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BDSM Réflexion: Autour du « Jeu de la Mort », documentaire de Christophe Nick sur France 2, le numéro 213 de la revue « Sciences Humaines, Dossier « L’Enigme de la Soumission ».

 

Revue "Sciences Humaines", mars 2010, dossier "L'Enigme de la Soumission" autour de l'Expérience Milgram et des dangers de la société actuelle.

Scan de la couverture de la revue « Sciences Humaines No 213 - Mars 2010 - Dossier « L’Enigme de la Soumission ».

 
 
 
 
Que l’on fasse ou non partie des pratiquants BDSM, l’on aura regardé avec une curiosité certaine ce soir le documentaire de Christophe Nick « Le Jeu de la Mort » sur France 2 dans le cadre de l’émission « Jusqu’où va la télé ? ».
 
Ce documentaire se proposait de reproduire l’Expérience Milgram (la soumission d’une personne à l’autorité pouvant aller jusqu’à en faire le bourreau de quelqu’un qu’il ne connaît pas et qui « ne lui a rien fait », seulement par obéissance) en la transposant dans le cadre d’un jeu de télé-réalité.
Ce n’est pas la première fois que Milgram était source d’inspiration en France.
Souvenons-nous du film d’Henri Verneuil avec Yves Montand, le fameux « I comme Icare »…
 
De l’émission de France 2, on peut penser ce que l’on veut : pas de véritable rigueur scientifique dans le travail de Christophe Nick et surtout un bien lamentable débat à la suite du documentaire.
Nul doute que, dès demain,  la plupart des quotidiens tireront à boulets rouges sur ce programme…
 
Il n’empêche que cette « soumission » incite à penser.
La très sérieuse revue « Sciences Humaines », dès avant la projection du module télévisé de ce jour, a consacré à ce sujet le dossier central de son numéro de mars 2010 : « L’énigme de la soumission ».
Et l’on ne peut que recommander très chaudement sa lecture.
 
En effet, les différentes chroniques y sont fort bien faites.
Du récit « historique » de l’Expérience Milgram à l’analyse du documentaire de Christophe Nick, le magazine met surtout l’accent sur cette soumission qui ne cesse de grandir dans la société actuelle, allant jusqu’au titre provocateur de « Les salariés sont-ils des victimes consentantes ? » qui relate sous la plume de Jean-François Dortier les toutes dernières méthodes de « coaching » et de « management ».
A en avoir froid dans le dos !
 
Un autre excellent article d’Achille Weinberg nous interroge sur « Dominant-Dominé, Anatomie d’une relation. » sans ne se lancer jamais dans des affirmations péremptoires et des étalages de vérités pseudo-sociologiques et/ou psychologiques définitives mais bien au contraire en invitant seulement à la réflexion avec des arguments solides et une bibliographie conséquente.
 
Un seul bémol : la soumission BDSM n’est traitée que dans le cadre du masochisme et sous l’angle le plus classique qui soit (les théories de Krafft-Ebing et de Freud) en une brève colonne de la rubrique qui clôt le dossier : « Quatre formes de soumission ».
 
Aucun regret cependant : il faut bien avouer que ce n’était pas le plus important à étudier en ces temps où la soumission, bien plus qu’érotique, revêt surtout des formes sociales qui sont, elles, nettement plus dangereuses…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
AURORA | 3/18/2010
et moi qui pensait que tu allais parler de bruce lee...
Acrerune | 3/18/2010
oh une faute!
Acrerune | 3/18/2010
Nous avons parlé de cette émission avec quelques personnes ce soir, n'ayant pas la télé, je leur ai parlé à mon tour de "I comme Icare"
et puis j'ai lu ces articles parlant du livre de Florence Aubenas
http://www.desirsdefraternite.fr/article-8-mars-le-quai-de-ouistreham-le-livre-de-florence-aubenas-46425364.html
http://comite.de.prives.d-emploi.et.precaires.cgt.ales.over-blog.fr/article-florence-aubenas-on-devient-vite-couleur-moquette-46406030.html

je sais que ce qu'elle écrit est on ne peut plus vrai, ayant toujours vécu avec des personnes confrontées aux perpétuelles recherches d'emplois, mon mari ayant subi et subissant actuellement le même calvaire, travailler pour gagner très peu et accepter des conditions de travail toujours plus difficiles et dégradantes, ma fille bénéficie (si l'on peut dire) d'un arrêt dans sa vie de travailleuse, en raison de sa situation particulière pendant cette année, mais il lui faudra bien retrouver du boulot dès l'an prochain, et dans quelles conditions?

soumission obligée partout
c'est pour ne pas avoir voulu me soumettre que...

depuis ma vie est bien difficile dirons-nous!

merci pour cet article
fleurdatlas | 3/18/2010
Oui, si l'émission était intéressante, le débat qui suivait, lui, s'est révélé bien faible.
Ce qui est passionnant ( et efffrayant) , en revanche, c'est le mécanisme de soumission à l'injonction, et en particulier au fameux "ne vous laissez pas impressionner", qui s'est avéré particulièrement efficace -- comme si avoir pitié de quelqu'un était un sentiment négatif, comme si la compassion était synonyme de bêtise. Quelle honte...
Idalie Felix | 3/18/2010
d'accord avec toi Aurora, manque de rigueur et superficialité étaient de mise, l'auteur fait en fait ce qu'il prétend dénoncer, de la pure émission de télé-réalité, l'hypocrisie en plus.
j'étais adolescente quand j'ai regardé I comme Icare pour la première fois et le passage sur l'expérience Milgram m'a particulièrement marquée. le débat était lui même très pauvre, il aurait fallu un Frédéric Taddéi pour choisir les invités et animer le débat.
j'avoue ne pas avoir regardé dès le début parce que je flairais le piège et puis à la suite de commentaires de connaissances, j'ai quand même allumé le poste.
ce qui moi m'a choquée, ce n'est pas le comportement des cobayes (appelons un chat un chat) mais celui de ceux qui les prenaient en charge pendant et à la fin de l'expérience. cette façon de les flatter comme on flatte un cheval inquiet, c'était indécent.
ensuite, plaquer le travail de Milgram sur le comportement de candidats lors de shows de télé-réalité me paraît totalement futile (n'oublions pas qu'il avait en tête le procès Eichmann). ce qui est frustrant c'est qu'il y avait de bonnes idées à exploiter sur ce thème et c'est vaguement effleuré dans l'émission (trop courte pour dépasser le simplissme affiché): qu'est-ce qui fait que nous avons du mal à désobéir quand il n'y a pas la peur de la punition. ou encore, effleuré dans le débat, pourquoi dit-on oui au principe de participation dans une émission où on sait que l'on va faire souffrir quelqu'un. sur le 2e point, contrairement à ce que Morandini a dit (ce sont des adultes, ils sont conscients) je dirais que les candidats ne se rendent pas compte faute d'expérience et qu'ils font confiance (si c'est permis c'est donc que c'est inoffensif).
j'attend une émission qui fasse un suivi psychologique de ceux qui se sont laissés piéger dans des émissions de télé-réalité où ils se sont parfois ridiculisés, fait humilier etc.
on a bien assisté hier à une séance de double jeu sm...
tu évoques la soumission dans le monde du travail, j'avoue qu'en lisant "stupeur et tremblement" j'ai vraiment pensé à une relation D/s...
il y aurait beaucoup à dire sur l'équilibre (ou pas) domination/soumission dans la société mais je trouve que cette émission (rien que le titre!) était un véritable leurre.
en tout cas je suis contente que tu en aies parlé, surtout dans le but d'approfondir et de donner de la substance à une soirée qui en manquait cruellement.
Columbine | 3/18/2010
Nous redevenons barbares. Et les sadomasos ('enfin, pas tous) du petit lait.
Joel Faure | 3/18/2010
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