Alain Robbe-Grillet pour son film Gradiva dans l'émission Esprits Libres de France 2, vendredi 11 mai 2007.

L'émission de G. Durand est, en général, faiblarde, même quand les invités sont intéressants. C'est le principe même du "zapping" intellectuel qui le veut : rien n'est approfondi faute de temps, comme si le spectateur était trop sot pour réfléchir plus qu'un quart d'heure sur le mm sujet. Et pourtant Durand est loin d'être bête : je l'ai rencontré il y a qq années au festival de Cannes (dans une autre vie...) : c'est un homme cultivé et fin. Mais le media est plus fort que celui qui l'anime, dirait-on. Il reste "Bateau Livre" de Frédéric Ferney , le dimanche matin sur la 5, et surtout la remarquable émission de Philippe Lefait,"Des mots de minuit", à 1 h du mat' en fait sur France 2, quelle honte ! Voir http://desmotsdeminuit.france2.fr/
Je signale aussi une pétition de "la maison des écrivains", pour de véritables émissions littéraires à la télévision, sur
http://www.maison-des-ecrivains.asso.fr/derniere.asp

Télé zapping ? oui mais à la mode de l'éternel retour. Je crois (je vais faire l'exercice cette semaine) que si je fais le tour des chaînes TV chaque soir vers 22h je tombe chaque jour de la semaines soit sur Cauet, soit sur Fogiel, soit sur les deux. Mêmes types d'invités , mêmes platitudes, mêmes rires sarcastiques ou grassouillets , mêmes questions et pourtant mon programme me garantit que les sijets des émissions sont différents.En détaillant les plateaux (et je ne parle pas ici de Robbe-Grillet, pour lequel jen'ai pas votre enthousiasme mais qui est un monument),en listant les invités ordinaires des ces talk-shows (spectacle de parlottes ?) je repense à une publicité des années 80. Deutx marseillais vêtus comme dans un film à la Pagnol dissertent de la qualité d'olives ou d'anchois en conserve et surtout de l'excellence de la maison qui les produit. Et ils assènent leur argument final :" Maison X, réputée pour sa....réputation". On en est là sur les chaînes de télévision : on ne passe pas en télé parce qu'on est célèbre, on est célèbre parce qu'on passe à la télé. Et du coup on y retourne.

ARG a été majestueux, magistral et "incoupable" devant Guillaume Durand. Il a surtout fait preuve de beaucoup de détachement, qualité qui permet une meilleure communication. C'est sans doute aussi le privilège de l'âge. (Il a quatre fois vingt ans.)
Merci chère Aurora de m'avoir associé à ARG dans votre note.

Ahahah. Comme quoi, le vieux monsieur a bien cerné le Durand...

Pour en revenir à cette histoire de '68 qui, bien que n'ayant pas l'age, me heurte depuis un certain meeting.

Ce que l'on apelle Mai 68 est dans l'imagerie populaire considérée comme la libération des moeurs. Enfin, l'homme est libre. Il s'affranchit des lois, tabous et autres carcans sociétaux, pour vivre sa vie comme il l'entend. VW à grosses fleurs, Dylan, Marjeanne & taches de sperme, façon "La Baleine Blanche" de lanzman.

Pourtant, c'est bien plus que cela ... oserais-je dire que ladite libération n'est qu'un épiphénomène ?

Mai 68, c'est surtout et avant tout, le plus vaste mouvement social depuis les années 30 ; époque des fameuses bycyclettes et des congés payés.
Sauf que, en 68, i ln'y a pas eu d'avancée sociale. Ce n'est pas faute d'y avoir eu mobilisation.

Il est trop souvent oublié que mai 68 c'était avant tout une grève générale, même si les étudiants mobilisaient les médias. Tout un pan de la société civile revandiquant pour des avancées sociales, et surtout, un dialogue entre les gens. Des barrières qui s'effondrent, et une fraternité entre "castes" sociales.

C'est ça, mai 68. Et c'est bien pour ça que la droite dure a nécessité de le faire oublier : il ne faudrait pas qu'il reviennet à l'idée des gens de se retrouver pour communiquer entre eux.
Il vaut mieux propager l'idée de "chienlit" de mai 68, que ce n'était que l'histoire d'une bande d'excités en mal d'"éclate".

http://www.monde-diplomatique.fr/2005/03/ROSS/11990
Voire aussi l'excellent ouvrage de la même Kristin Ross : "Mai 68 et ses vies ultérieures / Complexe". Je n'ose mettre l'ISBN, il vient tout juste -- semble-t-il -- d'être réédité.
http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=84&ida=6017