BDSM: Masochisme, Orgueil et Préjugés.

bonjour Aurora,

J'aime bien ce texte que vous avez écrit sur ce personnage, "P". C'est une "Rencontre" que vous évoquez avec beaucoup d'exactitude, même si j'ai bien compris qu'elle était virtuelle.

Ce qui m'a interpelé c'est votre emploi du mot "orgueil". Il me semble que j'aurais employé "fierté", mais vous aimez trop le langage pour vous être méprise...
Ces quelques mots, surtout parce qu'ensuite vous écrivez "Le masochisme est une forme de l?orgueil et n?a, finalement, que bien peu (ou rien) à voir avec la soumission [...]" ; et précisément, depuis longtemps, je pense qu'une soumission n'est belle et émouvante que lorsqu'elle est baignée de fierté.

Voilà !

Bon week end à tout le monde.

Amandier

dans les coulisses du plaisirs, les motifs dirigents les actes ...

Certes, c'est de l'orgueil. Pas de la fierté. Aucune raison d'être fier de ce qu'on est, pas plus d'être masochiste que d'avoir les yeux verts ou d'être Français (et même d'être Marseillais, n'en déplaise à mes amis supporters de l'OM...). C'est de l'orgueil pur, même : jouer avec les limites, avec sa peur, avec son propre courage, avec sa confiance, et chercher si on sera assez forte pour les dépasser dans les bras de l'Aimé -- tout en sachant que oui, on le sera, pour Lui bien sûr on le fera, mais aussi pour soi.

Vous m'ouvrez un nouveau courant de réflexion... merci :)

Bonjour Aurora,

Malgré toute l'envie que j'ai de répondre en détail, cela m'est impossible.

Theodor Reik, dans son ouvrage "Masochism in Modern Man" (1953), a longuement développé la question du "facteur provocateur" , du "paradoxe" et les notions hautement teintées de psychanalyse "d'amour du moi, d'orgueil blessé et de réhabilitation anticipée". Personnellement, je ne souscris pas du tout à ces théories (je suis viscéralement anti-psychanalyse), mais elles ont eu un écho considérable dans le monde scientifique et médical. Et rejoignent de très très près ce que vous évoquez en disant : "Le masochisme est une forme de l?orgueil et n?a, finalement, que bien peu (ou rien) à voir avec la soumission, du moins telle que la pensent et la voient tous ceux qui en remplissent des pages".

Si vous ne craigniez pas de vous empoisonner en lisant les thèses de Reik, son essai est disponible à la Bibliothèque Scientifique Payot (ISBN 2-228-89359-5).

Bonne journée et bonne correspondance ;)

miriam

> Idalie Felix ; du coup suis allé voit M. Larousse !
Fier : orgueilleux !!
Orgueil : estime excessive de soi !!!!
Bon, admettons...

Peut-être mettais-je une notion dans la fierté qui ressemblait plus à la "dignité", c'est possible.

Alors je serais vraiment en désaccord avec tout le monde ?
Don Quichotte-Amandier ??

Idalie, il y a matière à être fière (ou orgueilleuse ?) d'être ce que l'on est, si, je pense. De "devenir ce que l'on est" aurait dit Nietzsche. On peut aussi "ne pas devenir".

El là j'ai un souci avec la notion d'orgueil : certaines "soumises" sont empêchées de vivre leur soumission, précisément entravées par un orgueil...
"mal placé" l'orgueil alors ??

Amandier

Amandier> Je crois que nous ne parlons pas de la même chose.
Et tout ce que vous dites est juste. Mais en ce qui concerne la soumission.
Le masochisme, ça se situe ailleurs.
Je suis moi aussi, comme Miriam, allergique à la psy mais je trouve qu'Idalie dans ce qu'elle dit très clairement et très simplement met dans le vif du sujet.
Je la cite:

"...tout en sachant que oui, on le sera, pour Lui bien sûr on le fera, mais aussi pour soi."

"Mais aussi pour soi."
Dans la vision largement et communément répandue de la soumission, ce "mais aussi pour soi" serait de trop.
Pas dans le masochisme.

Amicalement.