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Cet été-là (ou Comment l'écriture me quitta)...

L'angoisse de la page blanche

                                                        Photo venue du web

 
De cet été où l’écriture s’en alla parce que je sais que c’est le seul moyen pour qu’elle revienne.
Et elle reviendra !
 

Voici que tout est prêt : j’ai retrouvé mes notes de 2010 à 2014 et leurs illustrations.

Ce sont, malheureusement, vos commentaires qui vont pâtir de mon « reblogging » : comme je n’avais que mes brouillons de « Word », tous vos propos qui m’ont été si chers lorsqu’ils vinrent honorer mes textes sont ceux qui payent le prix fort de ce backup. Et j'en suis terriblement orpheline.

Si l’on exclut les trois dernières notes, nous dirons qu’ainsi que se présente ce blog, je vous quitte le 9 août 2010 en vous souhaitant de radieuses vacances et que je ne reviens (ce sera la première note rééditée) que pour vous souhaiter un Joyeux Noël 2010.

Tout le monde comprendra que ce n’est pas un hasard.
Alors, que se passa-t-il cet été-là ?
Ne pas en parler serait le comble de l'hypocrisie.

Précédemment, lors de cette année 2010, M. et moi avions repris notre relation lorsqu’il jugea bon de me rappeler auprès de lui - je ne devais le savoir qu’un peu plus tard - trois jours seulement après sa rupture avec la jeune collègue intérimaire de 29 ans pour laquelle il m’avait quittée en novembre 2009 et quelques mois donc après m'avoir, par téléphone, copieusement abreuvée de leurs prouesses sexuelles, une fort galante manière de me rappeler que, de ce côté-là, nous venions de traverser des années de désert où je ne lui inspirais aucun désir...

Ces « trois jours seulement » étaient une très mauvaise idée et, si j’avais su, je n’aurais pas accepté.

Dès son « coup de sifflet », je le rejoins à Marseille, le bonheur au ventre, avec des désirs de tout reconstruire, de revoir les bases de notre couple, tant celles BDSM que les autres, prête à me mettre au diapason de certains de ses fantasmes à lui que je n’avais pas satisfaits durant les années passées.

De mon propre chef, je lui propose, moi qui avais toujours été contre, de signer un « contrat » et de me faire anneler. De faire ceci, de faire cela (dont je n’ai pas envie de dresser la liste ici)…

L’enchantement est intense d’autant plus qu’il se renouvelle aussitôt.
L’une de ses amies se marie et nous a invités.

En jouant sur les « ponts » et la complicité du psy qui m’a vue si mal pendant si longtemps en ce 2010, je parviens à le rejoindre deux fois coup sur coup à Marseille.
De la collègue intérimaire, il le claironne, il ne sera plus question. Jamais. D’ailleurs, elle a quitté le poste.

Mais le soir du 1er mai, je lui demande de m’envoyer par mail mon bouquet de muguet traditionnel.
Je suis sur le canapé, je lui tourne le dos et il « muguette » donc longuement.
Sauf que, d’un regard, je m’aperçois que « mon » muguet est la première image trouvée sur Google et qu’il l’a accompagnée d’un simple « JTM ».

Par contre, la lenteur de la recherche s’explique mieux. Un autre bouquet de muguet, bien plus sophistiqué, a été adressé dans la foulée à la jeune femme et le message commence par « Mon Bébé »…

Là, tout s’envole ! La dispute est intense. Il déchire le contrat signé de ma main, je déchire celui signé de la sienne. Et les anneaux resteront eux aussi « lettre morte »…

Et nous y revoilà. Rien n’a servi à rien.
Comme en 2008 (de 2008, je reparlerai tout à la fin de mes reblogging, là encore pour expliciter un silence-sur-blog de quelques mois cette année-là et surtout pour donner la chronologie de la situation présente).

Dans les semaines qui suivent, à chaque fois que, comme par le passé, M. est très désagréable, hargneux ou méprisant le soir au téléphone avec moi, j’appelle son travail le lendemain et l’on me confirme que Mme X. a bien été en poste la veille.

L’intérimaire est donc encore là. On l’a rappelée, m’explique-t-il.
Il n’y peut rien, évidemment, mais il me glisse toutefois qu’elle lui a dit qu’elle « aurait préféré qu’il continue sa vie avec n’importe qui mais pas avec moi. ».

On se demande quel portrait il a bien pu tracer de moi à celle qui ne m’a jamais vue… Ou bien on ne se le demande pas!

On continue. Quelques semaines s'écoulent.
M. part rendre visite à son fils aux Antilles. Il m’a donné le jour et l’heure de son retour.
Pas de coup de fil de toute la journée. Il est soi-disant allé chez ses parents.
Mais il se « coupe » en m’expliquant et finit par m’avouer qu’il a déjeuné avec elle parce qu’il lui avait ramené une poupée pour sa fille…

Là, c’est moi qui me le prends, le cadeau. Et en plein dans la face. Comme un crachat.

Il me jure qu’il ne la reverra plus, qu’à travers cette poupée, c’est un pacte d’amitié et d’adieu qui s’est noué.

On approche de mes vacances.
Celles où je vais le rejoindre et que je me souhaite, comme je vous les souhaite alors, « radieuses ».
Mais juste avant mon arrivée, il va disparaître encore un dimanche.
Injoignable.
Il est allé à la plage. Là encore, un tout petit détail ne colle pas.
Il reconnaît après un « emberlificotis » de mensonges qui deviennent de plus en plus surréalistes au fil de la soirée qu’il est allé à la plage avec elle car elle ne voulait pas s’y rendre seule avec sa fille.

Mais il ne la reverra plus. C’était, vous l’aurez compris comme moi, un adieu !!!

Je ne suis d’ailleurs pas certaine qu’il l’ait revue ensuite pendant longtemps. Je sais simplement qu’il l’a revue, là, tout récemment, en 2014 au moins une fois.

Et me voici qui débarque ! Ah ! La belle vacancière qui vient de faire son Bordeaux-Marseille, le cœur battant !!! Car, cette fois, j’en suis persuadée, tout va s’arranger et nous allons voguer tous deux dans notre vaisseau d’amour et de BDSM pour de longues années…

Pas déçue du voyage !
Il est indifférent ou odieux selon les jours.
Deux anecdotes :
Il est lui aussi en vacances mais doit passer au travail chercher un papier. Je l’attends dans la voiture. Quelques semaines auparavant, il a claqué sa portière avec les clés dedans et a dû faire venir un dépanneur.
Il fait chaud dans le véhicule et il tarde vraiment. Je sors, repousse la portière qui, de toute façon, a la vitre ouverte mais je ne la ferme pas.
Lorsqu’il ressort enfin et me voit à l’extérieur, il me hurle sous les yeux ébahis d’une femme de ménage : « Mais qu’est-ce que tu fous là, qu’est-ce que tu as fait avec la portière, connasse ! ».
C’est la première fois qu’il m’insulte ainsi. Je suis sonnée. Détruite.
C’est comme un coup de poing. Il ne s’excuse même pas après avoir constaté qu’il n’y a aucun dégât. Ce n’est que le soir, quand j’en reparle qu’il met l’affaire sur le dos de la chaleur et du fait d’avoir eu peur. Pas plus. J’encaisse le coup.

Quelques jours après, nous allons voir un film et nous sommes garés très loin alors que l’heure de la séance approche. Il crie parce que je ne marche pas assez vite et lorsque je le somme de se modérer, il me vomit d’un trait : «  Je ne peux plus te voir. Je ne te supporte plus ! ».

Je ne me souviens même plus du film. Je suis là, dans ce fauteuil rouge, démolie. Un fantôme…

Le soir, il essaiera de calmer le jeu mais en me déclarant qu’entre « elle et moi, c’est le bordel dans sa tête mais que ce sera moi parce qu’avec elle, c’était une folie ».

Une folie, oui. Elle avait 29 ans. Et un choix vers moi parce que j’étais « vieille ». J’ai bien compris. Choix qui n’allait pas durer.

Ma « vieillesse », j’allais la payer au prix fort dans les années qui suivirent et je viens de la payer pour la dernière fois tout récemment. Et dire que c’est lui qui avait douze ans de plus que moi…

Mais reprenons le fil de l’histoire.
Je laisse Marseille derrière moi quelques jours plus tard et gagne le « fief » familial des Cévennes.
 
Je me revois cet été-là.
J’accompagnais mon fils à la piscine. Assise au bord, je mettais mon pied dans l’eau et le faisais tourner en regardant le soleil se troubler et virevolter dans l’onde.
Parfois, j’allais m’installer sur un transat avec une feuille et j’essayais d’écrire. J’entends par ce mot « écrire vraiment ».
Pas un seul mot n’est plus venu.
C’est pour cela que, dans la suite du « reblogging » que vous allez retrouver, il n’y a jamais plus eu une « nouvelle », un texte de fiction, un « travail d’écriture » de moi.
Quelques miettes sur mon second blog chez Hautetfort (son lien est dans la colonne de gauche) mais je n’appelle pas cela de l’écriture.

Je pense que malgré ce que j’ai cru alors, tout au fond de moi, je ne le lui ai pas pardonné. Cette stérilité de l’écriture (la chose la plus importante pour moi, ma raison d’exister face à une profession étouffante) que je devais à la souffrance que je portais a fait que cet été-là a vu en moi le début de la fin de ce que nous nommions « notre » BDSM.

Il est évident qu’il y eut encore de petites choses et même de beaux éclats d’or parfois mais notre vie sexuelle étant déjà depuis des années au-dessous de zéro, je ne voulais pas que le BDSM en soit la seule expression. Lui, ça ne l'aurait pas dérangé...

Plus de sexe et plus d’écriture. Je me sentais « volée » de tout. Et les querelles qui s'amplifiaient...

D’ailleurs, M. avait toujours dit lui-même « On ne joue pas après s’être disputés ».

Et comme les disputes (ou pire encore, l’indifférence) allaient se multiplier, le reste du temps pour « jouer » allait, du même coup, devenir une vraie « peau de chagrin »…

Et pourtant, j’ai continué à l’aimer et à marcher à ses côtés jusqu’au dernier jour du temps qui nous était destiné comme chemin commun.

La fin de ce temps, on l’aura saisi, n’est pas de mon fait.

Ce que j’écris sur mon blog aujourd’hui, cette note, ces souvenirs, je les ai racontés ce matin à la psy qui me suit en ce moment. Pour elle, ils font suite à de nombreuses autres histoires du même type que j’ai déjà pu lui narrer.

Elle m’a demandé si, enfant, j’avais été victime de violence verbale. Ma réponse a été négative.

Alors, elle a voulu savoir pourquoi j’avais accepté cela si longtemps, sans hurler moi aussi, sans me rebiffer, n’opposant que ma tristesse. Comment j'avais pu me laisser ainsi manquer de respect et, de ce fait, ne pas me respecter moi-même. Et comme à chacune de mes visites, elle m’a interrogée sur le « pourquoi » ce n’était pas moi qui étais partie dès le début de ces mauvais traitements (NB : C’est une très bonne psy et elle met de côté la relation BDSM -sur laquelle elle ne porte jamais aucun jugement- lorsque nous évoquons les problèmes du couple).

A ma réponse « Mais parce que je l’aimais », elle a déclaré être navrée de devoir me dire que j’avais eu, que j’avais encore, le comportement  des femmes battues qui excusent toujours l’autre soit parce qu’elles l’aimaient, soit parce qu’elles se sentaient « coupables » de quelque chose (pour moi, ma « vieillesse » donc).

J’ai tenté de nier, de jurer même que je l’aimais vraiment et qu’il ne m’avait jamais battue.

Ses derniers mots ont été : « La violence verbale est bien pire parfois que la violence physique. Madame, vous avez été au travers des mots de cet homme telle une femme battue et vous ne guérirez que lorsque vous accepterez de l’entendre »…

 
 
 

PS : COMMENTAIRES.

Stéphane nous a fait le plaisir de rétablir la possibilité de s’inscrire par la page d’accueil (rubrique « ouvrir un compte », dernière ligne dans le carré du haut « se connecter ») de KarmaOS pour s’y créer un blog ou au moins un pseudo afin d’y commenter, ce que beaucoup attendaient depuis des années maintenant (voir ici mon post précédent).

Bien que décidée à indiquer sur chaque note que je vais « reposter » sa première date de parution, pendant ma période de reblogging, je vais mettre les commentaires « en attente de validation ».

Je ne voudrais pas recevoir de commentaires « nouveaux » sur des notes anciennes de la part de gens qui ne s’apercevraient pas qu’ils interviennent…très en retard et croient commenter du « présent »!!!.

Je validerai bien sûr tout commentaire de celles et ceux qui se seront rendu compte de cette « remontée dans le temps » et cela permettra peut-être à quelques notes de retrouver leurs commentaires d’alors pour ceux qui en firent et qui s’en souviennent !!!
N’hésitez donc pas à écrire dans ces conditions: vous serez lus, entendus et validés…


 

AURORA | 12/30/2014
KarmaOS