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auroraweblog
Sade a une sacrée plume en effet... complexe et raffinée. Une autre époque... :)
C'était un fou des nombres aussi paraît-il.

Pour ton comm chez moi. C'est assez comique parce qu'en fait je ne parlais que de la vie quotidienne...
B l o w n b l u e | 5/29/2008
Si je suis avec plaisir les balades d'Aurora, quelles soient érotiques, politiques ou introspectives.
En revanche, le dernier article sur Sade, Sade qui m'a toujours mis très mal à l'aise provoque un désir de réaction, celle-ci ne change rien au plaisir de vous lire, Aurora.

En ce qui concerne Sade, cette gêne, ce sentiment de malaise a perduré jusqu'au jour ou j'ai croisé Michel Onfray et son livre "les Ultras des Lumières" dont Sade ferait partie, je veux dire de la Lumière, la Haskalah.
Le dernier chapitre du livre lui est consacré, il est réjouissant, je le recommande, le chapitre, pas Sade.
Après sa lecture, plus jamais Sade ne me gênera, il est tombé définitivement dans les trappes de l'histoire.
Restent les excès de la logorrhée sadienne, excès qui amusent certains, mais ce qui est excessif est insignifiant en littérature, en philosophie et même en amour.
yavesh | 5/29/2008
Voilà un article qui ne peut me laisser indifférente... Si je ne conteste nullement le côté outrancier de Sade, force est de constater qu'il est, comme vous le dites si bien, l'une des plus belles plumes de son temps. Mais combien le juge dans s'être donné la peine de le lire ?

Il est clair, que c'est loin d'être un auteur facile, mais il vaut la peine que l'on s'y attelle, à coup sûr.
LadyHawk | 5/29/2008
Oups je me relis, et j'ai honte de mes fautes... Ca m'apprendra à relire avant de valider ! Je pars me cacher de ce pas... rire
LadyHawk | 5/29/2008
Mes ancêtres paternels étant originaires de Lacoste , je connais bien le coin et les problèmes qui se posent, non seulement dans ce village, mais dans tout le Luberon (entre parenthèses, merci au jounaliste du "Monde" de nous avoir épargné le ridicule accent aigu dont on afflige trop souvent cette montagne magique) : tout le secteur est devenu un repère de bobos et de milliardaires socialistes (pléonasme), dont certains ont carrément fait contruire des routes pour arriver plus vite dans leur résidence secondaire, et qui ont même obtenu que les plans de vol de la base aérienne la plus proche soient modifiés, afin de ne pas être dérangés par le bruit des avions !!
Effectivement, les autochtones ne peuvent plus se loger, parce que le foncier a explosé, et il est impossible, actuellement, d'acheter quoi que ce soit à un prix accessible au commun des mortels : c'est le triangle d'or.
Cela dit, il est injuste d'accuser le seul Pierre Cardin et de réduire le pb au cas de Lacoste : Saignon, Bonnieux, Lourmarin, la Tour d'Aigues, sont également devenus hors de prix. Même des bleds du sud-Luberon, nettement moins beaux, comme le Puy Ste Réparade, la Roque d'Anthéron ou Cadenet, ont franchi la ligne rouge de ce côté-là. Certaines municipalités de gauche en sont arrivées à contruire des logements sociaux réservés aux gens du coin, qui ne peuvent plus se payer un loyer dans le village où ils sont nés. Du coup, les paysans , souvent des viticulteurs, ont l'impression d'être colonisés, et l'ambiance, forcément , s'en ressent, parce que la greffe entre les "pagans" et les bobos ne prend pas.
D'un autre côté, voir des villages en ruines peuplés uniquement de vieilles personnes misérables, ce n'est pas très réjouissant non plus... Que faire ? Ce qui est certain, c'est que le "développement durable" ne semble pas être à l'ordre du jour dans cette région !
Idalie Felix | 5/29/2008
Yavesh> Comme c’est la première fois que vous me commentez, je ne sais comment vous situer.
Etes-vous un lecteur/une lectrice en provenance de l’univers SM ou bien un/une passant/e de KarmaOS ?
Dans le premier cas, je vous dirai que si Sade fait tellement peur, c’est une forme de la crainte que certains ont d’être assimilés, via le BDSM, à ses personnages…
Dans le second cas, je comprends tout à fait que l’on puisse ne pas aimer Sade (si vous saviez le nombre de « classiques » qui m’ennuient à mourir !), qu’il écoeure et dégoûte dans sa monstruosité foisonnante de chapitres, de phrases, de sommets qui vont de plus en plus haut dans la démonstration du crime comme absolu.
A première vue.
Car pour ma part, je le vois comme un grand écrivain, comme un philosophe, un libertaire, un libertin, bref, tout ce que l’on veut de libre.
Liberté. Quelle gageure pour un qui fut prisonnier sa vie durant !
Je connais le livre de Michel Onfray que vous citez, je trouve très réductrice l’analyse qu’il y fait de Sade. Au même moment que paraissait cet ouvrage, Elisabeth Roudinesco publiait « La part obscure de nous-mêmes (Une histoire des pervers) » chez Albin Michel.
Pour aussi critique qu’elle soit, je préfère sa lecture de Sade car elle n’est ni aussi simpliste, ni aussi « épidermiquement » élémentaire que l’est celle de Michel Onfray.

PS : Je n’ai jamais prétendu que Sade écrivait sur l’amour. Loin s’en faut !
Et si j’espère inciter à le lire, je ne pense pas néanmoins qu’il puisse plaire à tout le monde…donc je suis parfaitement en phase avec vous.
Oubliez-le, vous avez raison..
;-))
AURORA | 5/30/2008
Lady> Heureuse de vous relire.
A moins de naviguer par Firefox, il est presque impossible de faire un commentaire sans faute de frappe sur KarmaOS puisque sous IE on ne voit pas le cadre dans lequel on « frappe ».
Donc, no soucy…
AURORA | 5/30/2008
Blown> Mon commentaire chez toi était une boutade, j’avais laissé exprès le smiley du sourire !
AURORA | 5/30/2008
Chère Idalie> Vous êtes décidément une mine inépuisable de renseignements sur tout…
Et quel « état des lieux » vous nous faites ici !

Signé : une qui met un accent aigu sur « Luberon » mais qui ne le fera plus !
AURORA | 5/30/2008
Aurora, en ce qui concerne l'aspect liberté de Sade, il s'agit de sa liberté à lui, pas celle des autres. Il impose ses choix car, noble de naissance, il possède le pouvoir.
Sade est liberticide, c'est inexcusable.
Si ma liberté efface celle de l'autre en s'imposant contre son gré, il n'y a de liberté pour aucun.
Qu'une personne choisisse la soumission, RàS, que le liberticide devienne chasseur et ne reste pas simplement le récipiendaire respectueux de la soumission il devient un Fourniret.
Qu'enfin certains tentent de retrouver dans une écriture provocatrice une poésie, c'est leur choix, mais l'accumulation, primitive et impossible, sadienne ne la transforme pas ipso-facto en une geste poétique recevable. Certes un coup, fouet, fessée... peuvent ouvrir une perspective érotique, certaines accumulations monter vers un poème, toutefois, je crédite Onfray d'une approche objective, à trop en faire on tue le sujet. A Sade que je renvoie aux oubliettes, je préfère Réage qui malgré ou grâce à la soumission parle de bonheur partagé.
Et j'ai bonheur à vous lire.
yavesh | 5/30/2008
Yavesh> Dans vos premières lignes, vous mettez vos pas dans les pas d’Onfray.
« Il impose ses choix car, noble de naissance, il possède le pouvoir. »
On va dire que c’est en effet le point de départ de sa théorie sur Sade qui, dans son développement, devient féroce mais aussi férocement erronée.

Il faut voir tout d’abord qu’il examine Sade très brièvement et requiert contre lui en mêlant la vie et l’œuvre sans distinguo (mais c’est le malheur d’Onfray depuis quelques années -voir ses « cours » à l’Université Populaire de Caen- de procéder par raccourcis afin de « mettre « l’analyse philosophique à la portée de tous »)
Il montre Sade d’un point de vue « politique » basé sur des notions politiques de notre époque. Son Sade « féodal contre-révolutionnaire » est une expression qui ne prend sens que de nos jours et qui, de plus, ne s’appuie que sur des arguments qu’il n’est pas besoin d’être Onfray pour mettre en lumière. Du Sade de bazar, si vous préférez. Ce que n’importe qui pourrait dire à première vue.
Raymond Jean dans « Un portrait de Sade » (tout un livre et non un exposé de quelques pages) démontre, lui, que Sade crut sincèrement en la Révolution Française et s’y engagea.
Mais il le situe dans la perspective historique de la Révolution et non celle du XXIème siècle.
Onfray instruit aussi un nouveau procès de Sade sur les « crimes » qui lui furent reprochés : des orgies avec des prostituées « non consentantes » pour blasphémer comme il le leur demandait ou pour être battues et pour le battre (puisque le Marquis jouait sur les deux tableaux), la fameuse affaire pour laquelle lui et son valet Latour furent condamnés à être pendus sur dénonciation d’une prostituée pour avoir pratiqué entre eux deux l’alors « crime de sodomie »(active et passive) et enfin l’affaire des jeunes filles de Lacoste engagées comme domestiques par Sade et son épouse et ensuite entraînées à la débauche.
Elles avaient entre 15 et 18 ans, certes, étaient des filles du peuple, oui, mais en ces temps, on n’avait pas cette notion d’âge de la majorité sexuelle et de plus, Sade n’en a occis aucune.
Tout comme il n’a jamais occis personne.
C’est ici que votre rapprochement avec Fourniret est totalement déplacé et me choque profondément.

Dans ce que Sade a écrit, Onfray s’attarde surtout (oubliant des textes comme « Aline et Valcour ») sur les « 120 journées de Sodome » où il pointe du doigt un Sade « fasciste » et la description d’un univers précurseur des camps allemands à venir.
J’avoue être restée ahurie par cette démonstration très circonstanciée où je retrouvais « quelque chose » que je connaissais bien tant il me semblait, puisqu’il en reprend le plan exact, la structure, l’essence (mais tout de travers), qu’Onfray avait incroyablement mal compris le film de Pasolini, « Salo ».
Pasolini avait adapté -de façon bien téméraire, il faut le dire- les « 120 journées » en les replaçant dans le contexte de la République Mussolinienne pour dénoncer le fascisme. Mais lui voyait en Sade le précurseur… de cette dénonciation du fascisme, de tout état autoritaire en fait.
Comme quoi, des lectures de Sade, il y en a, tant et tant…
Et puis, je note aussi le revirement d’Onfray qui, dans ses écrits jusqu’à son « Traité d’athéologie » s’appuie sur Sade et loue son ardeur à combattre la religion, pour le démolir subitement quelque temps plus tard…Cela aussi me laisse bien perplexe.

Enfin, vous me parlez de Réage et, sincèrement, je ne vois pas le rapport entre elle et Sade.
Si ce n’est que ni chez l’un ni chez l’autre, il n’y a de soumission « comme un bonheur partagé ».
Chez Sade, on n’en est pas encore aux temps de « nommer » la soumission et je ne crois pas d’ailleurs qu’il se serait plu à ces jeux-là, et chez Réage, où est le bonheur ?
Si ma mémoire est bonne, l’ »Histoire d’O » a deux fins.
L’une dans laquelle O « décida de mourir et Sir Stephen y consentit ».
L’autre, dans le volume « Retour à Roissy », où elle se prostitue…
Ou alors, c’est que vous et moi n’avons pas la même conception du bonheur.
De plus, si l’ « Histoire d’O » peut rester à ce jour une Bible pour quelques illuminés mystiques du BDSM, l’œuvre de Sade n’a pas cette fonction, ne l’a jamais eue…
AURORA | 5/31/2008
Aurora, merci pour cette grille de lecture, toutefois, j'en reste à ma grille initiale ; j'aime ceux qui mettent en accord de cogito et la praxis, le repérage d'un double discours me fait fuir ou combattre. Et on ne peut aisément écrire une chose penser autrement et faire son contraire, c'est mon côté mono maniaque. Cela dit surtout ne changez rien, continuez à éclairer votre chemin, il m'arrive souvent d'y trouver une véritable émotion.
yavesh | 5/31/2008
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