Dessin © Pierre GUENOLE.
Soulève traîtreusement ma jupe.
Bats ma coulpe en battant ma croupe.
J’ai, Tu le sais, toujours quelque chose à me reprocher.
Au besoin, je l’invente
Je m’accuse, je me dénonce pour des délits que je n’ai point commis.
Péchés véniels mais qui méritent leur juste correction.
Il Te faut me mettre à l’amende, me donner une contredanse.
Pilori pour la mijaurée? Mise au lit pour la pire osée?
Ou bien encore, une fessée?
C'est ce que Tu vas préférer.
Fais-Toi Tribun, Procureur, Juge et Partie de Ta grosse voix.
Hausse le ton, sanctionne-moi.
Gronde, tonne, foudroie-moi même du regard.
Et annonçe, là, sans retard Ta sentence.
Je l’escompte. Elle devra être comptée.
Contée aussi.
Les deux choses par devers Toi.
Pour un public imaginaire.
J’aime fort cette redevance.
Je nommerai nombre après nombre, coup après coup, et de mon ton le plus sérieux.
J’expierai mes erreurs de Ta main, de Ta canne.
Il se pourrait bien même que je proteste un peu.
Passé un certain stade, si je regimbe trop, apprends-moi les entiers relatifs à signe négatif, ils sont si...chauds.
Cosi si ricomincia da capo
Je suis bonne joueuse, bonne perdante.
A croire que je le fais exprès.
J'aime devenir amarante.
Passant du rouge au violacé.
J’ai accumulé savamment, perfidement pourrait-on dire, de quoi payer mon tribut à Ton Tribunal.
Au fil des jours, en me constituant des réserves d’envies et de désirs.
Mille et cinq cent détours, observe : ils sont tous là pour Ton plaisir..
J'en détiens tout un arsenal.
Un vrai Fort Knox
Ne crois pas que je me défausse.
Pas d'appel, pas de cassation.
Ton verdict est sage raison.
Non, cette fois, je n’engagerai pas de négociations pour obtenir une remise de peine, des circonstances atténuantes.
J’ai besoin de cirque et de roulements, du rythme d'une « danse » exténuante