BDSM : L'ENCYCLOPEDIE BDSM D'AURORA 104 M COMME MALLETTE ...
M COMME MALLETTE ...
Pour être crédible, en toute chose et peut-être dans les sexualités alternatives plus qu’ailleurs encore, il faut un recul nécessaire et beaucoup de distance, une distance salvatrice qui peut prendre la forme de l’ironie.
De toutes les façons d’ « être » sexuellement, il est certain que c’est le BDSM qui demande le plus d’accessoires.
Au quotidien, lorsqu’on n’a pas la chance de posséder son donjon, tout va bien tout de même. Il suffit d’une énorme malle bien cadenassée dans la chambre des parents.
Mais dès qu’il s’agit de sortir, en club notamment, voilà que se fait jour la nécessité de la mallette du Dominateur.
Ah ! La mallette du Dominateur, c’est tout un pan du folklore BDSM. C’est qu’il en faut des choses : les cordes, le bandeau, le bâillon, les menottes, les pinces, le fouet, les cannes et martinets, la hache, la scie ( Mais non ! les deux dernières, je vous rassure sont les intruses de la liste, juste histoire pour moi de vérifier que vous ne piquiez pas du nez sur votre PC
).
Cela dit, la mallette du Dominateur pèse une tonne : celle que vous voyez en photo est la nôtre dans sa version la plus « light », façon mallette de week-end
Vous nous plaignez déjà ? Vous avez raison !
C’est M. qu’il faut plaindre : il a la galanterie de ne pas m’obliger à pousser le rôle de soumise jusqu’à la porter !
D’ailleurs, à ma connaissance, bien peu de Dominateurs le font. Il y a dans la mallette du Dominateur une façon de s’affirmer qui pour ceux qui misent beaucoup sur le « paraître » (et ils sont plus que nombreux) donne un certain style à défaut d’un style certain.
Je voudrais vous raconter une anecdote : lors d’une sortie dans un club parisien à la fin de l’année passée, le hasard nous a mis en contact avec ce jeune couple qui tient cette année le haut du pavé du vedettariat BDSM.
Qu’en dire sinon que la naïveté très spontanée et de bon aloi qu’on aurait pu leur accorder était déjà rongée par ce côté « star system » ?
M. venait de réussir sur moi un fort joli bondage élaboré.
Parenthèse : Le jeune monsieur du couple a cette même spécialité qui, dit-on, est son signe distinctif à lui
Toujours est-il qu’il nous aborda alors et se lança dans la présentation de sa mallette à M.
Ses cordes venaient , disait-il, de la plus lointaine Asie par transmission directe en filière et elles avaient toutes les qualités. Nous n’allions pas le contredire même si le modèle en question est en vente aussi dans la grande surface la plus connue du SM parisien
Nous fûmes séparés par de nouveaux arrivants venus les saluer, lui et son épouse, comme on l’imagine, avec la plus grande des déférences.
M. en profita pour monter l’escalier qui conduit au lieu où l’on se rend pour « expulser le superflu de la boisson », comme le dit fort joliment Molière.
Après quelques secondes, voici mon Dominateur oscarisé 2003 qui se retourne vers moi et me demande où est passé mon Maître
Je lui explique la situation, il est déçu de ne pouvoir continuer immédiatement son étalage et semble-t-il, au regard qu’il pose sur moi, encore plus surpris par ma liberté de ton.
Il soupire alors et me chuchote :
« C’est vrai que vous, les soumises, vous n’avez pas ce problème, vous amenez votre pot pour faire en public. »
??????????????????????
Soumise = Pipi public ?
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Là, c’est moi qui suis surprise et qui dois me mordre les lèvres pour ne pas éclater de rire.
Tiens, je me vois bien recycler ainsi le pot que mon fils a abandonné depuis quelques années et le transporter dans mon sac à main ou pourquoi pas, chouette idée, le rajouter dans les effets qui bourrent la mallette de mon Dominateur
Et si d’aventure, cela l’empêchait de la fermer, je pourrais toujours y rajouter une voilette noire et m’en faire un couvre-chef très « dress-code » .
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