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BDSM REFLEXION: SOUMISE A L'ESSAI...

 

                AURORAWEBLOG essai de soumise

                                         Photo © China Hamilton

 

Trouvée sur un site hier soir, dans les annonces aléatoires, celle-ci qui m’en bouche un coin :

« Je ne recherche plus personne. Je suis la propriété de MaîtreSlurck  qui vient de me prendre comme soumise à l’essai ».

 

« Soumise à l’essai ». Contrat à Durée Déterminée donc.

Je fais immédiatement la recherche de l'annonce de MaîtreSlurck .

Et d’une, elle date d’il y a quelques mois et à ce jour, il apparaît donc comme toujours en recherche.

Et de deux, imaginons que ce soit par pure négligence qu’il n’ait rien modifié…

Mais aurait-il, s’il avait été plus vigilant, transformé son profil en « maître à l’essai » ?

 

On connaît mon credo : il est plus dur selon moi d’être (ou plutôt de se dire) maître quand on n’a pas de soumise que l’inverse. Ou tout au moins l’égalité devrait prévaloir dans ce genre  de situation.

Ce n’est pas pour demain semble-t-il. On voudrait que les choses changent. On se prend à croire qu’elles ont déjà un peu changé. Et puis, non.

On revient dans le statu quo. Et l’on se demande s’il y aura après-demain quelque chose de nouveau sous le soleil.

 

J’en doute d’autant plus qu’aujourd’hui, douche froide, je suis tombée sur deux « propos de maître ». Que l’on ne peut soupçonner d'avoir la moindre connivence entre eux.

 

L’un était un blog étranger qui annonçait qu’il fermait. Comme il avait manifesté dans ses notes les plus récentes le dépit de n’être ni lu ni commenté (alors qu’il avait ouvert fin novembre), je me suis dit « Voilà encore un blogueur trop pressé ! ».

Du coup, j’ai lu tous ses posts : je lui donne environ trente ans, trente-cinq à tout casser.

Pourtant, il avait commencé son blog par les traditionnelles règles BDSM : j’ai été très amusée de les lire en italien.

Puis, très vite, il n’a plus fait que manifester, note après note, son écoeurement et sa révolte face à ceux et celles qui dans son entourage ne les respectaient pas : faux maîtres, fausses soumises, tous à mettre dans le même panier et à jeter à l’eau !

Le dégoût l’emportant, c’est donc son blog qu’il jette par-dessus bord.

Mais en voici un que je soupçonne d’être pour les « essais de soumises », comme l’on était pour (ou contre) les essais nucléaires…

 

L’autre, un français, s’exprime sur l’une de ces listes évoquées avant-hier pour rappeler les mêmes règles et déplorer qu’elles soient contestées, de même que la notion de punition.

Comme il est par ailleurs en recherche dans la section « petites annonces », je lui suppose aussi une tendance à l’« essai de soumise »…

 

Ces deux braves garçons ne me gênent guère. J’en ai tant vus, j’en ai tant lus…

Les femmes qui acceptent de se voir signifier ce type de CDD et qui s’en parent comme d’un titre de gloire, si !

J’aimerais savoir comment les choses se déroulent. Est-ce le bonhomme qui prononce solennellement la fameuse phrase : « Je te (vous) prends à  l’essai. »

Est-ce qu’il n’y a que le sous-entendu de cet essai et la femme qui pousse le masochisme intellectuel jusqu’à s’abaisser en le formulant ainsi ?

Parfois, on aurait besoin de connaître la façon dont les événements sont advenus pour comprendre les motivations des gens. On ne peut malheureusement que les interpréter à la mesure de son propre ressenti, de son expérience. Et donc avec des si…

 

Si je cherchais quelqu’un, s’il me disait qu’il veut bien me prendre comme soumise « à l’essai », mon dieu, comme je l’enverrais gicler !

 

Comment peut-on en arriver à accepter de se voir comme ces quelques doses de lessive ou sachets de thé, trois à quatre fois par an distribués dans les boîtes aux lettres, pour un « essai »?  Ou ces hebdos qui vous rencardent sur quatre numéros gratuits pour période d’ « essai » avant de vous proposer un abonnement à un prix compétitif ?

 

Accepter de se laisser « essayer » comme un objet !

Mais ne voient-elles donc pas que c’est toute la notion même de « soumission » qu’elles dévalorisent ainsi ?

 

Et le choix mutuel là-dedans, le respect, le partage ?

Et le désir, la violence du désir balayant tout sur son passage ?

 

Au fait, qui décide de la fin de « l’essai » ? Et comment cela s’achève-t-il ? La soumise passe en CDI ou bien quoi ?

 

De toute façon, le BDSM ne va pas bien.

En étant très large, ce qui signifie en accordant le maximum de crédit à ceux qui s'en réclament, c’est du fantasme à 50/50.

Combien de constats faits en discutant avec les gens sur un chat…

Il y a beaucoup de relations qui ne sont vécues que virtuellement. Celles qui m’en parlent s’en disent heureuses. Je me demande quel gouffre elles comblent là, peuplé seulement d’e-mails et de coups de fil ou de dialogues en ligne avec quelqu’un qu’elles n’ont jamais vu mais à qui elles obéissent.

Justement, à qui obéissent-elles puisqu’elles ne le connaissent même pas ?

Tout réside dans ce (et non celui) qu’elles placent inconsciemment sous ce qui.

 

J’ai un profil de couple, pas d’annonce mais mon pseudo est « Auroradublog ».

Un centième de ceux qui me connectent connaissent le blog.

Les autres le font au hasard en voyant ce féminin, Aurora .

Puisque j’apparais comme couple mais sans CV, le « Aurora » peut prêter à quelque confusion.

Nom de femme en tête de profil de couple égale domina. Il en est ainsi d’habitude. Je ne fais donc pas grief aux soumis qui entament avec moi une discussion sur ce raisonnement à la base.

 

Parfois, je « tombe » sur des dominateurs qui se risquent tout de même…

Une fois sur deux malgré leur CV à eux, bien renseigné, au quatrième échange ils me disent n’avoir jamais dominé.

Généralement, ce sont ceux qui ont les pseudos les plus « voyants », les « MaîtreTrucmuche » justement.

 

J’ai beau paraître acide, acerbe, je n’ai aucune méchanceté avec les gens qui sont, quelque part, aussi naïfs que moi je l’ai été autrefois.

Je ne suis méchante qu’envers les grosses pointures, les standards qui ont pignon sur rue et puis leurs clones, les ânes qui braient.

 

Je ne les tourne donc pas en bourrique, ces doms du week-end, je ne leur raconte pas de « craques ».

 

Mais imaginez un instant, un instant seulement, que je leur propose de les prendre comme maître « à l’essai », tiens…

 

 

 

 

 

 

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AURORA | 1/15/2006
KarmaOS