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BDSM et Haute Couture Eté 2007: Histoires d'O-réoles et d'O-rigamis (Jean-Paul Gaultier et John Galliano)...

 

Les voici donc mes « détails » de l’été 2007.

On les trouvera chez Jean-Paul Gaultier et chez John Galliano (pour Dior).

La Haute Couture est  un Art fait pour nous faire rêver, de ces rêves qui parlent et qui ne méritent ensuite qu'une transcription surréaliste.

Car les miens ne sont, je le répète, que des lectures, des visions toutes personnelles.

 

              Toutes les photos © Jean-Jacques Ceccarini et Madame Figaro

 

 I- Jean-Paul Gaultier.

                  

                     BDSM, Bondage et Haute Couture, Jean Paul Gaultier, Eté 2007

 

                      BDSM, Art d'aimer, Robe Jean-Paul Gaultier 2007

 

                      Dita Von Teese, Défilé Haute Couture Jean-Paul Gaultier, Eté 2007, Paris

 

 

 

Trois images de Jean-Paul Gaultier qui ne nous déçoit jamais, et qui a su cette année, sans crainte d'une accusation de provocation, jouer du merveilleux des coiffes et des ornements religieux de toute provenance qu’il détourne « à (son) compte d’auteur ».

Il nous auréole, il nous dore, il nous enlumine.

Tout le savoir-faire consistant dans l’art du « Maître » de ne pas nous rendre saintes pour autant.

 

1) Le BDSM là-dedans, dans cette magie, il me faut plisser les yeux (de l’onirisme) pour l’apercevoir au travers de ce masque où tout chante : coiffure bâillon-bambous-chaînes couronnant cette robe qui évoque le pré-déchiré pour amours brutales et luxurieuses ou, sous un autre angle, la perfection géométrique d’un « karada », l’une des plus belles figures du shibari…

 

2) BDSM encore en tant qu’« art d’aimer » dans cette robe « à cœur qui saigne » où le rouge fluide vital se répand jusque sur les chaussures…

 

3) Et BDSM enfin dans les larmes noires qu’il fait verser à la reine Dita Von Teese et qui nous donnent en elle, malgré son apparat et sa magnificence,  l’espace d’une seconde, une toute proche « Dolorosa-Sur-Or »…

 

 

 

II-John Galliano pour Dior.

 

 

                      Galliano pour Dior Défilés Haute Couture Eté 2007, Tendance Geisha    

 

              Dior, Défilé Haute Couture Eté 2007, John Galliano, Hommage au New Look

               BDSM, Tendance Cuir, John Galliano pour Dior, Eté 2007

 

 

John Galliano réinterprète Dior sur un thème japonais.

Geishas, nous voit-il, et geishas dans les règles les plus astreignantes de ce qui était le cérémonial de vie de celles-ci.

Symboliquement, bien sûr, et seulement au moyen d’un tissu savamment plié comme un origami où tout n’est que maintien et armatures.

Corsetées sans corset pour corser la tâche…

 

Trois photographies aussi.

 

1) Pliage et tatouage dans le dos, estampe « ukiyo-e » sur le devant de la jupe (Hokusai ou Utamaro ?), la tradition est respectée à l’idéogramme près !

La Geisha sera digne de son « danna ».

 

2) L’Asie toute entière ensuite dans cette robe qui s’évase amplement pour rendre hommage au « New-Look » diorifique et fondateur…

Mais une Asie particulière, « Oh ! Asie », « O-(d')-asie », l’oasis des belles étrangères qui venaient la visiter en paquebot au début du XXème siècle.

Robe d’éblouissement de la conquête ou de la tristesse orgueilleuse de l'adieu, celle-ci, jaune foncé comme un couchant, m’a immédiatement fait songer à Ysé, la femme fatale du « Partage de midi », le plus beau texte de Claudel :

 

(« C’était un brave soleil. / Il n’y a rien à en dire. Il nous a fait bon service. / Et puis il n’y en a pas d’autre. C’est triste/ De se quitter, et lui, le voilà comme une grande bête jaune/ Qui allonge sa tête sur votre épaule et que l’on caresse doucement de la joue. Adieu, mon beau soleil !/ Et il est vrai que nous allons mourir, Amari ? »)

Partage de midi - Acte III - Gallimard

 

 

3) Et le BDSM dans tout ça ?

C’est qu’il ne suffit pas d’une geisha et d’un Claudel -auteur pourtant « torturé » s’il en était- pour suffire à en donner le « bon ton »…

Galliano a cependant su  pêcher dans « notre » océan (pacifique) pour nous ramener ce tailleur de cuir noir qu’une de ces petites étudiantes japonaises occidentalisées qui hantent les romans de Ryû Murakami revêtirait volontiers pour se donner une allure stricte et implacable juste avant d’aller au rendez-vous fixé avec un client soumis dans l’un de ces hôtels d’un gigantisme à l’américaine avec baies vitrées donnant sur la nuit tokyoïte et créés uniquement dans ce but…

 

Yeux plissés ou yeux bridés, ce sera comme vous voudrez!

Mais vous ne pourrez voir ce que moi, j’ai cru voir dans ces robes d’un soir, qu’en changeant un instant l’angle de vos regards…

 

 

 

 

 

 

 

 

    

AURORA | 1/25/2007
KarmaOS