En dehors de l'affaire Mosley sur laquelle je n'ai pas grand chose à dire, je voulais vous remercier pour le lien vers l'article traitant du jugement de Yannick Vallée. Preuve est faite que les tribunaux sont capables de tolérance et de discernement quand à nos pratiques, mais sont impitoyables dès qu'il y a dérapage. Contrairement à ce que certains peuvent bien penser, être pratiquant BDSM n'autorise pas tout et n'importe quoi, bien loin de là.
LadyHawk
| 6/5/2008
Les uniformes militaires (et les soutanes) n'ont pour moi aucun prestige (et hop le genre de phrases qui m'attirent plein d'amis en général !) Pourtant j'avoue que "Portier de Nuit" est un film terriblement troublant...
Gilles
| 6/5/2008
Sur la photo, on dirait Corto Maltese... Chère Aurora, Vous touchez là du doigt quelque chose de "very important" (pour poursuivre la parallèle "franglitude") : le marqueur social. Voici ce qu'en pense un "débutant" en littérature, Michel Tournier ! :
"J'ai beaucoup appris sur la chaussure en captivité. Chaque soir dans les baraques, on nous confisquait nos chaussures. C'était pour éviter les évasions. Sans chaussures, nous étions des sous-hommes, des loques humaines, des vrais déchets. D'ailleurs, c'était par la chaussure que nos vainqueurs se distinguaient principalement de nous. La botte... Oui, la botte, c'était toute l'Allemagne de cette époque, toute l'Allemagne nazie. Tenez, au lendemain de la guerre, on a fusillé un tas de S.S. tortionnaires. Solution excessive et grossière. Il suffisait de leur confisquer leurs bottes. Mais alors là, définitivement ! Plus de bottes, plus de tortionnaires ! Le tortionnaire nazi le plus sadique, enlevez-lui ses bottes, donnez-lui à la place des pantoufles, des grosses charentaises en feutre avec des agrafes. Vous en faites un agneau." (Michel Tournier, "Le fétichiste" Gallimard. Page 24.)
Joel Faure
| 6/5/2008
Ah boooon... parce qu'il y a encore des gens qui fantasment sur les soutanes ? Ah ben dermalors. Depuis "Thérèse philosophe" et la flagellation avec l'authentique ceinture de St François, je croyais que c'était passé de mode. Je retarde, faut croire !
Idalie Felix
| 6/5/2008
Connaissant Newton pour ses uvres photographiques (étant photographe amateur) il donnait souvent dans la provocation,et cette photo très esthétique et sensuelle choque mais nest-ce point le devoir dun artiste que de réveiller un peu nos contemporains. ?.Quant à associer nazisme et bdsm il y a un monde entre les deux. Etant bdsm en couple nous privilégions dialogue, respect de lautre, des engagements, et une bonne tenue. Lesthétique ? Oui nous recherchons à éviter la médiocrité corps et esprit. cest à dire un peu plus de raffinement. Alors il nous semble être bien loin de cette dictature glauque et autoritaire qui a fini dans une folie meurtrière. Luniforme en bdsm ? Cela semble être à mon avis du bdsm de surface, un jeu existant que je classerai dans le sexuel. Ce Mosley que vous citez on voit parfaitement avec quel genre de personnes il se trouvait .. Bien sur quen se masturbant lesprit on peux imaginer des points communs avec des mots comme obéissance, punition etc. Mais comment arriver à faire ce raccourci . ? Patrick-Charles.
patcharles
| 6/6/2008
Lady> Oui, le jugement quant à laffaire Yannick Vallée est important dans les termes juridiques qui lintroduisent : « Notre tribunal ne fait pas de morale ». Une sexualité na pas à être condamnée, les dérapages de cette sexualité (ou dune autre), si.
AURORA
| 6/7/2008
Gilles> « Portier de nuit » est un film qui interroge fortement et en cela seulement il est déjà effectivement très troublant. Mais lis aussi plus bas dans ma réponse à Patrick-Charles
AURORA
| 6/7/2008
Idalie> La soutane attire peut-être encore, oui, mais dans le cadre du jeu de rôles lié à lInquisition. Jai relaté mon échange avec cet homme qui mavait, il y a quelques années, orientée sur un site historique concernant cette période et que lui considérait comme érotique mais je constate quinternationalement, sur chaque chat BDSM où je passe, le pseudo « Torquemada » a autant la côte que celui de « Sade » Du côté transgressif, lartiste italien Saturno Butto a réinterprété les thèmes religieux quil porte en lui en leur donnant une charge de sensualité hors du commun : mysticisme et douleur mêlés de plaisir et bonheur.
AURORA
| 6/7/2008
Joël> Cet extrait de ce livre de Tournier que je ne connaissais pas touche du doigt lessence de la question. Parce que cette « esthétique nazie » qui mavait échappé du premier coup (mentraînant dans le formidable contresens de rechercher, par exemple, larchitecture du Reich), cest bien dans les bottes quelle siège en grande partie. En allant voir les bandes dessinées qui mont été citées sur ce forum, les pantalons, les gants, les casquettes diffèrent mais leur point commun est toujours cette botte-là
AURORA
| 6/7/2008
Patcharles> Après « enquête » (mais cela ma pris des jours), le numéro du Vogue Anglais où apparut la photo en 1967 contenait cette série dHelmut Newton pour illustrer des modèles de la célèbre styliste Mary Quant (celle qui venait alors de nous « donner » la minijupe) : il sétait inspiré pour chaque cliché dune autre uvre connue (des films), notamment la scène de lavion dans « La mort aux trousses » de Hitchcock. Pour cette image-ci, je ne vois pas le film en question mais ce nest sûrement pas « Portier de nuit », sorti plus tard. Le problème est ce quy a vu la jeune soumise italienne : une métaphore nazie Comme quoi on ne voit que ce que lon a déjà dans sa propre « boîte à imagination »
Je ne veux nullement faire un raccourci entre BDSM et nazisme. Mais je me pose des questions quand des gens du monde BDSM disent avoir parmi leurs fantasmes (et jinsiste sur le mot « fantasmes ») érotiques cette « esthétique nazie ». Ils sont très peu nombreux, certes, et jignore ce quaurait répondu lensemble de la population à cette même question. Peut-être la même chose Peut-être pas.
Vous savez, il ne faut pas, quand on parle de fantasmes sarc-bouter et avoir peur de ce qui ne va pas nous faire plaisir dapprendre ou de devoir reconnaître. Ce serait comme ne pas vouloir démordre du fait que « Portier de nuit », que lon qualifie (à mon avis un peu à tort de « film le plus scandaleux de lhistoire du cinéma »), ne parle pas dune relation sadomasochiste mais du « syndrome de Stockholm ». Ce serait faux : il parle des deux. Comme jaime beaucoup Erich Von Götha, fabuleux illustrateur SM, et quil métait impossible dadmettre ce que je lisais en voyant sans cesse revenir dans ce même forum quil « plongeait à pleines mains dans lesthétique nazie », jai alors -je vous lavoue, soutenu mordicus- que non, ce nétait pas le cas, que je ne voyais pas lombre dune image pouvant être apparentée au nazisme chez lui.. Sauf que je ne connaissais pas « tout » Von Götha et que lon ma envoyé des planches où la chose était flagrante. Et contente ou pas, je ne pouvais tout de même pas être aveugle.
Donc, pas de raccourci. Oui, il y a un monde entre BDSM et nazisme, vous avez raison. Reste cependant quil peut y avoir une passerelle pour quelques-uns entre le SM et lesthétique nazie dans le domaine de leurs fantasmes. Je répète encore : « fantasmes ». Une simple constatation. Pas un jugement (à la limite un désir de comprendre) et pas non plus lenvie détendre cette constatation à tous.
Mais à mon tour de vous poser une question. Vous qualifiez le « BDSM en uniforme » hors fantasmes (mettons le cas Mosley) de « jeu que [vous] classer[iez] dans le sexuel ». Et là, cest moi qui ne comprends pas. Jy verrais tout au plus du « jeu de rôles ». Quest-ce quest pour vous un « jeu sexuel » ? Le BDSM nest-il pas sexuel en soi ?
AURORA
| 6/7/2008
Chère Aurora,
Merci pour vos éclaircissements quant à votre texte sur « le prestige de luniforme » Effectivement jai bien noté que nous étions, dans le domaine du fantasme. Je ne lai pas saisi immédiatement car depuis plusieurs années je me suis éloigné du fantasme pour vivre dans le réel ou notre imaginaire commun (je préfère employer ce mot) nous emmène au désir. et au plaisir extrême . Le nazisme pour moi évoque le sadisme et il est si loin sm Lesthétique peut-être artistique, philosophique, littéraire, et elle doit tendre vers la beauté ;cest Baudelaire qui je crois disait que la beauté est dans le plaisir et la douleur, non ? Jy associe alors le bdsm. Lorsque vous évoquez le cas de ce Mosley, jy vois une bonne« partouze » plutôt quautre chose et si jai dis que je classe, dans ce cas, -le bdsm dans le sexuel, je voulais dire de « purement sexuel », le décorum style uniforme ne servant quà exciter un peut tout le monde dans cette vaste orgie les professionnelles sont payées pour ça. Je pense que nous nétions pas dans la philosophie du bdsm. Oui vous avez aussi raison cétait simplement un jeu de rôle. Et, les uniformes étaient là pour cela. Mais je ne lai pas ressenti comme cela et le malsain ne mattire ny ne mexiste. Le bdsm est sexuel en lui, il nous procure beaucoup de plaisir et des sensations très fortes à lun comme à lautre. Cest un jeu de rôle érotique et dexitation physique Continuez à publier, vos textes, ils nous tirent vers le haut. Cordialement. Patrick-Charles