Connexion    
auroraweblog
2 138 Articles
18 975 Commentaires

Années

2003 170
2004 464
2005 361
2006 328
2007 264
2008 160
2009 236
2010 100
2014 4
2015 47
2016 4
auroraweblog

BDSM RENTREE LITTERAIRE : "FRAPPE-MOI" - MELANIE MULLER - EDITIONS BLANCHE - 2005 -

                             

     

    Les adultes peuvent lire aussi le point de vue de Bricabrac sur ce m\303\252me livre ici .

     

    Il me faut avant tout pr\303\251ciser que je n’aime pas la litt\303\251rature \303\251rotique  ( ce qui est publi\303\251 sous ce \302\253 genre \302\273 ) mais que j’aime l’\303\251rotisme dans la litt\303\251rature. La nuance est de taille.

    C’est l’exacte cloison qui s\303\251pare, par exemple, un Gilles Saint Avit d’un Alain Robbe-Grillet.

     

    C’est parce qu’il a choisi de se classer dans les ouvrages de litt\303\251rature \303\251rotique, en se calquant \303\240 tort sur tous les canons du type, que \302\253 Frappe-moi \302\273 de M\303\251lanie Muller qui sort ces jours-ci aux Editions Blanche est, \303\240 mon sens, un roman rat\303\251.

     

    Cela commence mal d\303\250s la \302\253 prise en main \302\273 chez le libraire : titre tapageur, bandeau de couv’ tape \303\240 l’\302\234il, tout est fait pour commercialiser \303\240 outrance cette sortie d’un \302\253 premier roman \302\273.

     

    \302\253 Roman \302\273, c’\303\251tait d\303\251j\303\240 bien, pourtant !

    Apr\303\250s avoir \303\251t\303\251 accabl\303\251s de \302\253 r\303\251cits \302\273 BDSM depuis les vingt derni\303\250res ann\303\251es avec tout ce que ce mot sous entend de vrai ou de faux ( plut\303\264t de faux ) v\303\251cu, un roman \303\251tait le bienvenu.

     

    \302\253 Roman \302\273, c’est ouvrir le libre cours \303\240 la folle du logis.

     

    Cela tombait d’autant mieux ici qu’au fond, \302\253 Frappe-moi \302\273 est la narration d’une folie. Presque ordinaire.

    Une femme dont on ne sait rien rencontre via le t\303\251l\303\251phone ( on n’en saura pas plus ) un homme dont on ne sait rien non plus.

    Leur relation d\303\251bute ainsi , bascule tr\303\250s vite dans la Domination/soumission et, tandis que l’homme s’abstrait peu \303\240 peu de celle-ci, effray\303\251 peut-\303\252tre par la puissance des sentiments qui se reportent sur lui, la femme ( la narratrice) s’enfonce et s’ab\303\256me dans cette passion destructrice qui en vient \303\240 se fonder sur la pure d\303\251pendance, physique, morale.

    Cette d\303\251pendance va l’amener jusqu’\303\240 finir par appliquer le vieil adage \302\253 Si je t’aime, prends garde \303\240 toi \302\273 dans ce que Thanatos peut lui souffler de plus violent \303\240 l’oreille.

     

    Voici ce qu’il me reste de ce livre trois jours apr\303\250s l’avoir fini. Un sentiment tr\303\250s partag\303\251.

     

    L’histoire en soi est loin d’\303\252tre inint\303\251ressante. Peut-\303\252tre m\303\252me \303\251tait-ce la premi\303\250re fois que ce th\303\250me de la d\303\251pendance dans les rapports D/s \303\251tait aussi clairement abord\303\251.

    On se prend \303\240 r\303\252ver de ce que ce roman aurait pu \303\252tre. Mais qu’il n’est pas.

     

    Car sur ses 169 pages, on est quasiment abreuv\303\251s seulement des classiques sc\303\250nes \302\253 hot \302\273 et de tous les poncifs BDSM.

    Rien ne nous est \303\251pargn\303\251 dans l’action (Il me fait ci, il me fait \303\247a/Il me fait faire ci, il me fait faire \303\247a/ Il me pr\303\252te, il me donne, il me vend/A un homme, \303\240 des hommes, \303\240 une assembl\303\251e des deux sexes/Je lui am\303\250ne une autre femme, il m’am\303\250ne une autre femme etc.) ni dans le vocabulaire (Il me dit ci, il me dit \303\247a/Je ressens ci, je ressens \303\247a) . Tout le catalogue, toute la nomenclature d\303\251filent. Cela devient vite ennuyeux. D’autant plus que le moteur Muller s’essouffle rapidement dans cette succession de flashs. Panne d’essence. De sens aussi.

     

    Pourtant, une phrase s’\303\251chappe de temps \303\240 autre, petit bonheur d’\303\251criture et s’en vient, vagabonde, nous faire penser \302\253 Ah ! Il y avait l\303\240 un fil \303\240 poursuivre\302\205 \302\273.

     

    Quant \303\240 r\303\251pondre \303\240 la traditionnelle interrogation de ces cas-l\303\240 ( livre de femme ou livre d’homme ? ), je ne saurais trancher de fa\303\247on convaincue.

    Il y a \303\240 l’\303\251vidence des moments o\303\271 l’on en vient \303\240 douter de l’unit\303\251 du style. On se demande s’il n’y a pas eu un peu de rewriting sur telle sc\303\250ne ou telle autre.

    Histoire de\302\205

    Histoire d’O ?

    Et cette \302\253 savante mise en mots cliniques \302\273 n’est pas, on le devine, dans les meilleures parties de l’ouvrage.

     

    Pour conclure, je ne peux \303\240 ce jour recommander cette lecture.

    16 euros chez Virgin, comme je les ai pay\303\251s, c’est beaucoup trop pour un tel livre.

    L’ann\303\251e prochaine, lorsqu’il para\303\256tra en poche, le rapport qualit\303\251/prix vaudra alors la peine d’aller y lire entre les lignes ce qui, h\303\251las, n’ a pas \303\251t\303\251 \303\251crit.

    En attendant, les excellents \302\253 Carnets d’une soumise de province \302\273 de Caroline Lamarche, comme je l’ai d\303\251j\303\240 \303\251crit ici, viennent d’\303\252tre r\303\251\303\251dit\303\251s en Folio\302\205

     

    Je n'ai pas choisi d'extrait de "Frappe-moi" comme j'ai l'habitude de le faire pour les autres livres que je commente, mais seulement une de ces phrases \303\251voqu\303\251es plus haut, dont la musique peut se prolonger en nous...en notes de regret, malheureusement, pour ce premier opus...

     

    \302\253 Mon corps n’est plus soumis \303\240 tes punitions seules, il se plie \303\240 mon orgueil, qui, lui, s’accro\303\256t sous les coups. \302\273

     

    M\303\251lanie Muller - \302\253 Frappe-moi \302\273 - Editions Blanche \302\226 2005 \302\226

     

     

     

     

     

    tags technorati :
     
    AURORA | 5 | 8/31/2005
    Bonjour,

    Je me permets de venir vous informer que ma Maitresse (Maitresse S.) a choisi d'exhiber mon éducation sur le net à l'adresse suivante : http://soumisjanus.canalblog.com

    Vous y verrez mon dressage de façon quotidienne.

    Très respectueusement,

    soumisjanus

    soumisjanus | 9/1/2005
    janus>
    Je n'ai rien à priori contre le fait que vous soyez venu ici faire un peu d'auto-promotion pour votre blog tout neuf, bien que selon moi, la note ci-dessus ne s'y prêtait guère.
    En général, les gens m'écrivent par mail et je décide ou non de publier un post sur leur blog si celui-ci me plaît.

    Je me suis cependant permis de republier votre commentaire sans votre adresse mail qui y figurait en clair et ce dans le but de vous éviter les spams que les "rats du net" qui balayent par robots interposés n'auraient pas manqué de dévorer toute crue!

    AURORA
    AURORA | 9/1/2005
    aurora,
    pourrais tu s'il te plait me dire,
    ce que tu entends par passion, en quelques mots.

    bisous dame

    @ +
    Blownblue | 9/1/2005
    Blownblue,

    Je suppose que, vu mon post, tu veux parler de passion amoureuse. Ce qui me vient à brûle-pourpoint, ce sont quelques phrases du texte de Annie Ernaux « Passion simple » ( Folio ) qui résument assez bien ( mais en mieux écrit !) l?histoire du livre commenté dans ma note.

    « A partir du mois de septembre l?année dernière, je n?ai plus rien fait d?autre qu?attendre un homme : qu?il me téléphone et qu?il vienne chez moi. J?allais au supermarché, au cinéma, je portais des vêtements au pressing, je lisais, je corrigeais des copies, j?agissais exactement comme avant, mais sans une longue accoutumance de ces actes, cela m?aurait été impossible, sauf au prix d?un effort effrayant ; C?est surtout en parlant que j?avais l?impression de vivre sur ma lancée. Les mots et les phrases, le rire même se formaient dans ma bouche sans participation réelle de ma réflexion ou de ma volonté. »

    Il est évident que « l?état de passion » meurt ( pas toujours dans la tragédie). Annie Ernaux le définit d?ailleurs à la dernière page du livre cité comme « le luxe pour un homme ou pour une femme ».
    L?amour, lui, reste parfois au-delà de la passion et s?inscrit alors dans la durée.
    Mais il peut aussi y avoir amour sans passion préalable.

    Et puis, il y a les autres « passions », celles qui se transcendent et se subliment dans l?art. La « grande » peinture est, par exemple, pour moi l?expression d?une passion.

    Amicalement,

    AURORA




    AURORA | 9/1/2005
    Qu'il est bon de lire votre billet du jour.
    Je trouve aussi la littérature classée XXX gonflante, sans originalité et convenue... sans parler des clichés qui s'enfilent comme des perles...
    Tandis que dans l'autre, dans celle que l'on pourrait nommer inclassable, qu'elle soit blanche ou noire, l'érotisme nous surprend... et frappe notre imagination (façon de dire!)... comme dans "la confusion des sentiments" pour n'en citer qu'un.
    Stéphane | 9/1/2005
    KarmaOS