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Réflexion BDSM: La recherche d'humiliation, c'est la recherche de quoi?

AURORA | 48 | 6/16/2006
totalement "inculturée" en la matière, mais assez tout de même pour être d'accord avec ce refus de l'humiliation....
Ma petite expérience me conduit à penser que, si j'accepte et j'aime ces moments de soumission, c'est parce qu'ils renferment aussi une profonde tendresse...
Et je crois que tendresse et humiliation sont incompatibles..
teberli | 6/17/2006
Certains de nos choix (de vie, professionnels, sexuels) ont à voir avec la psychologie, pour ne pas dire tous. Et tu as raison, il s'agit sans doute d'estime de soi.
Je lis que soumission n'est pas humiliation. C'est vrai on peut soumettre sans humilier, contraindre sans humilier.
Et je ne sais pourquoi, ta note me renvoie à la phrase "Tricher n'est pas jouer". Ces maîtres(esses) humiliants ont sans doute aussi quelque chose à régler d'un compte ancien. On ne peut à la fois respecter et humilier.
La fille d'à côté | 6/17/2006
Chère Aurora,

Vous texte pose et soulève une questions très grave.Je me garderai de généraliser, de trancher de manièrepéremptoire. Et pour des raisons personnelles je m'interdirai de faire appel à des souvenirs précis.
Toutefois, je crois pouvoir avancer que, chez certains, le rapport SM (ou BDSM) "métaphorise" en quelque sorte et déplace le conflit névrotique qui est en eux. Je pense que sur ce point nous serons en parfait accord. "Dis-moi comment tu domines et je te dirai qui tu es..." Avec sa variante : "Dis-moi qui tu domines et je dirai aussi qui tu es". Inutile de préciser que ces deux propositions peuvent être renversées : "Dis-moi comment tu te soumets etc.".
J'ajouterai néanmoins deux choses :
-il arrive que le rapport SM, à la fois ritualisé et érotisé, ouvre la boîte de Pandore et que la pulsion qui était enfuie au plus profond de soi jaillisse un temps à la conscience du sujet ; à lui, de gérer, de contrôler, de maîtriser (au plein sens du terme), bref de se regarder alors vraiment en face, et pas seulement à travers le miroir de son/sa partenaire.
-de même qu'il est impossible de définir le rapport hétérosexuel en le limitant et en le normant à/par rapport à un nombre restreint de pratiques et à une forme de discours, le rapport SM n'est pas, ne peut pas être un ; il est ce que le sujet, avec ses partenaires, en fait. Dans cette perspective, certains sont "soumis" dans leurs pratiques à la névrose qui les taraude et l'entretienne ; d'autres parviennent, par une sorte de théâtre de soi, à la tenir à distance.
C'est ce que je pense. Mais je me garderai bien de théoriser en la matière. Bonne journée !
jmdevesa | 6/17/2006
j'ai apprécié cette lecture...
Ennairam | 6/17/2006
>La fille d'à côté :
"On ne peut à la fois respecter et humilier."

Ben si.
La seule conclusion que vous pouvez tirer en la matière, c'est que si cela existe, cela "vous dépasse", et je ne mets rien de péjoratif dans cette expression. Ces plaisirs là appartiennent à un registre qui vous est étranger,pour le dire autrement.
J'apporte personnellement le témoignage qu'avec deux femmes, deux soumises que j'ai eues dans ma vie, que j'ai aimées, respectées, admirées, la volupté peut s'est inscrite
dans des moments où l'humiliation était souhaitée par la soumise même, et lui procurait plaisir et jouissance.

J'ai du mal souvent à lire à quel point ceci ou cela est inconcevable à untel ou une telle. La vie ne vous a donc pas encore fait connaître qu'on peut goûter aujourd'hui un plaisir qui, hier, paraissait inconcevable ?

Donc si. On peut aimer, respecter, admirer, et faire voyager sa partenaire dans des "jeux" où l'humiliation est l'ingrédient principal.

Amandier


| 6/17/2006
> Aurora "Mais ce n?est pas une recherche anodine, pas anodine du tout?"

Là nous sommes bien d'accord...
Mais rien n'est anodin pour tout le monde.
Vous évoquez volontiers votre goût pour le bongage, l'encagement (je crois avoir lu cela de vous, pardonnez si c'est une erreur ) la fessée, la cravache, etc. Je vous trouverai sans problème des dizaines de femmes très cultivées et libérées qui vous diront que cela n'a rien d'anodin non plus. vous voyez ce que je veux dire ?

Il y a des bdsm divers et aucun, vraiment aucun n'est anodin.

Je crois que c'st un peu le sens de l'intervention de jmdevesa
, qu'il (ou elle) me pardonne si je trahis sa pensée...

Amitiés.

Amandier

| 6/17/2006
JMDEVESA> Vous abordez l'ensemble de la relation D/s et de ses mécanismes ici. Pas seulement le point où je m'arrêtais : le besoin d'humiliation.
Les mots "soumettre" ou "dominer" peuvent en effet avoir chez certains les racines métaphoriques que vous leur prêtez...Ou bien non. Cela dépend des individus. Parfois, il n'y a pas de conflit névrotique en eux qui les a "amenés à...".

AMANDIER> J'ai du mal à imaginer le respect dans l'humiliation. A part si elle est jeu et théâtre et non composante essentielle (alors, oui, elle est aussi anodine que le fait de se déguiser en "maid" le temps d'une séance).
Dans ce cas, elle n'est plus "recherche" puisque c'est ce mot qui semblait important pour ma commentatrice.

Si elle est "recherche", il est impossible, vu tout ce qu'il y a derrière le syndrome de cette recherche précise (j'entends de l'humiliation, qui n'est pas n'importe quoi), de ne pas aller un peu plus loin et de ne pas tenter de comprendre ce qu'il y a vraiment là-derrière...
Surtout que l'humiliation, cela peut être, certes, très peu de chose en fait mais aussi des choses très dégradantes (je ne souhaite pas faire de catalogue ici) et cela interpelle tout de même beaucoup...
Et là, dans CE CAS, c'est le "pourquoi" des motivations des deux actants que j'interroge...

AURORA | 6/17/2006
Je crois que je n?ai pas été suffisamment claire. Je ne parle pas de « jeux » ici.
Je vais plus profond, cherchant chez ceux qui sont « addict » à ça.
A l?adolescence, il y des filles (comme des garçons) qui s?automutilent.
Ce phénomène d?autodestruction par manque d?estime de soi est un appel à l?aide.
Je pense que les adultes qui « recherchent vraiment » l?humiliation ( la « vraie » humiliation ) sont dans le même processus.
Et celui qui la leur « accorde » est encore moins net selon moi?
Paradoxalement, il accomplit le même geste mais sur un autre !

AURORA | 6/17/2006
> Aurora "J'ai du mal à imaginer le respect dans l'humiliation"

j'avais aussi du mal, avant de le vivre.
Je l'ai vécu, je vous affirme que ça existe.
Je ne vous ferai pas non plus une liste, mais c'était au delà d'un accessoire porté, ou d'un mot employé.
Et la relation, hors de ces moments était parfaitement "d'égal à égale", pas de soumission "à 100%" ni quoi que ce soit de semblable.

"Et là, dans CE CAS, c'est le "pourquoi" des motivations des deux actants que j'interroge..."

Rien de ce que vous vivez aujourd'hui ne vous parraissait inconcevable, il ya 10 ans ? 15 ans..?..

Sans doute eux (les humilieurs/humiliés) aussi s'interrogent ils sur leurs plaisirs, sur ceux des autres...
C'est le monde comme il va...

Je n'aimerais pas que l'on puisse aller à conclure à une légèreté (au sens inconséquence..)...
Ils s'arrangent avec leurs névroses... Celles qui nous font ce que nous sommes...J'allais dire "comme les autres"... et quand ils s'en arrangent moins bien, comme les autres, ils entreprennent un autre chemin...

Ce que j'essaye de dire, c'est que l'anodin est une notion très relative... Mettre des bas est pour certaines femmes carrément inconcevable et pas du tout anodin. Et elles aussi vous diraient "c'est le "pourquoi" des motivations des deux actants que j'interroge"...
J'en connais, j'en vois tous les jours !..

Amandier
Amandier | 6/17/2006
> Aurora
"Et celui qui la leur « accorde » est encore moins net selon moi?
Paradoxalement, il accomplit le même geste mais sur un autre !"

Vous n'avez vraiment pas conscience "qu'on" puisse avoir le même questionnement (ou appréciation...) sur les pratiques qu'M et vous appréciez ?

Amandier
Amandier | 6/17/2006
Amandier> Bien sûr que si, j?ai conscience que quelqu?un qui tomberait sur ce blog, venu de l? « extérieur » le considérerait comme celui d?une malade mentale et que quelqu?un de l? « intérieur » le trouverait extrêmement soft.
Mais j?ai commencé comme « forumeuse » et ne puis me refaire.
J?interroge ici sur ce ? qui m?interroge, moi.
J?ai écrit souvent que je n?ai pas pris tout le « package » BDSM pour en faire mon viatique.
J?ai trié et laissé de côté ce qui m?inquiétait.

Le non-anodin, c'est selon moi, ce qui mérite de creuser...
Ensuite, comme le dit JM Devesa, il est en effet des névroses qui apportent, en les vivant, une solution à elles-mêmes.
Pour l?humiliation, je n?en suis pas du tout convaincue. Je pense même le contraire.
Mais ce n?est, après tout, que mon opinion.
La discussion reste ouverte à qui apporte une réponse avec quelques arguments à la question posée :
« Qui et quoi humilie-t-on et pourquoi ? ».

| 6/17/2006
Au-dessus, c'est moi, mais évidemment U-bug a encore frappé!
AURORA | 6/18/2006
Plouf dans le plat...
Si je peux me permettre.
On pourrait aussi se demander "Qui et quoi domine-t-on? A qui ou à quoi se soumet-on?"
Avec le même regard, et la même largesse d'esprit.
Je crois que les réponses doivent, pour beaucoup, se ressembler.
Ceci dans le cas d'actes entre êtres se respectant. A mes yeux, l'autre cas n'est qu'une forme de dérive comme l'on peut en trouver dans tous les cadres relationnels.
Plouf plouf. Mais j'avais prévenu! ;-)

k | 6/18/2006


Aurora, il y a quelques mois déjà, que je m' interrogeais sur ton "aversion" pour l' humiliation. Tu viens je crois d' ouvrir une porte sur un débat fondamental. Tu vois, moi qui te vouvoie d' habitude j' éprouve le besoin instinctif de te dire "tu", tant cela me semble important.

D' abord une précision :

Pour moi l' humiliation est essentielle dans mon plaisir SM. A la limite je me contenterais seulement de l' humiliatio. Sans les coups, sans les chaînes, presque sans les mots. A condition que ce soit une humiliation désirée par la partenaire, qui reste dans des limites esthétiques (au moins pour moi !) et...
sinon anodines, du moins vénielles...

Tout cela est un peu confus.. Je continuerai demain

Yves à la Fleur

| 6/18/2006
Je me sens déjà humiliée par le simple fait d'obéir à un ordre, le simple fait de présenter mes fesses à la cravache, d'être à 4 pattes aux pieds d'un homme...

Ce soumettre est en soi, une humiliation interrogez des femmes vanille, sourire.

L'humiliation ? Je puise ce plaisir, dans le contraste, entre l'image de la femme dominante que je suis dans ma vie sociale, et la putain (chienne je déteste) que je devient dans mon intimité la plus crue. La loi des contrastes :-)

D'un autre côté, ce qui paraît humiliant à l'une ne va pas l'être pour une autre. Affaire de sensibilité.

Quant au respect, ce n'est pas dans les situations et actes humiliants qu'il faut le chercher, mais dans le regard de celui qui mène le jeu, et répond finalement, ne l'oublions pas, aux fantasmes de sa partenaire...

Nefer O Nefer
Nefer O Nefer | 6/18/2006
J'ai conscience que je vais heurter beaucoup de monde;
Ma réponse est initialement destinée à K.
Je la laisse telle quelle.

K> J?aurais souhaité que ce soient les lecteurs qui formulent une réponse à la question que je posais et non moi qui donne mon hypothèse. Du moins en premier.
Mais maintenant que tu as répondu par une autre question, je suis obligée de le faire pour te répondre à toi.
Tu sais, les deux questions que tu poses, ce sont celles que j?ai toujours vues revenir dans les débats des forums car le BDSM s?interroge toujours beaucoup sur lui-même et son enracinement ou sa naissance dans la personnalité des pratiquants.
Il y quelques années, en 2002, je me suis trouvée au centre d?une querelle sur un forum.
Une personne avait voulu démontrer que les rôles de soumis ( e ) ou de dominant ( e) s?expliquaient par les traumatismes de l?enfance, se basant sur le fait que TOUS les enfants maltraités deviennent fatalement soit des adultes maltraitants soient des victimes de maltraitance (ceci en général) et que donc, dans le BDSM (en particulier) la soumission et la domination avaient aussi leur origine dans ce trauma de l?enfance.
Je ne le pense pas. Je ne le pense pas pour TOUS.
Bien sûr que pour certains, c?est ça.
Mais pas TOUS, comme il avait été dit alors.
Je n?ai pas été maltraitée, M. non plus. Et bien d?autres sont comme nous.

Par contre, je crois bien que dans le cas de ceux/celles qui recherchent l?humiliation, oui, il y a quelque enfant qui n?a pas réglé ses comptes et qui continue à cultiver malgré lui cette souvenance. Pour certains par un manque d?estime de soi. Pour d?autres par un trop d?estime de soi. Alors, il s?en remet à l?autre pour apurer ce contentieux, quel que soit le sens ou l?on se place.

C?est pour ça que l?humiliation, pour moi, est le côté sombre du BDSM.
Celui que je refuse, celui qui me fait peur pour les autres.
Parce que l?humiliation n?est pas une thérapie et qu?elle ne peut contribuer qu?à s?enfoncer un peu plus dans les méandres de son passé.
Je suis parfaitement consciente que certain( e )s la revendiquent avec fierté et vigueur.
Mais quand elle dépasse le cadre du « jeu » érotique BDSM et qu?elle devient l?une de ses « conditions nécessaires », quand même toute l?humiliation que la société nous fait subir à côté de ça ne suffit pas, il faut bien se poser des questions sur cette fixation.


AURORA | 6/18/2006
PS: Si je n'ai pas abordé le sujet du respect de l'autre et au risque de choquer une fois de plus, c'est parce que, à mon sens, il y a là à la base déjà quelqu'un qui ne se respecte pas lui-même.
AURORA | 6/18/2006
Et, encore une fois, ce que personne ne semble avoir compris depuis le début, je ne parle pas ici du "jeu" mais de l'humiliation constituée, celle qui devient un indispensable.
C'est celle-ci qui est un faux exutoire.
AURORA | 6/18/2006
Je crois que la plupart des commentateurs ont mal lu la note.
Aurora en effet posait en filigrane une question, à savoir « pourquoi certain(e)s dans le BDSM acceptent-ils (elles) d?être humilié(e)s » et son corollaire « pourquoi d?autres acceptent de le faire » ?
Or presque tous vous n?avez pas répondu à ce pourquoi, mais avez « avoué » y prendre du plaisir, vivre cela comme une catharsis, ou même y trouver des marques de respect.
Je peux comprendre cela dans le cadre strict du « jeu »? mais je ne peux le concevoir comme une quête permanence. La vie quotidienne se charge de nous apporter notre lot de situations humiliantes.
Et pourtant combien de pratiquant(e)s BDSM, dominants ou soumises en redemandent ? POURQUOI ?

Humilier a comme synonyme, selon les dictionnaires : Abaisser, avilir, blesser, dégrader, diminuer, mortifier, outrager, vexer.
Pour ma part, je considère que mon « rôle de dominant » ne m?amène pas vouloir avoir à utiliser un seul de ses verbes vis à vis d?une femme et à plus forte raison vis-à-vis de la femme que j?aime? même « pour rire » !
En règle générale, je crois bien au contraire, qu?un Dominateur se doit de chercher à élever sa soumise.
Alors, je me demande moi aussi quels comptes ont à régler avec leur passé (ou les femmes qui l?ont peuplé) les « Maîtres » qui fonctionnent essentiellement sur le registre de l?humiliation.
MARDEN



Le M. d'AURORA | 6/18/2006
La nuit du samedi, chez nous, c'est folle vie!
Je Lui reprends donc le clavier pour m'adresser à Yves plus particulièrement.
Vous dites vous interroger sur mon aversion pour l'humiliation.
Mais c'est tellement évident, pourtant!
Je vois un rapport étroit entre toutes les faces de ma personnalité. Je suis entière et non divisée en tiroirs. Ainsi je suis autant la A. ( c'est ma véritable initiale) militante que l'Aurora BDSM. Et mon BDSM se doit de composer avec ma personne sous tous ses aspects. Il ne peut y avoir de dichotomie. D'où le package trié dont j'ai parlé dans un commentaire un peu plus haut.

Du même coup, je ne puis tolérer qu'on humilie partout l'être humain dans la société et en faire par ailleurs un pôle de mon érotisme. Je ne suis pas schizo. Pour moi, cela mérite le même crachat de mépris (je l'adresse, bien sûr symboliquement, à qui s'aviserait de vouloir m'humilier, moi et seulement moi, dans un moment D/s et non pas à tous ceux qui jouent ainsi).

Maintenant, au-delà de moi, que les gens vivent comme bon leur semble!!!
Si c'est un "jeu" pour eux tant mieux!
Si c'est plus, tant pis... Je ne juge pas.

Mais je souhaitais en débattre ici chez moi (enfin, tant que U-blog dure!!!) parce que, une fois de plus, je ne tiens pas un blog consensuel ou emphatique.
Et encore moins prosélyte!

Cordialement,

AURORA
AURORA | 6/18/2006
Je réagis tardivement à une phrase de Marden qui me semble vraiment essentielle : "un Dominateur se doit de chercher à élever sa soumise".

Non seulement je partage entièrement ce point de vue mais je crois que, dans une relation 'straight' vanille, chacun doit chercher à élever l'autre.

Je ne le conçois pas autrement, a fortiori dans une relation mettant en jeu des affects (elles mettent toutes en jeu des affects mais dans des proportions relatives : notre espèce et l'évolution des sensibilités permettant la disjonction tendancielle du sexuel et de l'affectif...).

Autrement, nous serions dans ce que j'appelle une sexualité de voleurs, de prédateurs, où l'on prend son plaisir indépendamment de l'autre... C'est possible, évidemment, physiologiquement. mais cela ne correspond pas à ma conception des rapports humains.

Aurora en répondant à nos diverses sollicitations a eu raison de préciser sa pensée. Ce dont elle parle c'est de l'impossibilité pour certains de se passer du vecteur 'humiliation' pour jouer et/ou aimer l'autre. Elle suggère une addiction. En fait, elle aborde ici le partage entre névrose et psychose. Je m'explique. Toute la différence réside par exemple en cette alternative : puis-je désirer ma partenaire, prendre du plaisir avec elle et lui en donner, dans une relation vanille ? Ou dois-je nécessairement passer pour ressentir de l'excitation par le rituel, le cérémonial, l'appareillage BDSM et/ou fetish ? Puis-je avoir de temps en temps envie d'un jeu de rôles où ma partenaire endossera la tenue d'une soubrette ou d'une infirmière ? Ou dois-je nécessairement humilier celle-ci, au quotidien, dans mes propos, mes actes, et le détail de nos ébats amoureux et libidineux pour éprouver l'efficience du désir ? Et là le partage est clair et net.

Je suggère à mes ami(e)s d'éviter les "border line" (j'exagère à peine), ceux qui disent "en BDSM, deux méthides, l'amour et la séduction ou bien le dressage pour briser l'autre". J'en connais qui affirment cela, sans sourciller et de manière pérenmptoire. Il vaut mieux, selon moi, les éviter.

Je ne crois pas être très éloigné de ce qu'avancent Aurora et Marden. Merci pour votre patience à me lire (je me corrige mais je demeure très, trop didactique... déformation). Bonne journée.
jmdevesa | 6/18/2006
> Marden :
"Alors, je me demande moi aussi quels comptes ont à régler avec leur passé (ou les femmes qui l?ont peuplé)
les « Maîtres » qui fonctionnent essentiellement sur le registre de l?humiliation."

Aurora se pose la question pour les deux "actants", vous la restreignez aux seuls "Maîtres".
Pourquoi ?

> Aurora, vous écriviez : "« pourquoi certain(e)s dans le BDSM acceptent-ils (elles) d?être humilié(e)s » et son corollaire « pourquoi d?autres acceptent de le faire » ?

Tenter de répondre à ce genre de question est clairement d'ordre psychanalytique, comme peut l'être l'explication de tout autre comportement un tant soit peu "déviant".
La réponse, ou les réponses si elles existent ne sauraient tenir sérieusement dans quelques lignes de forum. Elles sont le résultats d'heures de parole et il serait bien hasardeux d'en formuler une ou une autre approximativement dans ce cadre. D'autres aimeront peut-être jouer les "psy" de forums...
ils (ou elles...) ne sont pas de meilleure facture que ceux des comptoirs.

Je n'ai pas cherché, donc, à apporter une réponse, mais à dire clairement que si, on peut vivre cela dans le cadre d'une relation de respect et d'amour, et j'ajouterai d'admiration du Maître pour sa soumise.
C'est d'une part mon avis... mais aussi le témoignage clair de ce que j'ai pu vivre.
Dons si, ça existe, je l'ai vécu, et plusieurs fois !


Ces névroses qui nous font ce que nous sommes, quand elles ne nous ont pas laissé nous fondre dans la norme...
- Certains les "distillent" (pardon pour le choix de ce mot) et vivent telle ou telle déviance, c'est leur solution.
- D'autres ne parviennent qu'à les transformer en souffrance, et leur solution est ailleurs.

Ce que je crois en revanche, et qui me semble ESSENTIEL, c'est que les deux "compartiments" que j'évoque là ne sont ni étanches ni définitifs.
On le sent tous, forcément, et peut être cherche t on a se rassurer, alors on se fait son propre "package bdsm" comme dit Aurora.

Chacun se fait le sien... Take care, anyway, tout le monde..


Je vais cultiver mon jardin !

Amitiés et bon dimanche à tous.


Ps : j'ai pas de jardin.

Amandier



Amandier | 6/18/2006
Merci Aurora pour cette réponse. Je peux..? Ui je t'ai entendue... ;-)
"Réponses et hypothèses"-> Juste des hypothèses pour ma part. Mes "réponses".
Quand tu dis "je ne le pense pas pour TOUS", concernant les liens aux traumas de l'enfance, je te suis. Tu ne généralises pas. Parce que tu es bien placée pour le comprendre.
Dans le cas des demandeurs/receveurs ou des demandeurs/donneurs d'humiliation, le partage reste sur les même bases que celles que tu décris pour tout le reste (de décrire hein, pas décrier?!..)) si bien.
Un échange, un partage, une offre et une demande, et vice versa.
Tout simplement, et aussi simplement que dans ton BDSM.
C'est pour cela que je te reformulais la question, je n'ai jamais été sur le moindre forum.
Je crois (sans généraliser, juste savoir admettre et reconnaître) que parfois, cet échange dans l'humiliation, recherché(e), se fait sans autre "dérive" ou "déviance" que celle du plaisir, pris autrement.
J'avoue moins bien envisager le cas "sans respect", que je ne connais pas. Alors, peut-être, juste un respect du choix de celui ou celle qui partage, dans les deux rôles. En espérant qu'ils/elles soient conscientes des risques encourus.
Concernant la "permanence de la quête" citée par Marden, ça me rappelle quand Aurora parle des BDSMeurs(ça se dit?) en mode-on 24/24, 7/7, 366/366: juste d'apparence fortement improbable. ("inconcevable" donc.)
De même concernant les synonymes, méfiance. Quand je tape "dominer", je trouve "être supérieur à", mdrrr non?
Mince, chuis encore trop longue là, oupsss...

k | 6/18/2006
Même sans avoir lu l'ensemble du débat, je bondis aussi lorsqu'on parle d'humiliation. Le BDSM est un parcours à deux (ou plus) où les limites sont explorées dans le respect mutuel. Les soumis(es) méritent le plus profond respect de leur maîtres(se) et celui ou celle qui ne comprend pas cela n'est pas grand chose de plus qu'une brute écervelée ou un sadique pervers. La démarche BDSM n'a pas à être une démarche destructive.
P | 6/19/2006
K> En publiant ma note, je viens de voir ta réponse. Alors, voilà, je suis seulement allée en deux clics de Gougueule sur le premier site BDSM qu'il nomme pour te chercher une Petite Annonce de Dominateur ( et des comme ça, il n'y a que ça...)

"Je cherche une soumise à dresser.
Peu d'expérience.
Je possède une chienne hélàs trop éloigné pour que nous nous voyons assez.
Je suis assez dur. Exigeant dirons-nous, je déteste devoir revenir sur une chose déjà intégrée par la soumise.
J'aime modeler ma chienne, l'obliger à se plier à ma volonté, en faire ce que j'ai décidé.
Mélange de mépris et de douceur.
J'aime humilier, utiliser, rabaisser.

Je cherche une femelle désirant vivre cela et se soumettre à mon bon vouloir."

Je n'ai rien à rajouter.
L'offre et la demande, comme tu dis.
Ça continue à me gêner.
AURORA | 6/19/2006


Bon. 18 juin. Suite.

Qui ai-je envie d' humilier? Je ne connais que ceux que je n' humilierais jamais :

- les animaux
- les enfants
- ceux ou celles qui seraient mes subordonnés ou sur qui j' aurais puissance autre qu' amoureuse
- tout ceux de sexe masculin, car j' aurai l' impression de m' humilier moi-même.
- les vieux
- la femme que j' aime et avec qui je vis...

Reste pas grand monde !... Ha si ! les femmes. Les autres.
Jeunes de préférence. Et consentantes. Et y prenant plaisir.

Et puis non ça n' est même pas tout à fait ça... Ce que j' aime par dessus tout, c'est voir humilier une femme encore jeune par une femme plus agée. Et ça, sans faire de la psychanalyse de bazard, je crois savoir d' où ça me vient...mais vous n' en saurez rien, "hypocrites lecteurs" !

A +

Yves àlaF.
| 6/19/2006
je vais essayer de rajouter mon grain de sel :ayant moi-même vécu ce que l'on peut appeler une expérience de soumission pendant quelques années, je ne cherchais absolument pas à être humiliée, rabaissée,et je l'ai quittée le jour où.. je ne peux donc dire selon mon expérience propre pourquoi une femme aime être humiliée . mais je peux maintenant dire pourquoi lui l'ai fait à un moment précis : touts simplement parceque j'avais dit NON et que je ne le laissais plus diriger ce pan là de ma vie . C'était donc une tentative d'humilier car il se sentait inférieur, négativé, nié etc . Ce que dit finalement yves lafleur "car s'il veut bien humilier ne voudrait pas s'humilier lui même ", ce qui veut tout dire . Me refusant par respect pour l'autre d'en faire autant avec ceux et celles que je" domine"
c'est ainsi, que finalement j'ai compris que j'étais plus sado-maso que "switch" (quel mot affreux) . Je ne peux comprendre que celui ou celle qui est capable de donner autant qu'il ou elle reçoit .
Pour les quelques femmes que j'ai cotoyées et vite quittées parce qu'elles aimaient être traitées de tous les noms d'oiseaux, il y avait toujours à la base un sacré problème d'enfance dans lequel elles se complaisaient . je dois avouer avoir fui , faisant assez ce genre de thérapie au quotidien sans en rajouter dans ma vie "amoureuse" sinon sexuelle .
licorne | 6/19/2006
Bonjour,

question "qui et quoi humilie- t-on et pourquoi?"
je pense que l'envie d'humilier nait de la haine et de l'envie (au sens envieux), que l'on peut porter à l'autre.
Haine de ce que l'on est pas......envie de ce que l'on aspirerait à être. Le BDSM donne les outils pour qui veut s'en servir pour asservir, casser, rabaisser, dégrader.
Certain devrait y réflechir à deux fois avant d'abreuver ainsi la personne quemandeuse,
d'ailleurs c'est un mot qui me fait dresser l'échine, et partir bien vite.
C'est ce que je pense, ma vision est toute personnelle, mais sur ce sujet vraiment délicat, je sais que je ne parviendrai jamais à changer d'avis sur les dangers de tout ce qui entoure cette notion : humiliation
Pour moi ce mot est aux antipodes du mot respect.

Dellys | 6/19/2006
Bonjour,

Aurora> "je ne puis tolérer qu'on humilie partout l'être humain dans la société et en faire par ailleurs un pôle de mon érotisme"

N'est-ce pas la même chose avec le bondage? La société restreint ma liberté, m'impose un carcan incomfortable. Pourtant j'ai fait de cette restriction de la liberté et de cet incomfort un pôle de mon érotisme.

A mon humble avis, la différence est surtout dans le degré, la souffrance morale est plus choquante que la physique, les insultes plus "hardcore" que la cravache. Et comme dans l'exemple de licorne, ça peut devenir une technique de manipulation plus vicieuse et moins consensuelle que la punitions physique.

Bien que ce ne soit pas du tout ma tasse de thé, je ne m'aventurerai pas à dénoncer l'humiliation sur le principe dans le genre "il ne peut pas y avoir de respect ou d'amour" ou "faut être taré pour rechercher ça". En revanche, il n'y a rien de surprenant à ce qu'elle soit recherchée surtout par la frange la plus malsaine des BDSMers, des gens qu'on n'aurait pas envie de fréquenter même s'ils étaient simplement branchés fessée.

C a L | 6/19/2006
Yves> Votre commentaire m?a surprise dans un premier temps. A la seconde lecture, je trouve sa forme ( le catalogue de tous ceux que vous n?humilieriez pas) extrêmement parlante puisque vous finissez par évoquer le seul cas d?humiliation qui vous intéresse en nous disant en connaître la source mais après nous avoir dit aussi dans votre premier commentaire plus haut que vous vous passeriez de tout en BDSM, sauf de?l?humiliation.

Licorne, Dellys> Un grand merci à toutes deux d?avoir, chacune à votre manière, répondu à ma question et tenté une analyse.

C à L> D?accord avec l?ensemble de votre message mais le bondage est un très mauvais exemple (et la fessée le serait tout autant).
Il existe des bondageurs et des bondagettes qui ne pratiquent que le bondage comme un art érotique, refusant toute parenté entre celui-ci et le BDSM et ses notions de Domination/soumission.Vous les feriez hurler.
Idem avec les fesseurs.
Je prends en exemple deux forums bien connus :
« Bondage-moi » ne traite que du bondage et n?a aucune parenté avec le BDSM.
« Discipline Domestique » ne traite que de la fessée et n?a aucune parenté avec le BDSM.

Pour ma part, je vis le bondage comme une contrainte, certes, mais amoureuse et esthétisante. Je ne vois pas dans ces cordes-là le reflet de la société...
Le sens du mot "humiliation" est bien plus connoté socialement.
AURORA | 6/19/2006
Merci aussi à JM Devesa pour toutes ses contributions objectives (il n'est pas pour rien universitaire!!!)
AURORA | 6/19/2006
Aurora, dans cette annonce, il y a le mot que je cherchais hier sans mettre la langue dessus : "mépris".
La voilà ma notion de nuance, humiliation/respect (de l'autre, de ses choix, envies, désirs...) peuvent s'associer selon moi, parce que je n'y greffe pas le mépris. Je respecte celui (ou celle) qui trouve plaisir et excitation dans ce qui reste à mes yeux un "jeu" des sens.
Et je vais ajouter une notion qui (je suis presque sûre!) va te faire hurler : j'admets totalement cet échange (avec respect mutuel, donc, loin de tout mépris) dans un "couple" sans aucune composante amoureuse...
Le dernier tiret de la liste d'Yves me rappelle une (énormité pour moi seule hum) entendue de la bouche d'un "mâle" un soir : "je ne pourrais pas vivre sans fellation, mais je ne tolèrerais jamais cet acte de la femme que j'aime." Est-ce que ça sous-entendait qu'il irait toute sa vie chercher ailleurs son plaisir, et que si sa femme trouvait plaisir à la chose, elle serait contrainte d'aller l'assouvir hors du foyer..? Un choix, que je ne comprends pas, mais qui existe.
Un autre débat!
(Mince, je squatte, dsl!))(En manque de blog?!..)))

k | 6/19/2006
K en manque de blog? Tsst!
Contrairement à ce que tu penses, tu ne me fais pas hurler du tout!
Il est tout naturel d'avoir des rapports sexuels (des plus classiques) sans amour.
Alors, pense un peu, aller se coller la tête dans la cuvette des toilettes pour se faire faire pipi (ou autre) dessus, cela ne risque pas de me faire glapir que cela soit possible sans aucune composante amoureuse!

;-))


AURORA | 6/20/2006
Merci, Aurora, pour votre gentil mot. Mais avant d'être universitaire je m'efforce d'être un sujet autonome et libre (libre ? l'est-on jamais ?). Les questions que vous soulevez m'intéressent : je ne viens pas ici en voyeur, vous le savez. J'apprends. Et si je peux faire partager une ou deux idées tirées de l'expérience et de la réflexion, alors...

Un dernier (du moins, pour moi) mot sur l'humiliation.

Dans MA trajectoire personnelle j'ai distingué celle dont on est 'addicted', dont on ne peut se passer, soit qu'on l'inflige, soit qu'on la subit. Ces comportements sont vraisemblablement surdéterminés par des traumatismes survenus dans la petite enfance et par l'influence du milieu ambiant, de la société. (je sais : je schématisme... mais quand même !).

Et puis, il ya cette humiliation jouée, mise en théâtre qui, selon les individus, décuple l'excitation et le jouir. Très bien... Mais je crois qu'il convient pout tout un chacun de rester lucide : le jeu cède parfois, pas toujours, au vertige, à l'appel de Thanatos. On domine l'autre, les mains autour de son cou. "Oh ! Mon Maître, tu es moi...tuez-moi" Ce qui toujours nécessairement s'entend... Et l'on serre. Plus que prévu initialement. On pensait garder le contrôle. Et voilà que l'on serre encore. "Tuez-moi... tu es moi..." Dominant(e) versus dominé(e). Dispositif spéculaire. Et le vertige grandit... L'abîme... Généralement, on finit par se reprendre. C'est heureux. On a entraperçu l'abîme qui, sous les mots, fondent les maux. Désormais, on sait que les jeux ne sont jamais innocents. Ceux des adultes consentants comme ceux des autres, qu'un certain Freud avait qualifiés de "pervers polymorphes".

Alors... "Oh ! Mon Maître... Humiliez-moi..."

Avec discernement...
jmdevesa | 6/20/2006
Je vais réintervenir sur le sujet.

Je n'ai pas, en ce qui me concerne, d'expérience traumatisante dans mon enfance, mais au contraire, une enfance heureuse, je n'ai manqué de rien, ni matériellement, ni et surtout, affectivement. Je n'ai pas derrière comme certaine personne parmi les auteurs de ces commentaires, une expérience avec un homme m'ayant écrasée, brutalisée...

Je me suis toujours respectée, en fait, je dois même dire que je m'aime :-) Je n'ai jamais été une carpette, mais tjrs forte tête, non dépourvue d'orgueil.

Il faudrait maintenant distinguer en effet, l'humiliation jeu, de l'humiliation réelle. Je rappelle que pour toute femme "vanille", le simple fait d'être soumise, est en soi-même, une humiliation... Obéir à un homme est humiliant, en soi, sourire... Demandez aux "chiennes de garde" :-) Prendre une fessée cul nul sur les genoux d'un homme, oui, c'est aussi un acte humiliant, et souvent le bondage m'apparaît comme humiliant.

Pour ma part, j'aime dans certains jeux être traitée en putain, j'ai tendance à dire "la honte, c'est bon". Une atteinte à ma pudeur, me remue, me destabilise. La loi des contrastes, disais-je, c'est cérébralement très fort. C'est justement parce que je n'ai jamais été une chaudasse collectionnant les amants, que j'ai apprécié la découverte d'être un jour, traitée en traînée, parce que j'avais au fond de moi, ce fantasme :-) Si j'avais subi telle chose sous la contrainte et sous l'emprise d'un homme me méprisant, probablement n'aurais-je pas de tels fantasmes.

Mais je me sens insultée quand on me dit "tu es une soumise", parce que c'est réducteur, donc dégradant.

Enfin il faut prendre en compte, je pense que ce qui apparaît humiliant pour certaines personnes, ne l'est pas pour d'autres, tout est affaire de ressenti.

Et je suis la preuve vivante que l'on peut vivre ces jeux, dans une relation amoureuse réelle et forte, vivre des fantasmes de honte, sans se sentir dégradée. Et j'ajoute que l'homme qui dirige mes jeux est aussi celui qui me rend plus forte, et plus libre finalement.

Car l'humiliation réelle est dans le mépris de l'autre. Là est le dérapage, parce que l'on n'est plus dans un jeu. Humiliation n'est peut-être pas le terme approprié, justement à cause du ressenti différent de chacun face à ce sentiment. Alors que le mépris est universeln, il est rabaissant. Et oui, il y a des femmes, en bdsm, qui recherchent justement, ce mépris. En accord donc, avec K.

Nefer O Nefer
Nefer O Nefer | 6/20/2006


k, simplement ma compagne de vie n' a pas ce désire en elle, au moins consciemment.

Vous pensez bien que si elle souhaitait assouvir un tel phantasme, j' en serais ravi.

Aurora: J' ai voulu dire que l' humiliation est partie intégrante du BDSM et que pour moi elle est suffisante... Ce qui ne veut pas dire que je fais fi du reste !

Demain, j' essaierais de m' expliquer mieux par un poême.

Y.àla F.
| 6/20/2006
Comme il est curieux de déposer un commentaire et de se faire renvoyer à ses pénates au prétexte que la vie ne vous a encore pas appris tout ce qu'elle devait vous apprendre.
Désolée Amandier, je reste persuadée que les deux intervenants d'une relation réglent des comptes avec le passé. Quelle que soit la relation. Je ne connais rien en BDSM. Ne rien connaître dans un domaine n'est pas un empêchement à la réflexion. Sinon, que serait le monde ? Et si ne rien connaître à un sujet n'autorisait pas à livrer une remarque, nous cesserions de parler de beaucoup de choses:)
Merci au M d'Aurora d'avoir donné son sentiment sur la question.

La fille d'à côté | 6/20/2006
Nous passons notre temps à tenter de règler notre passé : relationnel, affectif, condition sociale X ou Y...
La vie n'est faite que de cela et le restera aussi longtemps que survivra le non-dit (entre autre chose).
Pourquoi le BDSM échapperait-il à cette règle, même si je partage ton point de vue, chère Aurora, et que s'il est un point que je ne supporte pas dans le BDSM, c'est bien... l'humiliation.
Je suis un soumis dde luxe, moi, madame ! (clin d'oeil).
Luckysky | 6/20/2006
:-)
Un débat d'ébats animé(s). Plaisant hein...
"Et oui, il y a des femmes, en bdsm, qui recherchent justement, ce mépris. En accord donc, avec K." (Nefer O Nefer).
:-))
N'oublions qu'il y a aussi des hommes, (je passe, mais sans enfance triste etc, et avec des postes de "fortes têtes", etc...) qui goûtent aussi à cette [humiliation]. (pas mépris pas mépris - lapsus supposé).
Tiens, dans Hum(ili)a(t)i(o)n, il y a Humain...
k | 6/20/2006
"Je rappelle que pour toute femme "vanille", le simple fait d'être soumise, est en soi-même, une humiliation... Obéir à un homme est humiliant, en soi, sourire..."

> Nefer O Nefer, sourire oui, car si toutes les femmes "vanille" étaient des chiennes de garde en puissance, réalisant l'humiliation subie en couple "vanille" (qui peut aller jusqu'au meurtre...) ou au travail, nous aurions peut-être une égalité réelle du pouvoir, des droits entre hommes et femmes, voire une monde plus juste pour tout-e-s... ce qui vous en conviendrez, n'est pas le cas (ni le débat ici, certes ;o)

Je ne veux pas troubler ce blog et vos communications, mais ça me choque, les "vanille", comme si les gens étaient si à part que ça, si différents, j'ai l'impression de comprendre les mots ici pourtant.

Bon je suis pas vanille, mais ni fraise ni chocolat, ni rien du tout, juste l'envie, avec le même homme, d'explorer et d'oser lui dire ce qui me plait, de recueillir sa sincérité à lui, aussi librement que possible, c'est intime. Le temps ensemble, renforce la confiance en soi, en l'autre, ce qui libère le geste et la parole... Je ne pourrais pas entrer dans un jeu prédéfini, comment est-ce possible d'ailleurs, à moins de recopier les vies ou les fantasmes des autres ?

C'est parce que les cases ne me vont pas que j'ose poster ici sans me sentir appartenir, les mots d'Aurora et de LuckySky sur son blog m'ont carrément tiré des larmes d'émotion et les photos sont émouvantes, elles m'ouvrent quelques univers.

L'humiliation ne me fait pas grand chose, ne m'excite pas ni ne me diminue... Les insultes ne me touchent pas + dans la vraie vie que dans le jeu, je connais mon humble valeur et rien d'autre n'entre vraiment. À la limite, je préfère l'insulte et l'humiliation car elles me renforcent, partant de très bas on est sûr-e de ne pas décevoir... donc ça libère les inhibitions et permet de se surpasser mais rien de très "sexuel" là dedans. Bon j'ai eu une enfance et ado chaotique avec violence et peur (je l'écris vu que d'autres précisent si ça aide à comprendre...). En fait, je comprends mieux le plaisir de la douleur seule, à la limite ça pourrait être en autarcie. Le peu de blogs lus avant le vôtre étaient "calibrés", comme ceci ou cela, alors qu'un être humain est fait de nuances je trouve, ce pourquoi je reviens lire ici.

Sinon, reprendre les humiliations de la vie pour en faire un jeu, qui aboutit à un plaisir sensuel ou sexuel, je l'ai compris comme une maitrise à la différence de la vie courante, savoir que la personne qui humilie porte des sentiments positifs est rassurant, mais comment savoir les vrais sentiments d'un-e autre ? au fil du temps peut-être... mais si l'esprit s'y abime dans ce temps, comment raisonner ?...
Dominique | 6/20/2006
K> N'y jouons pas trop...Parce que sinon, je vais te dire que dans mépris on trouve le passé simple du verbe s'éprendre: "m'épris" (affreuse pensée) et dans domination : do(mi)nation.
Et le Diable sait que ce mot est ignoré de tous les "Maître(s )-Queue du BDSM! Et de ceux-là, on n'en manque pas!

Dominique> Dans le sommaire du blog, il y a un texte "Qui a peur des méchants "vanille"?".
Il est là:
http://www.u-blog.net/AURORAWEBLOG/note/58394
Et vanille-chocolat ou fraise-citron, j'aime vos messages ici.
Merci pour les mots que vous nous donnez.

Amitiés.

AURORA


AURORA | 6/21/2006
> la fille d'à côté

Je ne vous ai pas renvoyée dans vos pénates, j'ai dit mon opinion en précisant ce que j'avais vécu. Puisque je l'ai vécu, j'ai dit : "si, ça peut exister".

"Je ne connais rien en BDSM. Ne rien connaître dans un domaine n'est pas un empêchement à la réflexion"
cela c'est vous qui le dites ; alors pourquoi ne pas considérer plus simplement que ce que je vous disais pouvait alimenter votre réflexion ?

Il s'agissait d'un débat, apparemment...

Si je vous avais manqué de courtoisie je vous présenterais clairement des excuses, je ne pense pas que ce soit le cas.

Amandier
Amandier75 | 6/21/2006
Dominique, ne chipotons pas sur les mots, le mot "vanille" permet simplement de désigner des personnes qui ne sont pas attirées par le bdsm... Pas le désir de catégoriser, juste celui de faire simple, justement plus court que d'écrire "femmes qui ne sont pas attirées par le bdsm", sourire.

Je tiens à préciser quelque chose d'important, Dominique : Il ne s'agit pas dans les JEUX bdsm, de reprendre les humiliations de la vie ! Nul ne me traite en putain dans ma vie, et gare à celui qui se le permettrait.
Pourquoi ne pas tout simplement admettre que des femmes peuvent être excitées par des situations d'humiliation sexuelle ? Car c'est bien de sexe qu'il s'agit. Va-t-on chercher une pathologie psychologique chez une femme qui se dit excitée en lisant Histoire d'O ou en regardant le film tiré du livre ?
Et pourtant, pour ma part, O subit exactement le genre d'humiliations que je me refuse à vivre, qui m'ont fait éprouver un malaise, car dès le début, sa situation dépasse la dimension ludique, et l'amène à un stade de régression.
Les situations humiliantes, pour en savourer l'excitation, la honte, doivent être du domaine du jeu, et uniquement du jeu. Et ce, avec un dominant qui répond aux fantasmes de sa partenaire, puise son plaisir et excitation dans celui de cette dernière (là est la motivation), et n'agit ni par sadisme, ni par mépris, ou par haine de la femme.

Et j'ajoute qu'en BDSM, les notions d'humiliation, sont fonction du ressenti de chaque individu. On me regarde bien comme une extra terrestre, quand je dis que le simple fait de porter un collier avec un petit anneau pour y accrocher une laisse, est déjà, un acte humiliant :-) (mais ludique)

Nefer O Nefer
Nefer O Nefer | 6/21/2006
En fait, Nefer O Nefer, je ne pensais pas "chipoter" ; mais la phrase "Je rappelle que pour toute femme "vanille", le simple fait d'être soumise, est en soi-même, une humiliation... Obéir à un homme est humiliant, en soi, sourire..." me semblait inexacte, les femmes sont soumises encore très largement aux hommes et il n'est pas question de jeu (j'ai bien compris la différence entre jeu bdsm et vie réelle) ; d'autre part, enfin pour moi au moins, il est difficile de marquer une frontière nette entre "vanille : femmes qui ne sont pas attirées par le bdsm" et... des blogs bdsm exprimant des vies où le bdsm tient une grande importance, voire imprègne les rapports de couple complètement lorsque les gens vivent ensemble. Entre ces 2 "extrêmes" je pense qu'il existe des tas d'options, dont une est mienne, mais est-ce bien important de se situer sur une "échelle" ? probablement pas. En tous cas, merci de vos précisions...

Aurora, merci de votre accueil et article les "méchants vanille", rien que le titre, comment sont conçus les enfants :o) C'est humain comme pensée. Cela rejoint un peu ce que ce que j'ai perçu de la vie, les nuances et toute la palette de possibles, en fait inventer un peu la vie qui nous convient - nous fait plaisir... c'est un peu le but et non "subir" complètement la vie. C'est déjà une insoumission...
Dominique | 6/22/2006
Humiliation : et si moi, j'aime ?


Chère Aurora, j'aime beaucoup ton blog que je "suis" depuis longtemps, et tu y as toujours prêché pour la tolérance, l'ouverture d'esprit, les expériences personnelles, contre l'imposition de "codes" par ceux qui ont l'audience nécessaire pour dicter leurs vues.
Mais là, tu déblogues! Ce n'est pas parce que tu ne pratiques, ne connais ni n'apprécies cette pratique, que tu as le droit de la juger aussi mal.
Peut-être as-tu peur des "dérives" que tu imagines, vers un manque de respect dans lequel la soumise fini niée par son maître. Mais on a le même problème de dérives avec l'obéissance, où le maître pourrait aussi ordonner sans plus s'occuper de ce que ressent la soumise. Et l'obéissance ne fais pas partie de tes tabous.
Non, je ne pourrais pas dire ce qui me pousse à l'humiliation; pas plus que ce qui me pousse à toute autre pratique SM. Mais le fait est là, et ni moi ni personne n'y peut rien faire : ça me plaît; et ça lui plaît. C'est quelque chose qu'il me donne, comme il me donne ses coups, ses liens, son amour.
J'aimerais que tu comprennes ceux qui ont cette pratique, mais je te demande simplement de les respecter.

Juste une autre
Juste une autre | 6/24/2006
>Adrienne:


Mon post était un questionnement (pourquoi certain(e)s éprouvent ce besoin d'humiliation?) et non un jugement!

Et si vous, vous aimez, continuez à aimer...

AURORA
| 6/25/2006
Au fait, en BDSM, ce que je juge profondément dégradant, est le fait pour des femmes, d'accepter pour maître, un homme marié qui vient vers elle, parce que Bobonne, oh non, la mère de mes enfants, jamais, sacré !
C'est aussi le fait pour des femmes, de gober les déclarations d'amour de ces guignols, qu'elles ne rencontrent que dans le cadre de séances, parfois, cadeau bonus, une petite nuit ds le même lit une fois tous les 2 mois (Bobonne était chez sa mère) et avec lesquels elles ne partagent rien d'autre.

C'est aussi le fait d'entrer en tutelle, d'accepter d'être au nom de sa soumission, transformée en mineure de plus de 18 ans, de ne plus pouvoir éternuer sans demander la permission au maître, de se placer sous son entière dépendance, jusqu'à la régression, jusqu'à la renonciation de soi-même, bref, de devenir serpillère (j'ai abordé sur mon petit blog, cet aspect malsain du bdsm et ses conséquences, d'ailleurs).

Oui, régression, est sans doute le mot le plus juste.

Et puis, on pourrait aussi débattre sur le ridicule. On peut aimer les jeux d'humiliation, mais les jeux qui ridiculisent la partenaire soumise ? Faire le chien en jappant par ex ?

Ensuite, mouiller à la vue de pony-girls, s'imaginer comme "O" en maison de dressage et fantasmer, jouer la putain, ce ne sont, que des jeux, au final, à caractère fortement sexuel...

Nefer O Nefer
Nefer O Nefer | 6/28/2006
Nefer> je suis entièrement d'accord avec vous sur ces deux notions de régression et de ridicule, vous vous en doutez...
Mais là encore, il y aurait de quoi faire allumer des bûchers sans fin.

Passée chez vous, j'ai lu avec attention votre dernier texte: j'avais lu le même forum ahurissant que vous et celui-ci m'avait inspiré un texte virulent en son temps...
Ce qui m'inquiète, c'est lorsque vous dites que vos interventions dans ce fil de mes commentaires ont été récupérées et ont donné lieu à un texte de plagiat sur un autre blog.
Même si j'ignore de quel blog il s'agit, je le répète donc une fois encore: pas plus que mes propres textes, je n'apprécie que des commentaires de mon blog soient reproduits ailleurs.
Tout texte appartient uniquement à son auteur même quand il s'agit d'une participation à un fil de discussion.
Les commentaires de Nefer n'appartiennent donc qu'à Nefer et ne sont pas du domaine public.
AURORA | 6/30/2006
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