une question qui va deux mm en profondeur, c'est déjà trop et on est fou. enfin... je pense que j'ai trop de jugements et peu de compréhension maintenant. soupir... PS: J'aime toujours les passages que vous choisissez, sourire...
laeticia
| 6/23/2009
Chère Aurora,
La technique a gagné lorsque les liens entre individus ne peuvent plus être conçus sans elle. Ce qui, là encore, devrait être un usage gratuit devient un outil de valeur ajoutée. Ce qui devrait rester un "moyen" devient une "fin en soi". J'aimerais beaucoup lire le récit du patron de Meetic (par exemple), ce qu'il fait de ses journées, etc... En pendant à ce livre que je n'ai pas encore lu.
Amitiés,
Gilles
Gilles Monplaisir
| 6/23/2009
Jai depuis longtemps essayé de demeurer maître du jeu en observant quelques règles de bases. Je me suis efforcé de maintenir linstrument télématique dans son rôle de simple instrument de communication Le fait quil permette à un paquet de personnes de débarquer chez soi, et dans la vie très ordinaire nest rien de plus quun effet de levier réduisant dune certaine manière temps et espace. Jadis une terrasse de café bien choisie y pourvoyait. En revanche les gains réalisés sestompent, voire sannulent devant les nouveaux protocoles introduits. Ainsi lusage du (des ?) pseudonyme, entrave et ralenti la découverte des personnes Pour tenter den réduire leffet de déperdition , jai très tôt opté pour la transparence la plus poussée. Cependant dautres obstacles ont surgi tel laspect ludique de linventaire auquel on procède lors de la découverte de lautre, le tout complété par le marivaudage qui, amplifié parfois délibérément, nourri rêves et fantasmes. Donc à la transparence , je me suis efforcé daccoler une sorte de principe de réalité supposant une veille attentive. Le tout permet de laisser libre cour à ses émotions, sans en être la dupe ni duper autrui, ou en tous cas très peu. Lorsque le stade de lintimité se dessine, rêve et fantasmes peuvent aller débridés, entre les première ébauches de balises à peime édifiées En définitive la solitude lorsquelle est sous jacente au départ , ne fait que se transformer formellement . A larrivée la solitude ne s'exerce plus qu'au travers de nouveaux langages et protocoles.
Mais, Aurora ! pourquoi signaler ces quelques mots sur "Fake" ? En tous les cas, MERCI. Excellente journée, Jean-Michel
jmdevesa
| 6/24/2009
pour jmd... plaisir de lire "ma compagne"
jeanne
| 6/24/2009
Jean-Michel> Ne me remerciez pas. Après que René Crevel a été évoqué aussi longuement dans ces commentaires, je pense vraiment que la lecture de votre note s'avère indispensable...
Comme vous le savez, c'est ma compagne qui a attiré mon attention sur ce livre, à propos duquel je me suis déjà exprimé.
C'est un livre à mon avis réussi. Je compte le recommander à mes étudiant(e)s chaque fois que mon propos portera sur le "cyber sex", la virtualité et l'immense solitude dans laquelle la sociétés des écrans nous enferme.
Je dois ajouter pour qu'il n'y ait pas de malentendu : c'est un livre, pas un document. Il est bien écrit et souvent le lecteur est touché par des formules - vous en avez relevé quelques-unes - qui font mouche.
Ma seule réserve, je l'ai déjà exprimée, concerne le traitement réservé à Crevel. La mobilisation de cet écrivain dont Elaurd a dit que s'il n'avait pas tous les défauts, il avait toutes les qualités, même la beauté !, est pour moi trop systématique et finit par faire procédé. Mais en la matière je suis peut-être mauvais lecteur car connaissant bien la trajectoire et les livres de Crevel.
Bonne journée, jmdevesa