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BDSM Constat (ter): Sadomaso Bling-Bling!

 

AURORAWEBLOG BDSM Bling Bling Photo Ramin Shafiai

Photo © Ramin Shafiai

 

Comme j’ai le plaisir de correspondre régulièrement avec « Idalie Felix », il lui arrive de ne pas commenter mes notes ici sur le blog mais de le faire par mail.
C’est ce qui est arrivé pour « Sadomasochic ».
Mais sa réponse m’apportait une telle ouverture que je lui ai demandé de pouvoir la reproduire et elle a accepté.
La voici. J’ai seulement caviardé deux termes afin de lui assurer un anonymat total.
 
« J'ai lu avec intérêt pour ne pas dire enthousiasme votre dernier texte sur le blog. Cela fait un bon moment que, sans parvenir à formuler cela aussi bien que vous,  je ressentais les mêmes choses, n'était-ce qu'en me demandant ce qui faisait que le BDSM, autrefois si élitiste et si "littéraire",  était devenu "tendance", chic, branchouille, a la fois vulgarisé et vulgaire (au sens de Sarkozy, pour ainsi dire), de mauvais goût,  etc. S'agit-il simplement d'un mouvement global de recul des interdits -- a partir du moment où, par exemple, l'homosexualité s'est largement banalisée et s'est vue dédramatisée y compris dans des familles catho, n'y avait-il pas en qq sorte une nouvelle frontière à franchir ? Version pessimiste : la domination/soumission ne peut-elle pas être, n'est-elle pas déjà  récupérée par la droite la plus obtuse et la plus fondamentalement réactionnaire (genre "maître Patrick"!!!)?
Question subsidiaire de l'xxxxx et de la xxxxx : est-il vraiment positif de voir des ados parfois très jeunes jouer, sans savoir exactement à quoi cela renvoie, avec des codes qui sont pour "nous" très nettement connotés (porte-clefs ou bijoux de sac en forme de menottes, bagues façon "bague d'O"... ) ? Quitte à faire un peu Dolto, il me semble qu'une orientation sexuelle ne se décide pas parce que "ça fait bien" ou pour être dans le ton, mais par affinité profonde avec telle ou telle sensibilité (avant même de parler de pratiques).  Je me souviens de l'irritation du regretté Herve Guibert, dans je ne sais plus laquelle de ses autofictions ("Cytomégalovirus", peut-être ?), devant un personnage qu'il surnommait "le poète" et qui semblait regretter de ne pas être séropositif, parce que ça vous posait son homme.
Pitoyable. »
 
 
Avant tout, il me faut dire qu’elle mettait le doigt sur une chose qui me hantait depuis quelques mois (depuis le mois de mai, pour être plus claire).
A chaque fois que je poste désormais, il m’arrive de me demander ce que je fais là alors que ce sont d’autres combats qui sont à mener.
Je crains souvent d’être mal comprise, que ces mots : soumise, domination, soumission qui peuvent avoir un sens différent dans un autre (ou d’autres) contexte(s) soient mal interprétés par qui passe ici et que, de les voir répétés sans fin par moi mais aussi bien d’autres sur les moteurs de recherche, ils ne finissent par ancrer l’idée d’une soumission généralisée, sociétale et donc sociale. Politique, vous l’aurez compris.
 
C’est vrai que le BDSM sur blog (et le mien n’y échappe pas) qui semble détaché de tout, ça a tout de même une saveur d’époque, l’époque « Bling Bling » selon le néologisme inventé par l’hebdo « Marianne », et ce « Bling Bling » vient tout droit de la panoplie sarkozienne.
 
Soumission et paillettes (vinyle etc.) ?
Comment, dans l’ère Sarko, parvenir à parler sainement du BDSM sans paraître rentrer dans les clichés du temps ?
« Soumis à la loi du marché, soumis à la mondialisation », ce sont tous les poncifs qui justifient l’actuelle politique délétère du gouvernement et c’est bien le même mot « soumis » qui est employé.
Et pour parfaire l’effroyable comparaison, c’est au moment où nous avons ce président Bling-Bling que le BDSM le devient lui aussi (« chic et branchouille » pour citer Idalie).
Et comment arriver à ne pas être au final récupérés par cette droite « obtuse » comme elle la nomme ?
 
C’est ce qui me donne parfois ces coups de blues, ces désirs d’arrêter là.
Pour ne pas être contrainte de toujours placer ici ou ailleurs au détour d’une note un petit quelque chose du genre « jeudi, je serai derrière une banderole » afin de vous faire un signal, et que personne parmi ceux qui me lisent ne puisse penser que je suis « soumise à caution », pour ne pas me sentir schizo aussi (celle qui écrit dans le blog et celle qui tente de résister à la vague de l’indifférence et du repli sur soi qui a emporté tant de gens depuis quelque huit mois.).
 
Le hasard fait qu’Idalie reparle dans son mail de « maître Patrick » alors que (elle ne le sait pas) celui-ci fait un curieux retour par la petite porte dans la pépinière BDSM.
Son livre, totalement oublié en France maintenant, a probablement été publié récemment au Canada.
Le Vicomte, sur son blog Cercle O, passe en ce moment des extraits de ce Patrick Lesage dont il semble avoir fait une lecture enthousiaste.
 
Je n’ai aucun point commun avec Le Vicomte, il traite du sujet de l’échange de pouvoir et donc de ce qui est -à son sens- la relation D/s.
Comme son blog est très théorique (il compile des passages de textes venus du Net, de revues ou d’ailleurs, qu’il commente soit très parcimonieusement soit au contraire très longuement et en tire des réflexions personnelles que le texte qu’il cite contredit quelquefois, du moins à mon avis mais c’est un fait aussi qu’il y a autant de lectures possibles que de lecteurs…)
Une seule chose est sûre : si Le Vicomte est « la voix autorisée » pour établir ce qu’est la D/s - ce que je ne lui nie pas: après tout, les gens qui le commentent sont toujours très élogieux à son égard - alors moi, je suis SM (en gardant toujours le « B » malgré tout) parce que je ne me suis jamais reconnue dans le moindre de ses articles.
 
Son nouveau dada - Patrick Lesage donc - a écrit (ou plutôt signé) un livre contre lequel j’ai vitupéré il y a deux ans lors de sa sortie.
Le volume se compose de quelques envolées lyriques décrivant des paysages « adéquats », de bon nombre de discours creux (d’un ringard atrocement doucereux quand il parle des femmes, des soumises en l’espèce) et de scènes très explicites.
Le Vicomte semble avoir beaucoup apprécié (puisque c’est ce qu’il reprend) l’aspect « discours creux » mais ce que j’ai du mal à comprendre, c’est qu’il n’ait pas vu que les scènes explicites annulaient ipso facto ces discours.
De plus, et Le Vicomte a beau jeu de dire qu’il ne veut rien savoir du personnage et de son décorum (cave, blason à fleur de lys etc.) pour ne saisir que la quintessence de "l'oeuvre", il n’empêche que c’était tout de même un livre à clés (que je ne donnerai pas) bien français, un livre « BDSM people » et que les dames qui sont amenées par leurs compagnons chez Patrick Lesage pour y être soumises à sa domination « non sexuelle » (si « sexe » il doit y avoir -et il y a souvent- Patrick Lesage sait où recruter les volontaires qui « agiront ») font en général partie de la bonne, voire de la Haute Société.
« Maître », comme le veut le titre accrocheur « Journal d’un Maître », là où il n’y a ni « journal », ni « maître » ? Non.
Dominateur, peut-être. Mais alors dominateur « Jet Set » pour un monde dans lequel Massimo Gargia est considéré, lui, comme un « séducteur »…
Bref, « Bling-Bling » à mourir…
 
Pour éviter toute récupération, il faut fuir de pareilles accointances: ce n’est pas ce BDSM-là qui représente celui des gens qui s’inscrivent réellement dans la vie et s’il est élitiste, ce n’est pas à la façon « des débuts », c'est-à-dire par la culture qui l’engendre et qu’il engendre par ricochet (il en est totalement vide), mais par celui du pouvoir de l’argent.
 
Idalie évoque enfin les jeunes qui investissent la symbolique SM parce qu’elle est « dans le vent ».
Je le déplore autant qu’elle mais je constate que le commerce propose ces gadgets sans distinction : aujourd’hui, les boutiques de mode « gothique » fleurissent au centre des villes et sont fréquentées par les filles dès le collège.
Or, les « goths » ont les mêmes accessoires que les BDSMeurs.
Et les comptoirs de ces boutiques sont aussi inondés par les flyers des soirées « Fetish ».
C’est une fois de plus le mélange des styles, la confusion des genres...
Tout devient « banal », comme le mauvais porno du samedi sur Canal l’est devenu.
J’ignore totalement si cela peut avoir ou non une influence mesurable sur la détermination de l’avenir « sexuel » de ceux/celles qui verront très tôt dans leur vie tout cela.
Et je ne veux pas en rajouter trop à cette heure où une association s’insurge contre l’excellente exposition « Le Zizi Sexuel » à la Cité des Sciences de la Villette en s’appuyant sur des arguments fallacieux du style "l'avenir de la jeunesse".
 
Nous vivons dans un monde qui « montre ».
Dans un monde qui était tout d’implicite -mais extrêmement cultivé au regard d'aujourd'hui, et plus engagé aussi-, il y a trente ans, j’ai su très vite ce que j’étais…
Que déduire ?
 
De la part des « jeunes-jeunes » qui m’entourent et que je trouve finalement plutôt « romantiques », je pense que ces « déguisements » ne feront qu’un temps.
Ce ne sont pas eux/elles d’ailleurs qui se saisissent des flyers mais plutôt des filles qui ont entre vingt-cinq et trente ans.
Le moment idéal où, débarrassées de la pression familiale, elles peuvent en effet vouloir savourer une expérience qu’elles croient libre mais qui est totalement encodée par tout l’ écran de fumée de l’univers mode (magazines pour pubs ou pubs pour magazines, chick-litt etc.).
Une autre sorte de « Bling Bling » mais toute aussi sonnante…et trébuchante, hélas.
Car ces jeunes femmes manquent tout à fait de solidité personnelle dans ce monde actuel qui ne donne pour valeur que le paraître.
Vingt-cinq, trente ans, c’est aussi l’âge des blogueuses soumises débutantes apparues récemment*…
 
Et ainsi l’on a fait, en trois notes, le tour de la question et compris bien des « accidents de parcours »…
 
 
 
*Bon d’accord, il y a aussi des « vieilles » de mon âge qui se lancent et ce n’est pas mieux…
 
 
 
 
PS : Coté blog (et blog BDSM), un petit clin d’œil  au site d’Aenan et Maye, (pour 18 ans et plus), découvert il y a 48 heures, avec une attention toute particulière à porter à sa catégorie « Coups de gueule, coups d’amour » et à sa sous-rubrique « Monsieur le Président ».
 

 

 

 

AURORA | 1/23/2008
B ? D ? SM ?
Euh... Amoureuse, peut-être, non ?

J'entend qu'il puisse y avoir un besoin de se sentir reconnu comme faisant partie d'un groupe. Mais à ce point cataloguer tout et partout...
- La musique (hard metal, Heavy Metal, Industrial post heavy metal... ouais, tout ça c'est du hard rock, hein),
- les orientations politiques (courant fabius, mais avec des pointes de besancenot, avec quelque coloration madelin (aïe !)), *
- les compétences (analyste système ? Assistant maîtrise d'ouvrage ? Maître d'ouvrage ? Chef de projet senior ? Ah non, vous n'avez pas de compétence en reverse dashboard)
- les préférences sexuelles (plutot annale, vaginale, clitoridienne ?)
- le caractère (je ne m'entend pas avec les pré-dépressifs, les post-quinqua ont une mentalité plus en conformité avec ma personalité)

Tout cela, c'est se cacher derrière une classification pour ne pas prendre de risque... à discuter avec son voisin ; avoir un vocabulaire de la sorte, c'est aussi une manière de mettre une barrière : toi t'en es pas, moi j'en suis), et éviter de parler du fond. De la société, du coeur, de métaphysique,
de la couleur des nuages.

Et si on se débarassait de tout cet arsenal, pour profiter du parfum du printemps ?
ernest | 1/23/2008
Joli commentaire plein d'humour.

Amoureuse, oui...
Pour le parfum du printemps, on attendra quelques semaines.

Mais je faisais sur ces trois notes un constat, un état des lieux (nécessaires à la reprise -"différente" et plus sporadique comme je l'annonçais- de ce blog parce qu'expliquant mes doutes), constat et état des lieux qui ne se prêtaient pas vraiment à parler de cela.

Ni de l'humour, ni de l'amour, ni du printemps...
AURORA | 1/23/2008
ah le printemps ...

moi c'est tout ce que je demande : le printemps ... et un chèque de 15 000 euros dans ma boite aux lettres.

pis deux ou trois autres trucs aussi, ...
stephane | 1/23/2008
Faut vendre : aujourd'hui un peu de BDSM ? hier de la liberté sexuelle ? déjà le "no sex" pointe à l'horizon ; il faut des modes pour le commerce.
Quant au reste, ça demande relecture ;-)))
lesyeuxsanspaupieres | 1/23/2008
Aenean | 1/23/2008
Bonsoir Aurora,

Juste un petit mot en passant, pour vous remercier pour votre passage chez nous, pour vous remercier aussi pour le Post Scriptum que vous avez mis ici. Il me va droit au coeur. A très bientôt.
Aenean | 1/23/2008
Ah, mais c'est super pratique, ces petits accessoires BDSM qu'on peut acheter n'importe où à plus ou moins bas prix... Ca donne des bonnes excuses pour s'habiller comme dans nos fantasmes (puisque c'est la mode!), et de se donner des airs de "bad girl" (et ça, c'est génial pour faire râler Maman!!!).

Mais justement, puisque c'est si présent, si visible, si accepté... au final, est-ce que les jeunes (ceux de ma génération, j'ai tout juste le quart de siècle) y voient tout le poids, tous les symboles que vous vous y voyez? Vous avez grandi avec la discrétion, le dissimulé, la retenue, vous avez appris la symbolique de ces objets (colliers à clous, bagues d'O, laisses...) dans le secret des chambres à coucher. Comme le dit Idalie, les jeunes ne voient pas les connotations de ces objets. Ils ne sont donc pas touchés. Tout au plus, curieux, et peut-être cela les rendra-t-il plus tolérant dans le futur? Quant à ceux qui se sentent attirés... ils trouveront peut-être plus facilement des réponses à leurs questions, et ne passeront pas par les années de tourment et de doutes que certains de leurs aînés ont vécus?

... Et peut-être que je suis tout simplement optimiste et utopique, et je ne vois pas les dangers que ces symboles peuvent recéler, une fois révélé à un public si "jeune"...

Enfin, vous qui parlez de la différence de culture entre le BDSM d'il y a 30 ans et celui d'aujourd'hui... Je voudrais vous dire que c'est par votre blog que j'ai découvert la littérature BDSM, certains auteurs (dont Catherine Robbe-Grillet), que c'est en vous voyant vous poser des questions que je m'en suis posée à mon tour...

Continuez donc, n'hésitez pas, il y a quelques "petits jeunes" qui apprécient de découvrir ce qui faisait le BDSM d'il y a 30 ans...

Maicalya
Maicalya | 1/23/2008
Maicalya> Je vous connais depuis longtemps (mais oui!), du moins assez longtemps pour savoir que chez vous, l'attirance pour cet univers n'a jamais été effet de mode, que vous étiez aussi authentiquement concernée par ce sujet que j'ai pu l'être quand j'avais quatorze ou quinze ans.
Je ne parle donc pas ici de vous ou pour vous et vos semblables. J’évoque celles qui veulent vivre une expérience BDSM parce qu’elles pensent que c’est le dernier interdit bourgeois à faire tomber. Or, jamais autant qu’aujourd’hui, le BDSM n’a été aussi embourgeoisé et pris dans la nasse consumériste.
Il y a donc erreur quant à la cible et risque de déconvenue.

Pour ce qui est des jeunes, soit je n’ai pas été claire, soit vous m’avez mal lue.
Je ne vois pas de danger pour eux à cause d’une bague d’O.
Si dans l’implicite, je suis devenue ce que je suis, il n’y a aucune raison que dans l’explicite il y ait plus d’émules (ou, si vous préférez, puisqu’on le devenait dans l’ombre, je ne vois pas ce qui changerait si le BDSM est dans la lumière).
Chacun suit ce qui est son destin, si c’est son vrai destin, que le BDSM soit sous les sunlights ou dans les boudoirs.
Je ne suis pas non plus -pour prendre un autre exemple- de celles qui croient que les films dits « violents » entraîneront un plus grand nombre de futurs assassins.
Lorsque je regarde mon fils, un mordu de tous les « Mr and Mrs Smith » ou autres « James Bond », je ne m’affole pas en me disant que dans quelques années, il ira acquérir des armes. Je pense seulement que c’est ce qui a remplacé nos westerns d’antan.

Je ne vois par contre strictement aucun intérêt à parler du BDSM d’il y a trente ans, n’étant ni sociologue ni historienne des sexualités.
Mais je ne vois pas plus d’intérêt à continuer à parler de celui d’aujourd’hui. Ce n’est pas le mien et il me fatigue. Ecrire sur le mien ne m’intéresse plus non plus.
Nous sommes des monogames qui ne recherchons pas de « seconde soumise », ni de « couple ami ».
Je ne suis toujours pas devenue « bi » et je n’ai pas plus qu’hier de tendance à la domination.
Nous ne fréquentons plus les chats, aurions intellectuellement honte de nous si nous entrions dans le cercle virtuel de « Second Life ». Et il nous arrive de faire l’amour de façon « vanille ».
En fait, notre vie est tout à fait banale, il n’y a rien de « croustillant » à raconter.
Comme quoi, un couple BDSM peut être tout sauf sulfureux…

J’ai fait ces trois dernières notes pour expliquer la pause « Ras le bol ! » et signaler les dérives que j’avais remarquées récemment et qui m’avaient amenée à vouloir accomplir une mue bloguesque.
Je désire maintenant ne plus prendre de positions ici (j’en suis arrivée à considérer que débattre sur le BDSM est le sujet le plus futile qui soit dans l’époque si grave socialement que nous traversons) mais y faire uniquement des textes sur des expos que je visite, des artistes que je découvre, des livres que je lis.
Et comme je ne visite pas tous les jours une exposition qui ait un rapport avec le BDSM, pas plus que je ne lis que des livres qui ont trait à ce même BDSM, mes posts sur ce blog vont devenir moins nombreux.
C’est tout. En tout cas, c’était cela ou fermer celui-ci.
AURORA | 1/24/2008
Je suis globalement d'accord avec tes derniers posts mais dans ton dernier commentaire, tu amalgames beaucoup de choses sans rapport.
Je bondis quand je lis "aurions intellectuellement honte de nous si nous entrions dans le cercle virtuel de « Second Life »"

Quelle condamnation péremptoire ! Personnellement ce que je trouve intellectuellement injustifiable c'est de condamner aussi radicalement un monde sans le connaitre.

Les "métavers" (ou "mondes persistants") comme SL sont sans doute potentiellement la plus intéressante évolution du Net ces dernières années.
C'est beaucoup plus qu'un simple jeu ou un "chat" amélioré (même si ça peut être utilisé comme ça aussi).
Sais-tu que des trucs aussi peu intellectuels que la Nasa ou la prestigieuse école de Harvard y ont des succursales virtuelles ?
Que des organismes de formation y travaillent de plus en plus ?
Que des états comme la Suède et l'Estonie y ont ouvert officiellement des ambassades ?
Que des artistes y font connaitre leurs œuvres (photos, 3D, musique...) ?
Liste non exhaustive.

SL n'est pas parfait c'est vrai ; on y trouve le pire et le meilleur et le virtuel a ses dangers (j'ai testé !) mais faut connaitre avant de condamner.

Non, entrer dans Second Life n'est pas "honteux". Après, tout dépend de ce qu'on y fait.
Comme les blogs. Comme le BDSM. Comme la vie. Comme tout.
Gilles | 1/24/2008
Gilles> Il était tard et lorsque j'ai écrit "Nous ne fréquentons plus les chats, aurions intellectuellement honte de nous si nous entrions dans le cercle virtuel de Second Life", je n'ai pas pensé une seule seconde -parce que ça coulait de source pour moi- à préciser que je parlais des chats BDSM et, sur "Second Life", des "sections" consacrées au BDSM (le site italien où je suis inscrite y a son petit monde, j’ai donc pu lire et voir avec copies d’écran à l’appui ce qui s’y passe puisque les animateurs essaient d’entraîner les adhérents là-dedans)...

Dans ce dernier cas, je maintiens le "intellectuellement honte" parce que c'est un pas de plus dans l'anéantissement du réel: déjà sur un chat BDSM nous sommes des "pseudos" mais sur Second Life, nous devenons des "avatars » de ces « pseudos » et nous « rencontrons », nous « jouons »...

Mais personne n’est plus personne vraiment.
Un peu comme le cyber-sex avec robots imaginé dans les années 70 par quelques auteurs de Science- Fiction.
Le virtuel du virtuel, est-ce cela l’avenir du sexe et -pourquoi pas- de l'amour ?
Honnêtement, j’aurais honte, oui, de participer à son avènement…
AURORA | 1/24/2008
Même en restreignant le débat aux "régions" BDSM de SL, il reste trop vaste pour être tranché ici, si rapidement.
Ce qui me semble important de souligner c'est que chacun(e) est libre de dresser (OU PAS !) des ponts entre réel et virtuel (avec les avantages, inconvénients et risques que ça implique)...

Bien sûr, si on se limite au BDSM 100% virtuel, c'est assez pathétique (mais même sous cet angle, est-ce que ça l'est plus finalement avec SL qu'avec un blog ou un chan irc "spécialisé" ? )

Pour moi, le virtuel en général (et Second Life en particulier) n'est pas en dehors du réel. Il est une autre façon de l'explorer.
Libre à chacun de choisir ses chemins (virtuels, réels, les deux..) et d'en changer parfois.
Mais please pas de diabolisation a priori.

Si je disais qu'il fallait brûler tel ou tel livre tu serais choquée et à juste titre, pourtant certains livres me semblent bien plus dangereux que SL !
Et certaines émissions télé...

Quant à "l'anéantissement du réel" faut pas pousser! Si j'en crois mon expérience, pour ça, une bonne bouteille est un outil bien plus efficace qu'un ordinateur ! ;)

(PS : désolé de m'être éloigné du sujet initial de ta note... avec laquelle je le redis j'étais plutôt d'accord... alors promis je me tais, d'ailleurs faut que j'aille bosser ! )
Gilles | 1/24/2008
Gilles> Je te laisse le dernier mot parce qu’on n’en finirait pas et que ça fait dévier cette note.
Mais tu es un « geek » (et je pense qu’ici Ernest ou Stéphane te donneraient entièrement raison sur Second Life) et moi, une vieille que le virtuel rend très méfiante parce que j’en suis encore à la valeur classique des mots. Prenons par exemple « amis ».
Il y a deux ans, quand U-blog commençait à ramer, j’ai essayé de me faire un blog sur « SpaceLive ». J’ai donc composé d’abord une page « MySpace ». En moins de 24 heures, j’avais des tas de mails demandant à « être mon ami »…J’ai commencé par cliquer machinalement mais quand je suis retournée sur ma page et que soudain, j’ai lu [« Machine » a trente amis.], j’ai pris peur, littéralement peur…
« Amis » ????
Je n’avais même pas encore fait une seule note sur ce fameux blog.
J’en ai fait quelques-unes ensuite puis j’ai arrêté car ça plantait toujours.
Récemment, après deux ans d’absence TOTALE, je suis allée effacer ces deux ou trois notes là-bas.
Et bien, j’avais plus de cent cinquante « amis » en attente…Qui avaient posté leur demande au fil des mois, bien que la date de ma dernière connexion remontant aux calendes soit écrite en toutes lettres…
AURORA | 1/24/2008
"Second Life", tout comme le virtuel d'Internet et les technologies modernes, c'est un peu comme "l'affaire Alègre" à Toulouse : la vérité doit être quelque part entre deux extrêmes.
A appréhender avec modération...
Joel Faure | 1/24/2008
Je passe rapidement et je n'ai pas le temps de lire ce soir mais les échanges semblent avoir repris bon train!
Merci pour vos messages, Aurora :-)
myr | 1/24/2008
AURORA, vous avez raison, je suis passée à côté de ce que vous avez dit pour vous répéter...

*Tourner 7 fois ses mains dans ses poches avant de taper, et en profiter pour relire le poste... rire*
Maicalya | 1/25/2008
KarmaOS