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BDSM Intime: Le Cilice...

AURORA | 7 | 6/27/2007
C'est à une belle lithurgie que vous nous invitez aujourd'hui : boire le calice jusqu'à la lie et porter le cilice jusque là...
PS : Je vous signale que la Cinémathèque de Toulouse propose cet été un cycle qui ne laissera indifférent ni les amateurs de cordes, cordages, bottes et fouets : Aventures maritimes. Ah ! Errol Flynn dans "L'Aigle des mers"...
www.lacinemathequedetoulouse.com

Joel Faure | 6/28/2007
Et Burt Lancaster dans " Le corsaire rouge" ! ! ! !
MARDEN | 6/28/2007
Puisque Aurora nous tisse un cilice de cordes et que J.Fauré évoque « le calice jusqu?à la lie » (ou qui la lie?), je voudrais encore questionner les liens (!) entre BDSM et catholicisme. Il me semble que cette rencontre se situe à la confluence de trois caractères de la religion romaine traditionnelle. D?une part, la croyance que l?homme peut contribuer par ses ?uvres à son salut, avec en modèle les souffrances du Christ ce qui les légitime et rend désirables ; d?autre part, la division entre laïcs et clercs, encourageant jadis pour les seconds des pratiques systématiques de mortification dans lesquelles les cordes qui fouettent et les cilices qui meurtrissent tenaient leur rang ; enfin, la capacité du catholicisme de mobiliser tous les sens ? la vue, l?odorat, le toucher ? y compris de façon exacerbée pour exprimer sa piété salvifique.
On remarquera que le protestantisme dénie à tout comportement humain la capacité de réaliser le salut qui n?est donné que par grâce divine ; que la distinction entre laïcs et clercs n?y existe pas, ce qui ramène la piété à des normes communes se méfiant des excès ; que le protestantisme dans ses cultes privilégie l?intellect et l?ouïe pour accueillir la Parole prêchée et y répondre par les cantiques, sans mobiliser d?autres formes de sensualité. Peut-on en déduire que la culture protestante n?a pas d?affinités électives avec le BDSM ? Cela se vérifie-t-il dans sa littérature ? La géographie du BDSM épouse-t-elle celle des confessions chrétiennes ? Qui saura tirer plus avant le fil ?







Jean | 6/29/2007
>Jean :
Que le catholicisme ait depuis ses origines magnifié la souffrance comme une rédemption, cela ne fait aucun doute, il n?y a tant d?exemples, depuis les premiers chrétiens se faisant béatement dévorer dans l?arène jusqu?aux flagellants des pays hispanisants. Les cordes et les cilices ne sont que petites pénitences dans la panoplie catholique.
Et il y a là une forme certaine d?hypocrisie dans le rejet de la sensualité quand on voit celle qui se dégage des peintures et des sculptures de saints ou martyrs.

Vous posez ensuite la question : « Peut-on en déduire que la culture protestante n?a pas d?affinités électives avec le BDSM ? ».
Je ne sais si cela a un rapport de cause à effet mais c?est tout de même dans les pays majoritairement de religion réformé, Etats-Unis, Royaume Uni, Allemagne et Pays Bas que la « culture » BDSM est le plus émergeante.
Et aux USA où le puritanisme est partout, les pratiquants ont leurs clubs, leurs conventions et le BDSM donne lieu à des interventions et publications universitaires.

Je ne pense pas que « la géographie du BDSM épouse celle des confessions chrétiennes » mais plutôt que la représentation du BDSM se conforme au rapport qu?a la Religion à l?Homme.

Et puis : Quid des athées ?

MARDEN


MARDEN | 6/29/2007
La culture BDSM ne tirerait donc pas parti de ses soubassements religieux : la catholicisme qui la fonderait ne constitue pas un territoire de prédilection, alors que les pays protestants la favoriserait hors de toute justification théologique... Ce paradoxe se résoud peut-être par la liberté individuelle de décider de sa propre morale, ce que favorise (avec des résultats très divers) la théologie protestante, alors que le catholicisme reste marqué par un magistère contraignant et immuable...
Je suis preneur d'une référence bibliographique ad hoc si elle existe et je m'en remets à vous deux, vu votre vaste culture dans ce domaine...
Jean | 6/29/2007
La culture BDSM ne tirerait donc pas parti de ses soubassements religieux : la catholicisme qui la fonderait ne constitue pas un territoire de prédilection, alors que les pays protestants la favoriserait hors de toute justification théologique... Ce paradoxe se résoud peut-être par la liberté individuelle de décider de sa propre morale, ce que favorise (avec des résultats très divers) la théologie protestante, alors que le catholicisme reste marqué par un magistère contraignant et immuable...
Je suis preneur d'une référence bibliographique ad hoc si elle existe et je m'en remets à vous deux, vu votre vaste culture dans ce domaine...

Jean | 6/29/2007
J'ignorais totalement ce qu'était un cilice jusqu'ici et pourtant d'éducation catholique assez poussée.
Il me semble que la maltraitance physique de soi n'est plus une attitude recommandée par l'église, en tout cas dans nos contrées occidentales;
Ceci dit la culpabilité est encore largement véhiculée ce qui est une autre forme d'auto-maltraitance.
Du physique au psychologique, hum !!!
Paondor | 6/29/2007
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