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BDSM et Festival de Cannes : « J’envisage… » (Bashung, encore).

 

Affiche Festival de Cannes édition 2009 composée par la graphiste Annick Durban Monica Vitti dans "L'Avventura" de Michelangelo Antonioni.

Affiche Festival de Cannes 2009 © Annick Durban.

 
 
« J’envisage ton make-up qui vire
Boulevard du crépuscule, je cherche ma tire… »
Alain Bashung - « J’envisage » - 1982.
 
(14 mai 2009, 2 mois déjà, in loving memory…).
 
 
 
Je n’ai jamais envisagé le BDSM sans une sensualité extrême.
Je n’ai jamais envisagé le cinéma sans le Festival de Cannes.
 
L’affiche de l’édition 2009 qui s’ouvrait aujourd’hui, composée par la graphiste Annick Durban, nous propose cette silhouette vue de derrière, un éternel féminin que seuls les cinéphiles reconnaissent à première vue.
Aux autres, le rêve, l’imaginaire, le fantasme.
 
J’envisage.
 
Elle ouvre une porte sur une terrasse, un paysage (peut-être) maritime au loin.
Attend-elle ? Craint-elle ? S’enfuit-elle ?
Dans quelle situation la surprenons-nous ?
 
J’envisage.
 
Le chignon blond haut placé dégage entièrement le cou, la nuque.
La petite robe noire à bretelles, moulante, dévoile la taille fine et frêle, les formes des hanches, des fesses.
Et ces épaules, ce dos…
 
J’envisage.
 
Je suppute. Je m’y vois.
Ces épaules, ce dos, sensualité extrême, deviennent les miens, le temps de m’imprégner de la photo.
 
Dévolus à la caresse, peau de soie, ou à la fine badine, à la souple cravache qui viendraient les strier de quelques légères lignes géométriquement parfaites.
 
Pas à la « cane », non, bien qu’on soit à Cannes.
Les marques en seraient bien trop épaisses pour ne pas offenser pareille image.
Pareille porte ouverte sur la liberté.
 
Je n’envisage plus.
Je savais depuis le début.
 
C’est Monica Vitti sur un photogramme de « L’Avventura » de Michelangelo Antonioni, Prix Spécial du Jury en 1960, l’année même où Fellini remporta la Palme d’Or pour « La Dolce Vita »…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
AURORA | 5/14/2009
très belle photo, je passe en coup de vent après des heures de combat, n'ai toujours pas ma soluition informatique, je devrai me contenter de bric et de broc!
je hisse le grand foc sur la mer démontée
non n'irai pas à Cannes
hélas pour le moment n'ai plus la silhouette de l'exquise femme
la tempête continue, et il faut assurer
de retour lundi après les concerts

souhaitons un beau festival et d'interessantes récompenses
fleurdatlas | 5/14/2009
Managgiú ! C’était l’âge d’or de Cinecittá, l’époque où mes balades en vélo avaient encore pour décor la via Appia Antica, puis retour par le Trastevere, piazza Bocca de la Verita, et on croisait en contrebas du théâtre de Marcello une équipe de tournage occupée par ses prises de vue, puis le Largo Argentino saluant des ses klaxons la danse sur la selle de ses jolies fesses rebondies, ensuite l’Ara Pacis plus calme, pour enfin retrouver Anita dans la fontana di Trevi, et terminer dans notre hôtel via Margutta près de la piazza del Popolo et de ses églises jumelles en contrebas du Pincio.
Je vous donne Cannes, laissez moi Rome, ou du moins une arche d’un Ponte Rotto près d’une île tibérine.
Est ce que ça se voit que j’aime passionnément Rome et son cinéma ?
Le problème, c’est la très mauvaise odeur qui se dégage du Quirinal …
troll | 5/14/2009
Pour ma part, j'adore le cinéma italien, CE cinéma italien ! Avec mon trio préféré : "Blow Up", "Satiricon" et "Salo". Mais je suis "injuste" en ne citant que ces trois titres.
Bonne journée,
jmdevesa
jmdevesa | 5/14/2009
Amarcord...
Idalie Felix | 5/14/2009
Biem sûr Nino Rota

http://www.deezer.com/track/amarcord-T181090

...et l'oncle fou grimpé dans l'arbre qui crie sa solitude "voglio una donnaaaa"
troll | 5/14/2009
Et le paon qui fait la roue dans la neige... Ou était-ce dans "Roma", avec ces fresques enfouies, fraîches comme au printemps du monde, qui s'effacent aux premiers courants d'air de notre modernité ? ...
Idalie Felix | 5/14/2009
Les fresques , c'est Roma, avec un traveling interminable sur les archives des études préliéimaires au percement du Metro romain.
Si je prends la route maintenant j'y suis cette nuit.
J'hésite...
troll | 5/14/2009
j'aime aussi ce cinéma italien
et j'ai pris à ma médiathèque préférée "riz amer"
que c'est beau et tragique
ça ne prend pas une ride et ça vous tord le coeur
j'ai pensé à toi AURORA
si tu as l'occasion revoit ce fim
belle journée à tous
et qu'elle est belle monica vitti...

jeanne | 5/14/2009
Pour moi, cette magnifique photo est aussi olfactive : je hume, sensuellement portées, quelques gouttes, quelque fragrance de Guerlain...

Joel Faure | 5/14/2009
Chère Aurora,

J'aime beaucoup la manière dont vous "envisagez" cette affiche. "Je suppute. Je m'y vois", pour reprendre votre formule. Ah ! Ces nuques dégagées !

A la liste de Jean-Michel, j'ajouterais "I Vitelloni", "Dolce Vita" et "8 1/2".

Bonne soirée à vous.
Gilles Monplaisir | 5/14/2009
C’est en fait tout le courrant néo-réaliste et sa descendance , admirablement illustrés par des Zavattini, Lizzani, Risi ou les Antonioni, Fellini, De Sica, Visconti , Rossellini , récupérant l’héritage pour le faire fructifier, qui a porté bien haut l’étendard du génie italien.
Rosi, Olmi, les frères Taviani. Comencini, Pasolini ont également contribué au rayonnement du cinéma italien.
En vérité ce cinéma -qui est plus le fait de personnalités que de courants de pensée- reflet te bien l’individualisme assez singulier de l’âme italienne à telle enseigne que Risi s’est déclaré communiste-catholique.
Par ailleurs la coloration sociologique dont sont fortement imprégnés certains réalisateurs a contribué à en faire les témoins privilégiés des profondes mutations sociales de produisant tandis que la TV et ses bassesses allaient transformer systématiquement l’image en l’outil politique qu’annonçait en pointillé Fellini (Ginger et Rogers)
Seul Visconti pouvait tourner le Gattopardo, quant à Fellini, sa modeste bourgeoisie de petite province a toujours alimenté sa fascination pour l’aristocratie traditionnelle ou montante.
Presque tous ces réalisateurs ont ajouté à leur talent de conteur celui de peintre.
Gilles, le cinéma italien de 1945 aux sixties est fascinant et riche. La liste des films dignes d'une mention risque d'être longue et je ne pourrais qu'être d'accord, car même le western spaghetti est digne d'intérêt, ne serait ce que pour sa virtuosité inventive.
troll | 5/15/2009
Ouch!
Mais vous êtes des passionné(e)s et des spécialistes de "ce" cinéma italien...
Vous lui avez fait ici un véritable... Festival!
Et ma note, de par vos commentaires, est devenue un trésor...
Merci mille fois à vous toutes/tous.
AURORA | 5/15/2009
C’est plutôt à nous de te remercier de jeter si souvent un éclairage extra-ordinaire, et en tous cas autre, permettant de révéler des aspects insoupçonnés aux sujet prix sous ton feu.
Sous mes pieds passe l’anneau du CERN. On y lance des particules afin de provoquer des collisions et pouvoir ainsi observer et expliquer ce qui se passe alors . Je n’y comprends strictement rien, car mon sens scientifique va seulement bientôt m’autoriser à aborder la table de multiplication par trois. Il paraît cependant que notre Connaissance avance.

C’est avec une égale douceur que nous suivons tes traces et expériences puisque par des collisions d’un type diffèrent tu illumines une partie des fondamentaux.
Pardonne moi, je n’ai pas résisté à l’envie de jouer avec l’ambiguïté. Elle laisse place à une certaine vérité : mes remerciements sont sincères et admiratifs; d’autres que moi sauraient mieux le dire.
troll | 5/15/2009
Je ne suis pas du tout amatrice du cinéma italien, mais je me permets de dire ici que....
j'adore déjà juste parce que vous avez utilisé tout au début le mot "crépuscule" qui est le plus beau mot français je trouve... ;-) Lui-même a en soi beaucoup de sensualité. mais c'est qu'une opinion perso, rire. Merci pour vos éclarages toujours très sympathiques! :-)
laeticia | 5/15/2009
Mais je n'y suis pour rien!
"Crépuscule" ne m'appartient pas sur ce texte, Laeticia, il est dans la citation-hommage à Alain Bashung, artiste d'une rare sensualité, en effet, s'il en était...
AURORA | 5/15/2009
KarmaOS