Photo \302\251 Marcus Ranum
Ce texte ne parle que de nous. Il ne se veut en aucun cas une r\303\251flexion sur un mode de vie qui serait exemplaire. Que celles et ceux qui vivent autrement ne se sentent pas vilipend\303\251s, conspu\303\251s ici.
Il fut un temps jadis o\303\271 ni Toi, ni moi n’\303\251tions fid\303\250les en amour. C’\303\251tait avant notre rencontre. Incompl\303\251tudes peut-\303\252tre. Vagabondages aussi. Le fait est l\303\240 pourtant.
Je me demanderai toujours d’o\303\271 nous vint d\303\250s la premi\303\250re emprise cette rage partag\303\251e d’exclusivit\303\251. Tu dis que c’est le fait d’avoir rencontr\303\251 \302\253 la persona giusta \302\273, la bonne personne, comme on le dit en italien.
C’est sans doute vrai.
Le BDSM aussi qui exacerbe cette notion par le double rapport de l’appartenance et de la possession.
Et ce n’est sans doute pas un hasard si les cordes sont dans nos pratiques f\303\251tiches, alors que les cha\303\256nes et les menottes sont dans nos jeux plus inventifs.
La corde, c’est le lien, le lierre\302\205 C’est la bivalence de l’attachement.
Certains n’y voient que de l’esth\303\251tisme, une prouesse, la d\303\251monstration d’un talent manuel. Il est vrai que cela arrive. Le shibari tend \303\240 devenir spectacle m\303\252me en France.
Mais, dans notre cas, l’encord\303\251e est surtout une femme qui se laisse attacher sans \303\252tre passive et l’encordeur un homme qui attache sans faire du simple bricolage. Et les deux sont en fait des gens attach\303\251s l’un \303\240 l’autre. Tr\303\250s attach\303\251s m\303\252me.
Nos cordes sont devenues le symbole de notre union, l’image de notre fid\303\251lit\303\251.
Si un fil se rompait, ce serait \303\240 jamais. Nous savons l’un comme l’autre qu’aucun de nous deux n’a le droit de \302\253 se manquer \302\273 comme on dit par chez nous.
Une fois, une seule, serait la fois de trop. La trahison fatale.
PS : Le \302\253 dark side \302\273 du lien \303\251tant parfois la jalousie (la mauvaise, la soup\303\247onneuse), nous rompons dans la hargne au moins une fois par semaine.
Pour rien, bien entendu (un ticket de bus, un mot ind\303\251chiffrable sur un papier froiss\303\251).
Comme Il a de la voix et que j’ai de l’acidit\303\251, je vous laisse imaginer\302\205
Mais bon. "Jusqu'ici tout va bien".
Nous sommes accord\303\251s. Nous sommes encord\303\251s.