pour moi le 1er mai chez toi : muguet de cire bon 1er mai à toi ma belle continuons...
jeanne
| 5/1/2008
Heureux premier mai ensoleillé à vous, cara, gardons le poing fermé haut levé !
Idalie Felix
| 5/1/2008
Ce que je vais écrire n'engage que moi. Les situations sociales, societales, économiques, les énormes disparités de mai 2008 feraient presque passer mai 68 pour du petit lait. Mais comment s'y prendre aujourd'hui avec l'individualisme ambiant ?
Joel Faure
| 5/1/2008
Cher Joël,
1968, 2008 Ces deux périodes ne sont historiquement pas comparables, il faut insister sur ce point. Pour ce qui est de la situation actuelle, vous avez raison. Absolument. A première vue, nous sommes assis sur une poudrière et pourtant rien ne bouge.
Aujourdhui, il faut bien voir deux choses. La première est que la « classe ouvrière » a disparu. Or, elle était active, structurée, solidaire. La mosaïque sociale des plus défavorisés qui la remplacée est disparate et non organisée. Les syndicats nont presque plus dadhérents. Ce nest pas tout à fait innocent. De petites grèves symboliques en négociations dans lesquelles ils ont peu à peu tout lâché, ils suscitent la défiance. Javoue être la première à les regarder de travers même si je massocie toujours à leurs actions, (avec le sentiment de me « faire avoir »). Et puis, cest bien la CGT qui a fait « capoter » 68, les ambiguïtés syndicales ne datent donc pas dhier
La seconde est que les gens en 2008 ont peur, aussi peur que louvrier que je cite dans ma note avait peur des chefaillons. Quand ils nont pas peur des boucs émissaires quon leur désigne (lélection italienne sest gagnée récemment sur la manipulation de la terreur et de la haine que la présence des « extra-communautaires » éveille), ils ont peur pour leur emploi, leur avenir Peur au point davoir élu Sarko-Providence lan passé. Et au bout dune année, peur de perdre « tellement » quils baissent les yeux pour faire mine de ne pas voir que chaque jour, ils se résolvent à accepter de perdre « un peu » et quau bout du compte, laddition sera tout de même égale au fameux « tellement ».
Lindividualisme (je sais que cest lune des principales accusations que Sarkozy porte contre « les héritiers de 68 ») ? Mais ce nest pas forcément un défaut, cela peut être une qualité, la preuve dun esprit critique. Et ce nest pas fatalement le synonyme de légoïsme : lindividualisme nempêche pas dagir en chur quand le besoin sen fait sentir. Dans lémission que je relate ci-dessus, lItalienne concluait par ces mots :
« Je ne sais pas si je me définirais comme militante. Je fais des choses... Militante, cest lidée que quelquun doit suivre une ligne politique et des préceptes. Moi, ça, cest pas trop mon genre. Je fais ce qui me semble être juste au moment où je le fais. »
Je me sens très proche delle dans ce quelle dit (et je peux même -sourire- appliquer ces phrases à mon BDSM) et je ne me sens pourtant aucunement démotivée pour laction
Comment sy prendre ? -demandez-vous Jai confiance dans le fait que tôt ou tard les gens naccepteront plus que lon se fiche deux. Si ce printemps ne donnera rien selon moi, il se peut que lautomne à venir soit, lui, nettement plus chaud. Et sinon, ce sera pour le printemps prochain avec la seconde « saignée » chez les fonctionnaires, surtout dans lEducation Nationale où lon va vers un carnage
Ceci nengageant que mes dons de voyance, évidemment
AURORA
| 5/1/2008
Comment s'y prendre ?
"Si je suis descendu, je ne regretterai rien. La termitière future m'épouvante et je hais leurs vertus de robot. Moi, j'étais fait pour être jardinier" a écrit Prévert. Et bien, nous y voici, dans son futur. Nous y voici sur cette termitière...
Je suis très pessimiste sur l'avenir du genre humain. Ce matin encore, (comme presque tous les matins finalement, la radio me rappelle que tout ça va mal finir) a été évoqué le souvenir de Stefan Zweig qui a écrit des choses remarquables et s'est suicidé devant la montée du nazisme. Bien sûr, nous n'en sommes pas là, mais...
Moi aussi, je fais des choses, comme l'Italienne de votre émission. Je reprends à mon compte mot pour mot ce qu'elle dit.
Si je suis fondamentalement pour les vertus du travail, si je porte le plus grand respect pour l'ouvrier et son ouvrage, je n'ai jamais adhéré à un syndicat. Je crois plus en la force d'un instant, d'un dialogue.
Mes fatigues ne me permettent plus que d'inventer des "contre-univers" destinés à compenser ce que l'histoire n'a pas su, ne sait pas, ne saura pas nous donner...
Joel Faure
| 5/1/2008
Cher Joël,
Si c'était possible ici ( s'il y avait le smiley adéquat dans la petite liste), je vous aurais volontiers offert un second brin de muguet pour ces mots... Chacun d'entre nous apporte comme il peut, comme il veut, sa pierre à l'édifice. Et je ne suis pas pessimiste: un de ces quatre, on finira bien -de caillou à caillou- par se faire passer la nouvelle que sous les pavés, il y a toujours la plage !
AURORA
| 5/2/2008
Juste pour dire le plaisir de vous retrouver de nouveau sur la brèche de la pensée et de la parole. la lutte continue / lotta continua ! Jean
bon 1er mai à toi ma belle
continuons...